L’Histoire en est témoin. L’engagement du jeune Algérien dans la construction de son pays est sans faille. Pourvu que ce dernier ait la chance de le prouver. C’est le cas notamment de Mahmoud Aït Youcef, président-directeur général de l’EPE Alfapipe. En deux ans seulement à la tête de l’entreprise, il a en effet su, « grâce à l’implication de tous, chacun à son niveau », repositionner cette filiale du groupe Imetal dans le paysage entrepreneurial algérien. Elle compte actuellement parmi les leaders dans son domaine d’activité.Né en juillet 1979 à Tizi-Ouzou, notre P-DG a juste une quarantaine d’années. Á éplucher son CV, l’on se rendrait compte vite fait qu’il cumule autant de diplômes que d’années d’expérience. Ainsi, après une licence en sciences juridiques et administratives obtenue en 2002 à l’Université Mouloud Mammeri Tizi-Ouzou et un certificat d’aptitude à la profession d’avocat obtenu en 2003 au sein de la même Université, Mahmoud Aït Youcef est aussi titulaire d’un MBA en Action e-learning en cours de réalisation au sein de BSN (institut algéro-hollandais) portant sur l’apprentissage par action. Et comme le savoir diffère de l’ignorance autant que la vie de la mort, Mahmoud Ait Youcef ira le chercher non pas en Chine, mais c’est au niveau du Centre de formation Sonelgaz de Ben Aknoun qu’il décrochera son diplôme de cadre en gestion des ressources humaines cycle de 6 mois. Toujours dans le domaine de la gestion humaine, notons au passage que le P-DG d’Alfapaipe est titulaire d’un Master en ressources humaines obtenu au niveau de l’Ecole de formation Global Soft ainsi que d’un master en ressources humaines en cours d’obtention au niveau de l’INPED, Boumerdes. Dans les faits, le début « professionnel » de notre jeune P-DG remonte à mars 2006 où il a, à charge, la gestion du personnel au sein de la Société GESI-TP pour une durée de 8 mois. Du 24 février 2007 au 24 mars 2008, il est nommé au poste de chargé d’études ressources humaines, puis du 25 mars 2008 au 20 août 2009, chef de département administration du personnel par intérim au sein de l’Entreprise de maintenance industrielle (Etterkib Spa Filiale du Groupe Sonelgaz) puis directeur des ressources humaines groupe au sein d’un groupe privé du 20 août 2009 au 21 août 2010, date à laquelle il est nommé au poste d’intérimaire ensuite directeur des ressources humaines et de l’administration générale au sein de l’Algérienne de fabrication de pipe et ce, jusqu’en juillet 2016. Entre août 2016 et mars 2017, il est directeur général adjoint et directeur des ressources humaines au sein de l’Algérienne de fabrication de pipe. Mahmoud Aït Youcef ne quittera plus Alfapipe puisqu’il est nommé entre 2017 et avril 2018, au poste d’assistant directeur général au sein de la même entreprise. Comme couronnement à une carrière bien chargée, Mahmoud Aït Youcef est nommé en avril 2018, en sa qualité de président-directeur général de l’entreprise Alfapipe qu’il est décidé à hisser parmi les meilleures entreprises algériennes du point de vue management et création de richesses, lui qui croit dur comme fer que « l’âge n’a rien à voir avec la compétence ». F. H.
Mahmoud Aït Youcef, P-DG d’ Alfapipe à El Djazaïr.com
« Les défis ne sont pas des moindres pour une entreprise comme Alfapipe »
Entretien réalisé par Farid HOUALI
El-Djazair.com :Dans votre mot posté sur le site de l’entreprise, vous affirmez que l’ère du changement a sonné, et les défis ne sont pas des moindres pour une entreprise comme Alfapipe. Pourriez-vous être plus explicite ?
Mahmoud Aït youcef : En effet, au lendemain de mon installation à la tête de l’entreprise, il a été mis en place une cartographie, ou disons un tableau d’évaluation des points forts et des points faibles de l’entreprise. Il a été malheureusement constaté que l’entreprise souffrait du manque de ce qu’on appelle « un mono-produit, un mono-client ». Une situation qui s’est négativement répercutée sur l’entreprise dans son ensemble puisqu’on arrivait jusqu’à une période de treize mois d’inactivité. Et comme vous le savez, une entreprise inactive perd de son portefeuille clients, donc de son chiffre d’affaires. Et quand on perd de son chiffre d’affaires, ce sont les emplois qui sont en jeu. D’ailleurs cet état de fait a donné lieu à un climat de tension au sein de nos unités de production. Il y avait donc urgence à y remédier. Pour ce faire, une nouvelle feuille de route a été tracée suite aux orientations de la tutelle, le ministère de l’Industrie et des Mines, via le groupe Imetal dont Alfapipe est une filiale. La première décision fut de diversifier le portefeuille clients puisque jusque-là, on avait que Sonatrach TRC comme client. Chose faite. Au jour d’aujourd’hui, la situation s’est nettement améliorée. Nos produits sont proposés à l’Agence nationale des barrages et transfert et à l’Algérienne des eaux (ADE) relevant du ministère des Ressources en eau, Sonelgaz et Naftal. L’entreprise s’est également lancée dans la diversification de son produit. On ne fabrique plus que le tube « hydrocarbure ». Dans sa nouvelle politique de production, Alfapipe a inclus tout ce qui est tubes « hydrauliques » et « tubes spécifique ». Autrement dit, selon notre engagement avec nos clients. On a aussi procédé au listing des intrants-produits de nos fournisseurs de la matière première. Nos produits devaient être conformes aux exigences de nos clients.
El-Djazair.com :Le tout a été réalisé en seulement une année M. Ait Youcef…
Mahmoud Aït youcef : Absolument. C’est pour cela qu’on a dit que les défis ne sont pas des moindres pour une entreprise comme Alfapipe. C’est une entreprise économique, elle doit se positionner économiquement. C’est sa raison d’être. Il y va de sa survie.
El-Djazair.com :L’année 2019 s’achève. Que représente cette année pour l’entreprise et de quoi serait fait 2020 ?
Mahmoud Aït youcef : C’est une année plus que réussie pour l’entreprise en dépit de la situation politique et sociale qui prévaut en Algérie depuis le début de l’année. Si on parle chiffres, on a pratiquement triplé le chiffre d’affaires par rapport à l’année (2018). Actuellement on en est à (jusqu’au 18 novembre) 16 milliards de dinars. Il peut atteindre les 20 milliards d’ici la fin de l’exercice en cours. Pour 2020, nous prévoyons une année pleine.
El-Djazair.com :Dans le but d’améliorer le rendement de votre entreprise et de mieux répondre aux attentes de vos clients, quelles sont les actions que vous comptez entreprendre ?
Mahmoud Aït youcef : Nous pouvons répondre à tous les besoins sur mesure grâce aussi aux certifications de l’entreprise qui vise l’extension de son activité. Suite à une décision qui émane de l’assemble générale de l’entreprise (tenue deux semaines avant notre rencontre), Alfapipe ne serait plus uniquement l’Algérienne de fabrication de pipe mais aussi de canalisation de pipe. C’est un créneau porteur sur le plan économique mais aussi nous visons des marchés clés en main puisque nous comptons assurer à nos clients, y compris la pose. Aussi, il est question de la création d’une unité transport incessamment par Alfapipe et mettre ainsi un terme aux défaillances constatées jusque-là avec nos sous-traitants dans ce domaine d’activité.
El-Djazair.com :Après s’être assuré une bonne part marché national, Alfapipe vise-t-elle le marché international ? Et quelle est votre démarche pour ce faire ?
Mahmoud Aït youcef : Bien entendu. Mais avant cela nous nous efforçons d’abord de répondre à la demande locale.
El-Djazair.com :Donc les exportations passent en second plan ?
Mahmoud Aït youcef : Pas au vrai sens du mot. C’est inscrit parmi nos objectifs. Et pour ce faire, nos unités ont doublé leurs capacités de production. Nous sommes passés de 40 000 tonnes/an, à 60 000 tonnes/ pour atteindre les 90 000 tonnes durant les deux à trois mois à venir. Notons également qu’une enveloppe, pour la mise à niveau de l’entreprise, nous a été accordée par la tutelle par le biais du groupe Imetal. Cette enveloppe est accompagnée d’un nouveau plan de développement. C’est dire que tous les moyens sont mis en œuvre pour concrétiser cet objectif, en plus des conventions signées dans le passé (voir la présentation de l’entreprise). Une nouvelle convention sera signée incessamment, avec un pays arabe portant sur l’exportation vers ce pays d’un minimum de 300 km de tubes d’Alfapipe et ce pendant dix ans. Ainsi l’entreprise aura également rentabilisé les investissements consentis par les pouvoirs publics.
El-Djazair.com :M. Aït Youcef, pour cerner tous ces objectifs, outre celle déjà opérationnelles (Annaba et Ghardaïa), peut-on s’attendre à d’autres unités de productions relevant de votre entreprise, au vu de l’étendue du territoire national?
Mahmoud Aït youcef : Ce n’est pas exclu dans le nouveau plan d’action de l’entreprise. Si nos produits sont demandés, notamment sur le marché international, nous nous n’aurons guère le choix que de le faire
El-Djazair.com :Les longues années d’expérience que cumulent vos unités de production, ne vous font-elles pas craindre la concurrence ?
Mahmoud Aït youcef : Comme vous l’avez si bien dit, nos unités de production cumulent de longues années dans le domaine. C’est aussi un savoir-faire transmis par des pionniers de l’industrie en Algérie. Comme souligné auparavant, nos produits sont conformes aux standards internationaux. Alfapipe est une référence dans son domaine d’activité. Donc et en toute modestie, nous affirmons que la concurrence ne nous fait pas peur. Bien au contraire, elle nous incite à fournir plus d’efforts et à nous positionner davantage sur le marché.
El-Djazair.com : Dans le développement de toute entreprise, le facteur humain est une nécessité. Qu’en est-il à Alfapipe ?
Mahmoud Aït youcef : Tous les personnels ainsi que les process de l’entreprise sont certifiés. Et la formation constitue un des éléments clés de notre stratégie.
El-Djazair.com :Et qu’en est-il de la communication ?
Mahmoud Aït youcef : Elle est importante pour toute entreprise et non seulement la nôtre. Nous concernant, nous estimons que communiquer correctement, c’est se positionner correctement sur le marché. C’est dans ce sens que nous avons pris part pratiquement à toutes les manifestations économiques qui rentrent bien sûr dans notre secteur d’activité, aussi bien au niveau national qu’international. Aussi, avons-nous mis un nouveau système de communication en interne.
Entreprise publique économique algérienne de fabrication de pipe
Un savoir-faire algérien
Par Farid HOUALI
L’Entreprise publique économique algérienne de fabrication de pipe, par abréviation EPE Alfapipe, a été créée le 15 juillet 2006, avec effet au 1er janvier 2006, sous forme de société par actions au capital social de 2,5 milliards de dinars. Elle est issue de la fusion de deux sociétés : Alfatus (filiale du groupe Sider) et Pipegaz (filiale du groupe Anabib).
Ces deux sociétés sont spécialisées dans la fabrication et la commercialisation des tubes API destinés, principalement aux secteurs du transport des hydrocarbures gazeux (gaz naturel) ou liquide (pétrole et GPL) et, parfois, au secteur de l’hydraulique, et sont localisées la première à Annaba et la seconde à Ghardaïa. Les deux tuberies sont certifiées API Q1 et ISO 9001 depuis janvier 2001. Les tubes fabriqués sont certifiés API 5L.
Historiquement parlant, la vie de l’Entreprise Alfapipe est répartie sur trois phases :
- première phase de 1970 à 1980 : seule la tuberie d’Annaba était opérationnelle. Elle était en phase de maîtrise technologique et en montée de cadence de production.
- deuxième phase de 1980 à 1999 : cette phase est caractérisée par :
* Le démarrage de la tuberie de Ghardaïa
* Un fléchissement important de la demande.
- troisième phase de 2000 à 2010 : durant cette période, l’économie nationale commence à connaitre des mutations profondes sur le plan économique, entres autre l’ouverture du marché à la concurrence internationale, c’est-à-dire la mondialisation croissante des marchés. Cette nouvelle donne a permis de renforcer au sein de l’EPE Alfapipe Spa l’idée de l’innovation qui constitue un facteur essentiel de la compétitivité, et revoir sa vision managériale tout en se fixant de nouveaux challenges.
Dans ce contexte, Alfapipe a prouvé qu’elle est en mesure de répondre à ses engagements, et a pu remporter deux projets à des marges préférentielles en soumissionnant aux appels d’offres nationaux et internationaux pour la fourniture de tubes lancés par Sonatrach/TRC en novembre 2007 et juin 2009. Alfapipe a remporté ces deux projets en faisant application de la préférence nationale à hauteur de 13 % maximum.
Présentement, de l’aveu même de ses partenaires, Alfapipe est leader dans la fabrication et la commercialisation des tubes en acier soudés en spirale destinés, principalement aux secteurs du transport des hydrocarbures et de l’hydraulique. Elle est, également, la première entreprise du groupe Imetal avec un chiffre d’affaires moyen de 15 milliards de dinars par an.
« Ces chiffres reflètent on ne peut mieux la place de leader de l’entreprise Alfapipe dans son domaine d’activité en Algérie, alors que notre souci majeur demeure la pleine satisfaction de nos clients en qualité et en quantité », affirme Mahmoud Aït Youcef, son président-directeur général.
« L’ère du changement a sonné, et les défis ne sont pas des moindres pour une entreprise comme Alfapipe, qui cible plus que jamais les marchés internationaux. Avec certes un savoir-faire confirmé, et des moyens techniques des plus prouvés, nous ne ménageons aucun effort pour poursuivre la marche du développement de notre outil de production, tout en veillant à assurer les meilleures conditions de travail à nos employés », insiste le P-DG de l’entreprise, Mahmoud Aït Youcef.
Notre ambition, a-t-il soutenu, se matérialise en augurant des lendemains meilleurs pour notre entreprise qui compte déjà des partenaires de taille, et des clients parmi les compagnies les plus en vue, tant dans le secteur de l’énergie que de celui de l’hydraulique.
« En effet, tous les voyants sont au vert, tant au plan commercial où les volumes facturés sont en évolution, qu’aux plans financier et technique où l’augmentation du chiffre d’affaires rime avec une production en permanente augmentation », note encore notre interlocuteur.
Fruit du hasard ? En aucun cas. Le succès d’Alfapipe est la résultante des compétences, de l’expérience, des performances et de la qualité du travail déployées auprès des clients internes et externes par l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise, mais aussi d’une « nouvelle feuille de route tracée suite aux orientations de la tutelle, le ministère de l’Industrie et des Mines par le biais du groupe Imetal dont Alfapipe est une filiale », explique Mahmoud Aït Youcef dans un entretien à El Djazaïr.com.
Ainsi, en premier lieu, il a été décidé de diversifier le portefeuille clients, puisque jusque-là, Alfapipe ne comptait que Sonatrach TRC comme client, et de se lancer dans la diversification de son produit et du listing des intrants-produits des fournisseurs de la matière première. « Nos produits devaient être conformes aux exigences de nos clients », insiste le P-DG de l’entreprise.
Pour ce faire, le rôle des ressources humaines est de promouvoir la formation, de créer des opportunités de carrière et d’aider à la construction des parcours professionnels.
Deux tuberies, une fierté
Les unités de production de Ghardaïa et Annaba ont fortement contribué à la réalisation de grands projets de canalisations pour les hydrocarbures et l’hydraulique.
Dès 1969, l’unité Alfapipe Tuberie d’Annaba a été créée et implantée au sein même de son principal fournisseur en matières premières, à l’intérieur de l’enceinte du complexe sidérurgique d’El Hadjar. S’étalant sur une superficie de 186 000 m² et employant plus de 500 personnes, cette unité s’est spécialisée dans la fabrication de tubes en acier soudés en spirale de qualité supérieure, dont elle a fait sa compétence fondamentale et qui étaient utilisés essentiellement pour le transport des hydrocarbures.
L’unité Tuberie d’Annaba produit des tubes en acier soudés en spirale de qualité supérieure et sont livrés en longueur convertie atteignant 12,30 m, d’autres longueurs peuvent être obtenues à la demande des clients. Cherchant toujours le meilleur et la satisfaction de ses clients, Alfapipe Annaba a conclu des partenariats actifs avec des compagnies nationales (Sonatrach, Sonelgaz, …) et des sociétés étrangères et reste à l’écoute du marché pour rechercher de nouvelles formules de partenariat et de nouveaux produits aux normes internationales, tout en renforçant son processus de modernisation. Grâce à ces partenariats et à ce savoir-faire, Alfapipe Tuberie d’Annaba a fourni plus de 6000 km de pipelines.
En 1969 déjà, l’unité d’Annaba fournissait 510 kilomètres de canalisations pour l’oléoduc Haoud el Hamra-Skikda, 495 kilomètres du gazoduc Hassi Rmel-Arzew dans les années 1971 et 1972, ainsi que 262 kilomètres du gazoduc vers le Maroc réalisés entre 1972 et 1973. L’unité de Ghardaïa a réalisé un total de 7285 kilomètres de conduites entre 1977 et 2010 dont plus de 6700 pour les hydrocarbures (3211 kilomètres en oléoducs et 3500 en gazoducs) et 544 pour l’hydraulique. La société a participé en 1977 à la réalisation du gazoduc centre Hassi R’mel-Oued Isser en fournissant 145 km de canalisations.
Les travailleurs de l’entreprise ont accumulé plusieurs décennies d’expérience de terrain depuis la fin des années 1960. Ils ont activement contribué aux grands projets de Sonatrach tels que les gazoducs vers l’Espagne et l’Italie.
D’une qualité supérieure répondant aux normes internationales, que ce soit pour la sécurité, la protection de l’environnement ou la qualité, les tubes en acier soudés en spirale d’Alfapipe Annaba sont utilisés pour la réalisation de gazoducs et d’oléoducs pour le transport des hydrocarbures ainsi que pour les conduites hydrauliques et la construction métallique.
L’entreprise a ainsi contribué au projet GO1 (Hassi R’mel-Italie) pour 46 km en 1980 et GO2 pour 258 km en 1984. En 1993, elle a réalisé des conduites pour le gazoduc vers l’Espagne pour lequel elle a fourni 130 km entre 1993 et 1995.
Elle a acquis une grande expérience avec sa collaboration avec des leaders mondiaux en engineering pétrolier, comme l’américain Bechtel en 2002 avec la réalisation de 115 kilomètres du projet Hassi Rmel- In Salah. Alfapipe a été aussi présente dans le domaine de l’hydraulique. Entre 1985 et 1987, elle a participé aux projets Tafna pour lequel elle a fourni un total de 90 kilomètres. Elle fournira aussi les entreprises Hydro-aménagement, Cosider Canalisations et Lavalin ainsi que l’Agence nationale des barrages (ANBT) et l’Organisme d’irrigation et de drainage (ONID).
Alfapipe Unité d’Annaba dispose de nombreuses certifications et approbations délivrées par les plus grands spécialistes internationaux dont « Quality Registrar », « QMS Registered », « Energy API », « IAF », « ANAB Accredited », « ISO/TS 29001 », « American Petroleum Institue (API) » et « Q1-API Spec Q1 Registered ».
Quant à la deuxième unité, elle est implantée à la zone industrielle de Bounoura, à quelque 10 kilomètres du chef-lieu de wilaya Ghardaïa et occupe une superficie de 230 000 m².
Elle compte un effectif moyen qui dépasse les 500 employés.
La spécialité de cette unité est la fabrication de tubes en acier soudés en spirales d’un diamètre allant de 20 à 64 pouces pour une épaisseur comprise entre 7,92 et 13 mm pour une longueur de 13 mètres.
La rigueur et l’expérience acquise par le personnel, cadres et maîtrise, de l’unité de Ghardaïa, ainsi que la qualité de ses produits lui ont permis de répondre à toutes les demandes spécifiques faites par ses clients à qui elle offre des prestations diverses, dans le strict respect des délais et des normes. Ses responsables, à leur tête le directeur de l’unité, estiment que la pérennité et le succès de l’entreprise sont conditionnés par la satisfaction des clients et leur fidélité.
La production d’Alfapipe Tuberie de Ghardaïa est destinée à différentes utilisations dans la construction de pipelines gazoducs et oléoducs, des grands transferts d’eau entre les barrages et les agglomérations et, enfin, les activités liées au secteur du BTP.
Grâce à ses capacités, au sérieux et au savoir-faire de son personnel, à l’application stricte des normes de sécurité reconnues internationalement et à son désir de satisfaire ses clients, l’unité Alfapipe Tuberie de Ghardaïa est devenue un partenaire incontournable pour tous les utilisateurs de tubes en acier soudés en spirale.
Ces tubes soudés en spirale sont obtenus à partir d’un formage à froid d’une bobine d’acier, selon les normes API 5L. La soudure des bords est réalisée en automatique à l’arc immergé sous flux, l’une à l’intérieur et l’autre à l’extérieur. Une fois la soudure terminée, le tube acquiert des propriétés mécaniques très performantes auxquelles s’ajoutent les effets protecteurs actifs des revêtements, époxy à l’intérieur et polyéthylène tri-couches à l’extérieur. Ces tubes offrent un système performant adapté aux conditions extrêmes d’utilisation, dans les milieux les plus durs.
Grâce au sérieux et à la maîtrise des processus de fabrication dans la réalisation des tubes en acier soudé, l’unité Alfapipe Tuberie de Ghardaïa est certifiée API 5L et ISO 9001 depuis le 2 janvier 2001 par les plus grandes institutions mondiales spécialisées en la matière.
L’unité de Ghardaïa a su, malgré les grandes difficultés qu’elle a eu à surmonter, prendre une part de plus en plus grande de ce marché spécifique dominé par les grandes multinationales et a honoré sans faille ses engagements vis-à-vis de ses clients en leur fournissant de grandes quantités de tubes en acier soudés d’une qualité supérieure utilisés aussi bien pour le transport des hydrocarbures que pour l’eau.
Dans ce cadre, elle a fourni pour les projets de gazoducs et d’oléoducs : GZ Centre, 145 000 ml - GZ 3 et 4, 269 347 ml – GR1, 748 865 ml – GK2, 290 000 ml – OK1, 248 723 ml –GME/SH, 130 000 ml – OZ2/SH, 387 620 ml – ISG/Bechtel, 115 000 ml – SH/Med Gaz PH2, 138 000 ml – Stroytransgaz, 50 000 ml, SH/GEM, 183 000 ml – SH/GK3, 214 194 ml – GR4/lot 2, 117 000 ml et bien d’autres projets encore.
L’unité de Ghardaïa a aussi fourni les tubes nécessaires à la réalisation de grands projets de transfert d’eau pour ceux de la Tafna (93 450 ml), FN (35 000 ml), FD (45 000 ml), LM-JS-KB-MJ (49600 ml), ANB Alger (23000 ml), SNC Lavalin (20000 ml), Cosider Canalisation (33 563 ml) et Per Condotte d’Acqua (8000 ml), pour ne citer que ces projets.
Une entreprise résolument tournée vers l’avenir
Orientée vers l’avenir, Alfapipe, dont l’effectif s’élève à plus de 1 600 employés, véhicule la ferme volonté de conforter sa place de leader de fabricant des tubes en Algérie par la recherche constante de nouvelles formes d’associations, de solutions innovatrices et par le renforcement de son processus de modernisation engagé suivant les initiatives du CPE et avec l’aide du ministère de l’Industrie et du groupe Imetal.
Dans le cadre de la réalisation de ses objectifs, l’entreprise consacre une attention particulière à l’épanouissement de son personnel, à la satisfaction de ses clients par le respect des délais en qualité et en quantité des prestations réalisées, à la gestion de la qualité, sans oublier la protection de l’environnement et la sécurité au travail, ce qui lui permettra assurément de parvenir à ses aspirations. L’autre objectif principal inscrit par Alfapipe dans sa feuille de route est l’ouverture sur les marchés internationaux. Autrement dit : l’internationalisation de son activité et de ce fait, l’exportation de son produit.
« Alfapipe s’est tracé comme objectifs d’orienter les efforts de tous ses collectifs pour pénétrer et positionner son produit sur le marché international tout en gardant le niveau de qualité et de disponibilité exigés par ses clients locaux », affirme à ce propos son premier responsable Mahmoud Aït Youcef. Pour ce faire, Alfapipe a signé, en juillet 2018, une convention de groupement commercial avec l’Entreprise mixte publique/privée algérienne, la Société Global Support Group (Sgsg).
Á travers cette convention de partenariat, elle vise à renforcer sa position, en pointant le marché international. « La signature de cette convention de groupement s’inscrit en droite ligne de la stratégie globale de diversification des marchés », rappelle le P-DG de l’entreprise Mahmoud Aït Youcef. Par la même, cette convention vient renforcer la position de la société qui bénéficie d’une grande expérience dans les activités d’exportation grâce à un réseau dense sur le marché international. La Société Global Support Group s’est associée avec ce «géant du pipe» pour renforcer aussi sa position, sachant qu’elle a déjà décroché plusieurs marchés internationaux, lesquels sont en cours de concrétisation, indique-t-on auprès de la Sgsg. Il s’agit notamment de la réalisation de 500 km de pipes hydrauliques en Mauritanie, 300 km de pipe-gaz aux Emirats arabes unis, 100 km de pipes hydrauliques au Sénégal. Concernant ce nouveau groupement, dénommé «GSC-Alfapipe» et jouissant de la personne morale, les deux parties se sont associées pour mieux commercialiser les tubes en acier en spirale produits.
Déjà, en parlant avec lui au téléphone pour un rendez-vous, on se sent emporté par sa spontanéité, sa simplicité et son éducation. Le contact est facile avec lui et la décision est vite prise, ce qui confirme la jeunesse déjà devinée à travers la voix. Nous comprenons maintenant pourquoi l’entreprise Batimetal connait cette dynamique dans les réalisations, malgré le contexte difficile et les difficultés qui ne manquent pas de se dresser devant elle. Quand nous rencontrons Hacene Yahi dans son bureau pour réaliser un entretien avec lui, la première impression se confirme, mais elle est confortée par une connaissance parfaite des réalités de l’entreprise et des moyens de la mener à bon port.Hacene Yahi est né le 29 juillet 1969 à Annaba où il suit ses études primaires, moyennes et secondaires jusqu’à l’obtention d’un baccalauréat technique mathématique en 1987 au Technicum d’Annaba pour s’inscrire à l’université Badji Mokhtar de sa ville natale d’où il sort avec un diplôme d’Ingénieur d’Etat en génie civil CCI (constructions civile et industrielle) en 1994. L’année suivante, en 1995, il entame sa vie professionnelle au sein du SETA (bureau d’études Routes et Ouvrages d’Art) de la wilaya d’Annaba en qualité de chef de projet, jusqu’en 1999. Il intègre par la suite, en 2002, l’agence AADL d’Annaba en qualité de chef de projet pendant une année et, en 2003, il est nommé directeur de cette agence, poste qu’il occupe jusqu’en 2004 pour, une année après, être désigné chef de projet principal au sein de la même agence. En 2007, M. Yahi est désigné en qualité de directeur régional de l’AADL à Annaba, où il reste jusqu’en septembre 2014 pour occuper le poste de président-directeur général de l’EPE Batimetal Immobilière (groupe Imetal) à partir d’octobre 2014 jusqu’en juin 2019, date à laquelle il est installé en qualité de président-directeur général de l’EPE Batimetal spa Groupe Imetal jusqu’à ce jour.Outre ces postes de responsabilité où il fait montre de capacités avérées en matière de gestion, Hacene Yahi est président du conseil d’administration de Batimetal immobilière, membre du conseil d’administration de l’entreprise ENTMV (groupe Gatmal), membre du conseil d’administration de l’entreprise Port d’Arzew (groupe Serpor) et membre du conseil d’administration de l’entreprise Global Agri Food, filiale du groupe Madar Holding.M. Hacene Yahi est marié et père de 4 enfants qu’il aime beaucoup, selon les confidences de ses proches, et qu’il accompagne pour tout ce qu’ils font, malgré le peu de temps qui lui reste au regard des lourdes responsabilités qu’il a, temps qu’il leur réserve avec plaisir et amour, avons-nous appris.T. M.
« Nous nous inscrivons dans une stratégie d’exportation de nos métiers »
Entretien réalisé par Tahar MANSOUR
El-Djazaïr.com :Merci d’avoir accepté de répondre à nos questions, Monsieur le Président. Batimetal est une entreprise publique connue depuis de longues années à travers l’ensemble du territoire national, pouvez-vous nous la présenter de manière succincte ?
Hacene Yahi : Je vous remercie également pour l’intérêt accordé à l’EPE Batimetal SPA qui est issue de l’ancienne SN Metal créée après la nationalisation des ateliers de constructions métalliques et de chaudronnerie Durafour au lendemain de l’indépendance. La restructuration des entreprises en 1983 a donné naissance à Batimetal qui deviendra, en 1989, une entreprise publique économique (EPE) revêtant la forme de société par actions (SPA) et est rattachée au groupe industriel Imetal à compter de janvier 2016. Actuellement, l’EPE Batimetal se compose de neuf (09) unités réparties sur le territoire national et de cinq (05) entreprises en partenariat (51 /49 %). Son activité est organisée autour de quatre grands axes : construction métallique, réalisation clé en main, engineering et procurment et services.
Pour les unités, elles sont spécialisées chacune dans un axe donné :
Quatre unités sont spécialisées dans la construction métallique en général (charpentes, chaudronnerie),
Une unité accomplit le montage
Une unité réalise la production de profilés en aluminium
Une unité est dédiée à l’engineering
Une unité réalise le génie-civil, y compris les travaux publics.
Une unité spécialisée en importation, distribution de produits sidérurgiques, transit, manutention et transport.
El-Djazaïr.com :Vu les projets réalisés dans différents secteurs, Batimetal doit posséder des moyens humains et matériels très importants, parlez-nous de ces moyens et de la manière employée pour les avoir.
Hacene Yahi : Batimetal dispose en effet des moyens humains (plus de 4600 employés) et des actifs économiques de plus de 30 milliards de dinars, nécessaires pour mener à bien les réalisations qui lui sont confiées. Ces moyens nous permettent de répondre aux exigences de nos nombreux clients tant sur le plan de la qualité que sur celui des délais.
Nous avons consolidé et étoffé notre équipe de la direction générale avec l’arrivée de plusieurs dirigeants chevronnés et avons établi de solides assises pour notre stratégie de capital humain, grâce à la mise en place de nouveaux processus et outils, ainsi qu’à de nouvelles pratiques dans la gestion des ressources humaines. S’appuyant sur des directions pluridisciplinaires performantes et des structures de suivi et de réalisation étoffées, l’EPE Batimetal SPA regroupe tous les corps de métiers, qualités et compétences lui permettant d’offrir une gamme diversifiée de services afin de participer à la réalisation d’importants ouvrages ayant plusieurs niveaux de complexité.
El-Djazaïr.com :La ressource humaine est la condition sine qua non pour mener à bien les programmes qui vous sont confiés, dites-nous comment se fait la formation au sein de votre entreprise, d’autant plus que ces travaux nécessitent souvent des connaissances pointues pour l’étude et un savoir-faire de haute qualité pour la réalisation.
Hacene Yahi : Le personnel est recruté en fonction des besoins imposés par le carnet de commande. Des formations complémentaires sont prodiguées selon un plan qui inclut les besoins dans chaque spécialité. Des formations spécialisées ont été dispensées pour des mises à niveau, selon un plan de formation établi selon une cartographie de besoins par corps de métiers. Nous travaillons en étroite collaboration avec les différentes directions de la formation professionnelles et les organismes de formation habilitée.
El-Djazaïr.com : La concurrence est grande de la part des grandes sociétés internationales qui voudraient avoir leurs parts du marché algérien, quelle est la politique de l’EPE Batimetal pour y faire face ?
Hacene Yahi : Tout d’abord, il faut souligner que Batimetal se voit le bras économique de l’Etat dans la concrétisation de ses projets, en mettant en avant notre savoir-faire cumulé grâce aux projets de grande envergure qui ont été concrétisés par mes équipes. Au regard de la conjoncture actuelle en termes de liquidité sur le marché et compte tenu de la capacité installée au niveau des unités de Batimetal, nous réitérons notre engagement quant à la prise en charge de la commande publique dans notre domaine d’activité. Il faut signaler que nous avons toutes les capacités nécessaires pour concrétiser des joint-ventures en partenariat ou en groupement avec des multinationales et ce dans le but de diminuer la sous-traitance internationale. Nous restons une entreprise compétitive sur le marché national, et nous nous inscrivons dans une stratégie d’exportation de nos métiers en Afrique pour les mois à venir.
El-Djazaïr.com :Par les temps présents, l’outil informatique est devenu incontournable pour toutes les entreprises afin de gagner un temps très précieux, maitriser la gestion de tout le process de production, mener une politique de communication agressive et avoir toutes les informations voulues en temps réel. Qu’a fait Batimetal dans ce sens ?
Hacene Yahi : Il reste patent que l’utilisation de l’outil informatique est devenue incontournable et, à l’instar de toutes les institutions algériennes, dans quelque domaine que ce soit, Batimetal s’inscrit dans cette optique et a déjà procédé à l’installation d’un ERP (Système d’information) et d’un outil de Gestion électronique des documents (GED).
El-Djazaïr.com :Batimetal a un plan de charge assez conséquent, surtout de la part des institutions publiques. D’où vient cette confiance pour qu’elle soit choisie ? La dynamique de réalisation en Algérie est encore très grande et de grands chantiers seront ouverts où la réalisation de structures en métal aura une grande part, Batimetal a-t-elle les moyens de faire face à un marché encore plus important ?
Hacene Yahi : Batimetal est un partenaire de longue date de nombreux donneurs d’ordres notamment des institutions publiques et a répondu favorablement, notamment pour des prestations d’ordre urgent (catastrophes naturelles, marchés de proximité) ou stratégiques telles les ouvrages situés au Sud-Est du pays notamment. Ainsi, un programme important de relogement des sinistrés (Bâtiments en charpente et chalets) a été réalisé après les séismes de Chlef en 1980 et de Boumerdes en 2003. Des ouvrages situés dans la wilaya d’El- Oued destinés aux 4e et 5e CRGN ont été livrés au commandement de la Gendarmerie nationale dans les délais contractuels à la grande satisfaction des autorités, notamment les EGF de Hassani Abdelkrim et Mouih Nacer. La réalisation en urgence d’ouvrages spécifiques destinés au ministère de la Défense (Poste avancé à Hassi Tiririne) et cinq brigades dans les wilayas d’Alger et de Boumerdès sont autant d’atouts en notre faveur.
Batimetal, qui dispose de 9 unités et 5 entreprises en partenariat, a procédé, par renouvellement, à la modernisation de l’outil de production et amélioré les procédés de fabrication. Elle reste donc bien armée pour la conception et la réalisation de tous types de structures métalliques et se présente comme une entreprise de premier ordre dans ce domaine. Ainsi, Batimetal est à même de répondre favorablement à toute demande émanant des institutions nationales sans perdre de vue l’exportation de son savoir-faire vers tout autre pays où elle s’est déjà distinguée par deux ouvrages déjà réalisés à l’international par le passé (aéroport de Damas et usine de moteurs thermiques en Tunisie).
El-Djazaïr.com :Ceci nous amène à parler des perspectives de l’entreprise que vous dirigez, pouvez-vous nous éclairer là-dessus ?
Hacene Yahi : Il est vrai que nous avons une vision de l’avenir très large dans le but de mener Batimetal vers le meilleur et ce, à travers trois axes principaux que nous comptons mettre en œuvre : augmentation des capacités de réalisation par l’achèvement du programme d’investissement ; maintien de notre place en tant qu’opérateur économique de premier rang pour les donneurs d’ordres ; exportation, particulièrement vers les pays africains où nous comptons faire valoir notre savoir-faire et nos capacités de production pour intégrer tous les marchés possibles.
El-Djazaïr.com :Un dernier mot pour terminer, Monsieur le président.
Hacene Yahi : Concevoir et réaliser dans tous domaines confondus et spécialement la charpente métallique ne peut se faire sans penser à la qualité de vie de chacun, quels que soient le projet et sa destination sociale, industrielle, stratégique ou militaire, c’est là le cœur des préoccupations de l’EPE Batimetal SPA. Nous attachons de l’importance aux valeurs d’innovation et de proximité qui constituent notre socle commun et fédérateur, incarnant nos engagements vis-à-vis des parties internes et externes. A travers les différents projets réalisés, nous matérialisons ces aspirations et ces valeurs. Notre responsabilité ne s’arrête pas uniquement à la simple mission de construction, elle transcende notre cœur de métier et renvoie impérativement à une responsabilité sociale s’affirmant autour de deux aspects qui sont l’économie sociale et environnementale. A cet égard, nous développons des ouvrages moins impactant et plus respectueux de l’environnement. Depuis le temps, nous développons à travers l’EPE Batimetal SPA des partenariats via des filiales qui nous permettent d’honorer et d’atteindre nos engagements ensemble, compte tenu des contextes économique et politique.
Batimetal a poursuivi et intensifié ses représentations pour participer aux différents programmes de réalisations de logements. Un important programme d’investissement destiné à la modernisation de ses installations industrielles et à l’augmentation de ses capacités de production ainsi que l’intégration de nouvelles technologies de construction a été mis en place.
C’est en 1913 que l’architecte français André Durafour fonda une société une société spécialisée dans les études et la fabrication métallique qui porta son nom ‘Ateliers Durafour’. Au lendemain de l’indépendance l’Etat algérien procéda à la nationalisation de cette société dont il est devenu le seul propriétaire et porta le nom de SN METAL (Société Nationale de Construction Métallique). Cette société nationale a un palmarès très éloquent car elle a réalisé le complexe sidérurgique d’El Hadjar, le complexe des engrais phosphatés d’Annaba et la centrale thermique d’Annaba également, pour ne citer que les plus importants. Lors de la restructuration des sociétés nationales en 1985, SN METAL devient Batimetal pour changer encore une fois de statuts en 1989 pour donner naissance à une EPE (entreprise publique économique) sous la forme de SPA (Société par Actions) et se spécialisa dans la réalisation d’ouvrages ‘clés en mains’. Batimetal est actuellement une entreprise d’envergure nationale qui compte neuf unités et cinq filiales en partenariat, au partenariat de 10 milliards de dinars et emploie plus de 5000 travailleurs.
Organisation
Au niveau de la direction générale de Batimetal, un organigramme fonctionnel a été établi, définissant les responsabilités et les missions de chaque entité, le tout sous la houlette du PDG :
Président-directeur Général
Assistants (R&D, partenariat, etc.)
Cellule de communication
Responsable QHSE
Directeur-général adjoint
Direction des grands projets
Six directions centrales :
Administration et ressource humaine
Finances et comptabilité
Budget et contrôle de gestion
Audit interne
Technique et réalisation
Commerciale.
Unités opérationnelles
Les unités
En plus de la direction générale, Batimetal est composée de neuf unités et de cinq entreprises aux activités diversifiées :
- Batimetal engineering et construction : études et engineering
Accompagnement du client dès la naissance de l’affaire, conception d’ouvrages divers, études d’avant-projets, études d’exécution, de béton armé, technico-économiques, VRD, réalisation en TCE, ouvrages clés en main.
Fabrication de charpentes, serrureries, chaudronneries, bâtiments à ossature métallique (hangars agricoles et industriels, bâtiments administratifs, infrastructures sportives, parkings à étages, chalets, bungalows, entrepôts frigorifiques), équipements de briqueteries (wagonnets de cuisson, de séchage, balancelles), équipements de cimenteries (viroles de four, précalcinateurs, broyeurs ou concasseurs, électro-filtres, séparateurs, cyclones, ventilateurs, trémies, goulottes, conduites, transporteurs). L’unité charpente ouest est sise à Ain Defla, avec une unité à Oran. Sa ressource humaine est estimée à 340 employés, tous corps confondus. Avec une capacité de 11000 t/an, cette unité est certifiée ISO 9001 (2015). Les machines employées pour la production des différentes pièces de charpente métallique sont pour la plupart de dernière génération, avec une très grande précision dans l’oxycoupage (jusqu’à 30 cm d’épaisseur). Pour sa politique de formation, Charpente ouest accueille plusieurs stagiaires pour les former dans le cadre de la DAIP. Le bureau d’études, précise Abdelkader Mahmoudi, le directeur de l’unité, veille à toutes les réalisations, commençant par la vérification des plans ou en faisant lui-même les études, à la demande des clients, qui préfèrent d’ailleurs cette option à cause du savoir-faire et de l’expérience des ingénieurs composant le bureau d’études. L’unité est découpée en plusieurs espace, de la première découpe de la matière première, au façonnage des différentes pièces, à leur classement, au soudage, au montage et, enfin, à la peinture.
- Batimetal charpente est : charpente métallique
Equipements de cimenterie, sidérurgie, mines (viroles de four, précalcinateurs, broyeurs ou concasseurs, électro-filtre, séparateurs, cyclones, ventilateurs, goulottes, trémies, conduites, transporteurs), bâtiments à ossature métallique (hangars divers, bâtiments administratifs, supermarchés, halls de sport, tribune de stade, tabliers de pont), équipements de briqueteries (wagonnets de cuisson et de séchage)
- Batimetal charpente centre : chaudronnerie
Charpente métallique (hangars, halls industriels, bâtiments administratifs, infrastructures sportives, parkings à étages, chalets, hangars de maintenance avions), chaudronnerie (bacs de stockage des hydrocarbures, équipements pour cimenterie et briqueteries), serrurerie (escaliers, garde-corps, passerelles, portes roulantes, …)
- Batimetal charpente sud : chaudronnerie
- Batimetal montage : montage charpente
Montage de structures et ouvrages métalliques (charpente métalliques, couverture et bardage, équipements chaudronnés, réservoirs de stockage, silos métalliques, échangeurs de chaleur), maintenance industrielle (rénovation de structures métalliques, voies de roulement, réservoirs de stockage et tuyauteries), élaboration de différents dossiers techniques, supervision et pilotage e projets de réalisations multiples, expertises et évaluation de construction diverses protection des surfaces, Montage des équipements (transporteurs métalliques, dépoussiérants, ponts roulants, réfrigérants, machines industrielles), contrôles et essais.
Batimetal réalisation
Génie-civil et construction
Cotrans
Approvisionnements, transport, dédouanement et transit
Algal Tlemcen
Menuiserie aluminium
Quant aux filiales en partenariat avec des entreprises étrangères (51/49), elles sont au nombre de cinq :
Infrastructures sportives aux normes internationales, bâtiments à caractère industriel, ouvrages d’art, infrastructures de transport (aérogare, …), ouvrages à caractère énergétique (centrales électriques, centres de stockage d’hydrocarbures, …).
Framemetal
Production d’une variété de profilés à froid, de tôle nervurée (Decking) et accessoires en acier galvanisé pour les constructions à usage d’habitation, administratif, hôtellerie, commercial, Les réalisations de Framemetal sont unique en Algérie car utilisant des procédés nouveaux pour la réalisation de constructions à usages divers, à commencer par les habitations, les bureaux, les locaux commerciaux. L’acier galvanisé et la tôle nervurée produite au sein des ateliers de cette unité constituent les matériaux essentiels pour ce genre de réalisation, alliant légèreté, rapidité d’exécution, nouvelle approche anti-sismique avec une isolation thermique et acoustique très efficace.
Silometal : L’EPE Batimetal spa a, dans le cadre de l’intégration progressive de la charpente métallique dans les ouvrages et équipements publics, décidé de s’investir dans un segment très porteur, celui des céréales, particulièrement leur stockage. Ce segment d’activité étant nouveau, il doit se faire en partenariat avec un spécialiste étranger en la matière. Batimetal vise un marché particulier par ce partenariat qui comprend la réalisation de silos de stockage de tout produit en grain, les minoteries (stockage de grains, farines et intermédiaires), l’alimentation du bétail (maïs, orge et blés avec leurs compléments), le secteur de l’oléiculture (stockage de soja, oléagineux, tournesol, colza, etc…) et le stockage de l’eau (réservoir de faible hauteur 4 à 5 m).
Pour atteindre ces objectifs, qui consistent en la maitrise de la technologie liée à la réalisation de silos métalliques destinés au stockage des céréales, aliments du bétail ou autre, Batimetal a décidé de constituer une société de conception et d’ingénierie en partenariat avec un spécialiste étranger en la matière et réalise des silos clés en mains pour tous ses clients, avec, pour objectifs finaux, la mise en place d’un véritable centre d’ingénierie doté de moyens modernes et maitriser ainsi la technologie de fabrication des silos pour le stockage des céréales et autres.
Cobermetal : Fabrication de couvertures autoportantes pour bâtiments industriels.
Corps de métiers pris en charge
L’EPE Batimetal dispose de directions pluridisciplinaires et de structures de suivi et de réalisation composées d’équipes de soutien aux capacités et savoir-faire avérés (directeurs de projets, chefs de projets, ingénieurs et techniciens, superviseurs de chantiers, métreurs vérificateurs et topographes). Grâce à cette ressource humaine de grande valeur, Batimetal est arrivée à offrir une gamme diversifiée de services lui permettant de participer à la réalisation d’ouvrages de grande envergure avec plusieurs niveaux de complexité. Les corps de métiers pris en charge :
Charpente métallique
Chaudronnerie
Architecture
Génie-civil
Electricité
Fluides
VRD et topographie
Commercial
Gestion des projets et maitrise d’œuvre
Suivi de réalisation.
Les capacités de production de l’EPE Batimetal sont à la mesure de ses importantes capacités, de son savoir-faire et de la gestion rigoureuse qui est pratiquée et sont de :
20800 t/an en charpente métallique
6000 t/an en chaudronnerie
2000 t/an en menuiserie métallique
170 t/an en menuiserie aluminium
500 000 t/an en revêtement
354916 m3/h en béton
1 049 548 m3/j en terrassements
572 040 m2/j en maçonnerie.
Des clients divers et importants
Grâce à son savoir-faire avéré, à son personnel hautement qualifié, à ses capacités de productions très élevées, à une qualité de service inégalée (un accompagnement des clients durant toutes les phases de réalisation du projet, une aide à son optimisation, une offre clé en mains, un seul interlocuteur durant toute la durée de réalisation du projet) Batimetal a su attirer une clientèle diverses et importante. Il s’agit entre autres, de la présidence de la république, du ministère de la défense nationale, Sonatrach et ses filiales, ministère de la justice, DJS, Air Algérie, Safex, Métro d’Alger, EGSA, OAIC, ONAB/Trade, AADL, Naftal, Sonelgaz, Anesrif, SNVI, SNTR, ENMTP, SAIDAL, etc…
Un palmarès éloquent
Batimetal a à son actif des réalisations d’une importance stratégique à travers l’ensemble du territoire national, réalisations qui ont démontré un savoir-faire, une maitrise des délais et des couts, une gestion des plus rigoureuses et un sérieux sans failles dans l’exécution du cahier de charges, avec toutes les complexités qui pourraient s’y trouver. Parmi ces réalisations, nous trouvons :
Des marchés de proximité à travers l’ensemble du territoire national
Village des artistes à Zeralda
Parkings à étages
Parking à étages des Tagarins (MDN)
Ecole supérieure des affaires, Pins maritimes, Alger
Unités au profit de la gendarmerie nationale
Logements AADL (Alger, Annaba, Tébessa, Bejaia)
Logements AADL à Said Hamdine (Alger)
Usine Pepsi Rouiba
Parking salon d’honneur 5000 places, nouvelle aérogare d’Alger
Montage d’équipements industriels Métro d’Alger
Hangars de maintenance avion pour Air Algérie et MDN.
Gare maritime port d’Alger
De nombreuses autres réalisations à travers le territoire national et pour des clients divers.
De nombreux projets en réalisation
En plus des projets déjà réalisés à travers l’ensemble du territoire national et pour des clients très divers, Batimetal a un plan de charge conséquent en cours de réalisation dont :
Etude et Réalisation de 30 silos métalliques pour l’OAIC
Etude et réalisation de 04 silos de capacité de 13000 tonnes pour l’ONAB/Trade
Etude et réalisation de 5 hangars en charpente métallique
Etude Réalisation de 4 écoles primaires et un CEM
Etude et réalisation d’une polyclinique
Etude et réalisation d’un centre emplisseur GPL à Bordj Ménaiel
Etude et réalisation d’une station-service à Béchar
Montage de dix bacs de stockage à Hassi R’mel
Etude de fabrication et montage de réservoir à Hassi Messaoud
Réalisation de deux bacs de 2700 m3 à Adrar
Fabrication de deux bacs de stockage de 9500 m3
Installations ferroviaires à Biskra
Réalisation d’une nouvelle gare maritime à Bejaia et à Annaba
Fourniture et pose de 70 passerelles métalliques
Plusieurs projets de réalisation de blocs administratifs, de hangars, d’aires de stationnement à travers le territoire national.
El-Djazair.com : Votre plan d’actions 2019-2026 est orienté vers la réorganisation des EPE relevant du groupe ayant pour objectifs de consolider la force du groupe par la synergie entre l’ensemble des filiales, d’optimiser l’utilisation des crédits d’investissement accordés par l’Etat et de renforcer l’efficacité et l’efficience de l’organisation du groupe. Comment ce faire ou quelle stratégie adopter pour un tel objectif ?
Tarik Bouslama : Effectivement, le plan d’action du groupe Imetal 2019-2026, est orienté vers la restructuration des EPE, et ce par la consolidation des corps de métiers et leur segmentation en quatre core-business, il s’agit de : chaudronnerie et construction métallique, sidérurgie métallurgie, transformation sidérurgique et étude & engineering. Cette nouvelle configuration s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’optimisation des ressources internes disponibles au niveau du groupe lmetal et ce par : la mobilité des compétences intra-filiales ; la réaffectation des reliquats des crédits accordés préalablement par le CPE au respect du principe de rationalisation des choix d’investissements futurs et aux besoins du marché ; la mise en place d’un système d’information intégré, permettant de relier l’ensemble des filiales et aidant le groupe à prendre des décisions stratégiques ; favoriser l’intégration interfiliales et intragroupe, dans le cadre de la réalisation des projets. Il faut préciser que notre plan d’action inscrit le groupe Imetal dans une stratégie de leadership au niveau national et tend vers l’internationalisation de nos activités dans un futur très proche.
El-Djazair.com : Qu’en est-il de la création et de l’implantation d’antennes à l’étranger, en partenariat avec des entreprises publiques et privées nationales pour promouvoir l’image du groupe. ?
Tarik Bouslama : Le groupe Imetal s’ouvre à l’international, mais Il faut impérativement se renseigner sur la législation et les réglementations locales. Il existe de nombreuses sources d’informations qui proposent des données utiles sur les statuts juridiques, les dispositifs, les obligations légales, les démarches administratives.
À côté des informations d’ordre juridique par pays, les organismes spécialisés et leurs sites diffusent en général des données statistiques et économiques, notamment sur les marchés locaux. Ces données permettront aux entreprises de mieux connaître les grandes tendances et les acteurs de son marché, et de vérifier l’opportunité de se lancer. C’est une première approche. L’étude d’opportunité pour s’implanter à l’étranger est en cours, notre décision sera prise au moment opportun après la réalisation des dues diligences nécessaires et finaliser les négociations avec nos partenaires.
El-Djazair.com : Lors de notre dernière entrevue, vous évoquiez la possibilité de l’ouverture du capital social des EPE du portefeuille en difficultés financières ? Cette option est-elle toujours d’actualité ?
Tarik Bouslama : L’ouverture du capital social des EPE du portefeuille en difficulté financière constitue une solution parmi d’autres pour lever des fonds à l’effet de financer le cycle d’investissement ou le cycle d’exploitation de l’entreprise. Le groupe Imetal s’ouvre aujourd’hui sur une économie de marché, basée sur la création de la richesse et la création de l’emploi, toute opportunité de partenariat (public-public/public-privé) sera étudiée minutieusement par nos structures.
El-Djazair.com : Récemment a eu lieu une réunion du premier comité de pilotage du projet de diagnostic du système d’information du groupe et dont la deuxième phase du projet a pour objet de définir les scénarii d’évolution du système d’information du groupe tenant compte des objectifs métiers et de la stratégie de l’entreprise ainsi que la feuille de route pour sa mise en œuvre. Après diagnostic, pour quel SI avez-vous opté et quel sera son apport au groupe ?
Tarik Bouslama : Le système d’information (SI) est un « ensemble d’éléments (personnel, matériel, logiciel...) permettant d’acquérir, de traiter, de mémoriser et de communiquer des informations ». Tous les acteurs de l’entreprise véhiculent des informations. L’objectif principal d’un système d’information (SI) consiste à restituer l’information à la personne concernée sous une forme appropriée et au moment opportun. Il est généralement spontané dans les entreprises de taille réduite, mais il fait l’objet d’une attention toute particulière dans les grandes entreprises. En effet, son rôle a grandi du fait d’un environnement changeant, de l’émergence de très grandes entreprises internationales et du développement des applications et de la capacité des traitements informatiques. Le groupe lmetal a entamé l’exécution de son plan d’action, par le lancement du diagnostic du système d’information, la première phase étant achevée, actuellement nous sommes en train de concevoir un cahier des charges pour un SI adapté à nos besoins, nous nous prononcerons sur le choix après évaluation des offres, conformément à nos procédures d’achat.
El-Djazair.com : Partant du fait que la géopolitique n’est pas qu’au seul service des diplomates, le groupe Imetal met en place des dispositifs pour la veille stratégique. Quels sont les résultats escomptés ?
Tarik Bouslamam : Le groupe Imetal a créé en 2019 la direction de la veille stratégique et ce afin de se conformer au standard international en termes d’organisation d’entreprise et surtout en dépit de l’exigence du marché (national et international).
Il faut rappeler que le processus de veille stratégique s’appuie particulièrement sur 5 étapes:
Cerner et identifier
Collecter et traiter les données
Surveiller et analyser
Communiquer et diffuser
Automatiser.
Les premiers résultats de la direction de la veille stratégique sont très prometteurs en termes d’orientation de la prise de décision au niveau de notre groupe, cela nous a permis de redimensionner notre plan de développement et d’ambitionner nos objectifs futurs.
Cependant et pour pouvoir répondre aux impératifs de la veille stratégique, comme outil indispensable à l’essor des entreprises, à travers les cinq étapes supra, le groupe Imetal s’est inscrit dans une logique de formation efficiente, pilotée par le ministère de l’Industrie et des Mines et mise à exécution par la direction de la veille stratégique. Il reste à retenir, que pour une première phase, des cadres des filiales, au nombre de onze ont reçu une formation de master spécialisé en veille stratégique et intelligence économique, lesquels seront à même d’accompagner la mise en place des structures de veille au sein de leurs filiales respectives. Parallèlement, onze autres cadres recevront une formation-action sur les outils de la veille. Ceux-là mêmes qui serviront de relais, en termes de remontée d’informations, avec la cellule centrale/Imetal, nouvellement créée, qui se chargera des aspects, traitement, analyse et partage de l’information, avec un coaching externe assuré par le GACU (Groupement Algerian Corporate Universities)
El-Djazair.com : Certains affirment que la stratégie de développement par les filières mécanique, électrique, électronique, métallurgique, …initiée par les pouvoirs publics depuis près de dix ans n’a pas intégré dans le développement la notion de sous-traitance locale. Pourtant, à votre niveau, vous venez de tenir une réunion dont l’objectif est la promotion des produits de la sidérurgie et de la métallurgie et la valorisation des activités des filiales. Quel commentaire faites-vous à ce sujet ?
Tarik Bouslama : En Algérie, la création des sites de production et de montage de véhicules par les constructeurs automobiles dans plusieurs régions du pays a favorisé le développement de la sous-traitance. Il faut préciser qu’en 2017, l’Etat a promulgué des textes régissant cette activité, où le constructeur doit s’engager à atteindre progressivement un taux d’intégration précisé par la réglementation après quelques années d’activité. Cette pression réglementaire pousse le partenaire à choisir ses sous-traitants, parmi les entreprises algériennes spécialisées dans l’industrie automobile. L’autre fait qui témoigne de l’intervention de l’Etat dans le marché de la sous-traitance est l’exonération fiscale pendant cinq années accordée aux sous -traitants ayant une relation de coopération avec les fabricants de véhicules. Cette intervention des pouvoirs publics dans l’organisation de la sous-traitance offre certainement aux PME la possibilité de contribuer au développement local à travers l’accroissement de leurs capacités de production, qui favorise certainement les créations d’emploi. Le groupe Imetal inscrit dans sa stratégie de développement la notion d’intégration nationale au niveau de ses filiales, le recours à la sous-traitance locale demeure une priorité, et nous sommes le bras économique de l’Etat dans la concrétisation de sa politique économique et sociale.
El-Djazair.com : Vous affirmiez que le rajeunissement et la valorisation des compétences, la modernisation des outils et méthodes de travail sont les axes du développement permanent qui nous amèneront, inévitablement, à répondre aux mutations de notre environnement et à démontrer la pertinence comme la modernité de notre action. Quelles sont les mesures prises pour atteindre un tel objectif ?
Tarik Bouslama : Face à cette montée en puissance de l’incertitude, et face au défi de la performance, les entreprises se doivent d’être réactives pour s’adapter en permanence aux mutations de l’environnement. Cela dit, l’investissement en capital humain s’impose.
Au niveau du groupe Imetal, il a été mis en place un système de gestion de carrière permettant ainsi la valorisation des compétences par :
la mise en place d’un plan de formation,
la mise d’un système de classification de types de compétences (spécifiques/standards),
une politique de rémunération adéquate,
une politique de promotion éthique et équitable,
une mobilité des compétences inter-filiales.
El-Djazair.com : En dépit des efforts engagés, l’industrie ne contribue qu’à hauteur de 5% dans le produit interne brut. A quoi est-ce dû ?
Tarik Bouslama : L’Algérie est une jeune nation. Depuis notre indépendance, nous avons adopté plusieurs modèles économiques, l’objectif principal a été de répondre à la problématique suivante : comment assurer une croissance endogène? Aujourd’hui, en dépit du phénomène de la mondialisation, nous devons axer notre développement sur d’autres secteurs stratégiques qui contribueront dans PIB. L’approche mono-sectorielle a réduit ainsi la contribution du secteur de l’industrie dans le PIB, ceci est dû à plusieurs facteurs endogènes et exogènes que je cite à titre d’exemple : le climat des affaires, la culture entrepreneuriale, la géopolitique, la polarisation de l’économie mondiale (Rapport Nord-Sud), l’évolution industrielle, l’ancrage juridique.
Je reste confiant quant à la capacité du secteur industriel de contribuer de façon plus significative au PIB dans les années à venir et ce compte tenu de la richesse humaine et patrimoniale dont se dote notre pays.
El-Djazair.com : La disponibilité de matières premières à des prix compétitifs est la condition préalable au développement durable de l’industrie sidérurgique. Comment voyez-vous la situation actuelle et les perspectives d’approvisionnement en matières premières en Algérie ?
Tarik Bouslama : Le développement durable est un développement qui réponde aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins, c’est la définition donnée dans le rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations unies, dit« rapport Brundtland ». Le minerai de fer est la principale matière première qui intervient dans le secteur de la sidérurgie, considéré comme l’entrant de base pour produire l’acier dans ses différentes formes. Les pouvoirs publics sont conscients de l’importance de cette ressource naturelle. Sa disponibilité dépendra de plusieurs facteurs dont : l’étude géologique et géotechnique, le plan de développement relatif à l’enrichissement de la mine...
El-Djazair.com : Visualiser sa géostratégie d’entreprise comme un pouvoir scientifique de décision, c’est anticiper afin de préparer l’avenir et prévenir les impacts négatifs. Qu’en est-il à ce sujet au niveau du Groupe Imetal ?
Tarik Bouslama : Le concept de géostratégie appliqué à l’entreprise dispose d’éléments clés lui permettant une lecture originale des modalités de genèse des stratégies d’entreprise.
La «géostratégie» doit comprendre des choix pour un «champ de bataille» spécifique répondant à quelques principes maximisant les types de marchés, les ressources géographiques, la logistique, le pilotage et les types de concurrences. Ainsi différents facteurs paradigmatiques peuvent expliciter le concept de géostratégie d’entreprise : son caractère holistique, sa force prospective, son produit spécifique et sa nature dynamique.
La position géostratégique et géopolitique de l’Algérie octroie une situation favorable et avantageuse à Imetal, de par les opportunités d’ouverture à l’international et son projet de réorganisation en interne qui s’inscrit dans le standard international d’une organisation moderne et efficiente.
« Il est temps de débarrasser le pays des effets de l’unicité de pensée »
Entretien réalisé par Tahar MANSOUR
El-Djazair.com :Tout d’abord permettez-nous de vous féliciter pour avoir passé avec succès le premier test de popularité en présentant votre dossier de candidature avec un nombre de signatures plus élevé que celui demandé par la règlementation. Ensuite, nous vous remercions pour avoir accepté de répondre à nos questions afin d’éclairer nos lecteurs sur votre personne et sur votre programme. Faites-nous connaitre un peu plus M. Abdelkader Bengrina, qui sera peut-être notre président.
Abdelkader Bengrina : Abdelkader Bengrina est un citoyen algérien, issu d’une famille novembriste révolutionnaire de la wilaya d’Ouargla dans le Sud algérien, l’une des plus importantes wilayas du point de vue économique. Ses études ont été diverses puisqu’il a commencé par les sciences physiques puis la charia avant d’opter pour la diplomatie et les relations internationales. Abdelkader Bengrina a vécu comme étudiant au milieu des souffrances du peuple algérien du fait des séquelles de la colonisation française, ce qui l’a poussé à rechercher sans discontinuer, en compagnie de l’élite du peuple, les solutions à même de mener l’Algérie vers des issues assurées et à se tourner vers l’activité syndicale qu’il n’a abandonnée ni étudiant ni fonctionnaire. Il a aussi, et dans le même sillage, été partie prenante à la lutte politique contre le parti unique puis, avec l’avènement du multipartisme, il a continué son action politique en participant à la création du parti Hamas présidé par feu Mahfoud Nahnah avant d’être membre du Conseil national de transition, dans le but de contribuer au retour de l’Etat aux institutions après la crise de l’arrêt du processus électoral et le début du terrorisme. En 1997, Abdelkader Bengrina est élu député de la wilaya d’Ouargla avant d’être nommé ministre du Tourisme sous le gouvernement Liamine Zeroual. Il sera réélu à l’APN pour la wilaya d’Alger en 2002 puis participera à la création du parti El Bina El Watani dont il sera le président en 2018 et sous la bannière duquel il est candidat à la présidence de la République après que le hirak engagé par le peuple algérien eut poussé le système Bouteflika vers la sortie. Le programme d’Abdelkader Bengrina s’intitule « l’Algérie nouvelle, un Etat fort sous contrôle populaire » grâce une économie rénovatrice et à un rééquilibrage des institutions républicaines par un nouveau mode de réforme politique profonde.
El-Djazair.com : Pouvez-vous nous dire, Monsieur, qu’est-ce qui a motivé votre volonté de vous présenter à l’élection présidentielle ?
Abdelkader Bengrina : Je pense que se présenter à l’élection présidentielle est un devoir national dans les circonstances actuelles de l’Algérie afin de contribuer à la continuité de l’Etat devant les tentatives d’arrêt du processus institutionnel que nous enregistrons et, de là, mener vers des périodes de transition dont nous ignorons l’issue. D’un autre côté, j’ai un programme réformateur qui permettra au pays de sortir de la crise dans laquelle il se trouve et de se diriger vers une stabilité économique et un développement durable. Aussi, je suis persuadé qu’il est temps de débarrasser mon pays des effets de l’unicité de pensée et de la gouvernance unique pour donner l’occasion aux capacités des jeunes et à l’élite scientifique de participer au développement.
El-Djazair.com : Le premier écueil concernant les signatures des électeurs à recueillir à travers au moins 25 wilayas avec au moins 1200 signatures par wilaya et que vous venez de passer avec succès, témoigne de votre popularité et de votre capacité à rassembler un nombre important de citoyens. Pouvez-vous nous dire comment vous vous y êtes pris ?
Abdelkader Bengrina : Vous savez, je n’ai pas commencé le militantisme seulement aujourd’hui et puis je fais partie du parti El Bina El Watani qui constitue une force politique possédant une organisation nationale et qui est aux côtés du peuple dans toutes les circonstances et non au moment des élections seulement. Grâce à cela, nous n’avons rencontré aucune difficulté pour la collecte des signatures, même si nous avons subi quelques gênes de la part de certaines administrations locales qui ne se sont pas encore débarrassées des anciennes pratiques, malheureusement.
El-Djazair.com : Lors de vos différentes sorties durant la période de pré-campagne, les jeunes sont très nombreux, beaucoup plus nombreux que les citoyens plus âgés, est-ce là un signe que vous comptez sur cette frange de la population, qui vous soutient d’ailleurs très visiblement, pour être élu à la magistrature suprême ?
Abdelkader Bengrina : Les jeunes constituent plus de 75% de la population algérienne et, pour cela, ce sont l’avenir du pays et le programme qui ne s’intéresse pas aux jeunes sera voué à l’échec. Malheureusement, la jeunesse algérienne a beaucoup souffert de la marginalisation et de la hogra et le moment est venu pour qu’elle retrouve sa place naturelle au sein du système national.
El-Djazair.com : Dans ce cadre, que comptez-vous faire pour les jeunes ? Et pour les autres franges ‘mahgourine’ de la population ?
Abdelkader Bengrina : Je m’efforcerai, pour ma part, de réaliser la promotion sociale de l’Etat car cela est une partie du programme de novembre et des gains de l’indépendance mais sans toucher à la valeur du travail et à la créativité. Ainsi, toutes les couches de la société auront leur place et leurs droits, particulièrement les femmes pour lesquelles nous allons réviser la durée du congé de maternité ainsi que la retraite, nous instituerons aussi une prime pour la femme au foyer car elle travaille aussi chez elle.
El-Djazair.com :Quelles sont les grandes lignes de votre programme ?
Abdelkader Bengrina : Notre programme, qui est un contrat entre nous et le peuple algérien, se concentre sur les axes de réforme politique, économique, sociale et de politique étrangère, axes tendant à asseoir un Etat fort qui se base sur une légitimité populaire sous le contrôle du peuple et, ainsi, j’organiserai des élections législatives et locales propres débarrassées des incidences de la fraude.
El-Djazair.com :A combien estimez-vous vos chances de remporter cette élection ?
Abdelkader Bengrina : Je pense que le peuple élira un président issu du Hirak, son programme est celui du Hirak et moi, personnellement, je suis intéressé par les aspirations du Hirak, et pour cela, je pense que mes chances sont les plus grandes pour que je remporte l’élection.
Le candidat Ali Benflis présente son programme électoral
Pour une transition globale
Par Farid HOUALI
Lors de la présentation de son programme électoral, sous le slogan « Notre serment pour l’Algérie», Ali Benflis affirme qu’il vise à «opérer un changement global dans la perspective de réaliser la modernisation politique, économique et sociale du pays», conformément aux demandes et aux aspirations justes et légitimes du Hirak pacifique et «à poser les fondations sur la base desquelles la République de la citoyenneté et l’Etat de droit devront être construits».Le candidat Benflis conçoit son programme comme un ensemble de priorités pour cette conjoncture notamment « en remettant au plus tôt l’Etat national en ordre de marche avec des institutions légitimes du sommet à la base, en enrayant l’effondrement économique et en mobilisant notre peuple autour d’un projet national dans lequel, il pourra, enfin, voir une traduction fidèle de ses ambitions, de ses aspirations et de ses espoirs».Á ce titre, le candidat propose «une transition politique sous la forme d’une transition démocratique» qui repose sur sept chantiers prioritaires: institutionnel, constitutionnel et judiciaire, ainsi que des chantiers sur les libertés, les droits, les médias, la moralisation de la vie publique en général et de la vie politique en particulier, ainsi que la gouvernance moderne».Pour Ali Benflis, il s’agit, en cette conjoncture, «de transformer l’Etat national en un Etat de droit et de refondre nos ordres constitutionnel et institutionnel de manière telle que l’exercice des responsabilités politiques soit soumis, en permanence, au contrôle, à la reddition des comptes et à la sanction».«Le mandat d’urgence nationale», proposé par Ali Benflis, repose sur trois avantages essentiels : «la prise en charge effective des revendications légitimes de la révolution démocratique pacifique ainsi que leur satisfaction pleine et entière ; offrir un compromis juste et équilibré de même qu’une voie de conciliation possible, entre l’option présidentielle et l’option constituante, en les combinant en une seule et même démarche, ayant pour finalité la rupture radicale avec l’ancien régime politique,(...), enfin, celui d’assurer par des institutions, à la crédibilité, à la représentativité et à la légitimité irréprochables».Au volet économique, Ali Benflis propose un nouveau système économique qui règlemente, encadre et stimule la croissance économique et sociale de l’Algérie, affirmant que ce système met tout acteur économique et social devant ses responsabilités et permet l’association de l’effort intense visant l’élargissement du champ de création des richesses à la mise en place de structures et de règles plus efficaces et efficientes pour une répartition équitable des richesses.Quant au volet social, Ali Benflis a insisté sur la nécessité de poser les fondements d’un pacte social pour la société des libertés et des responsabilités aspirant à ériger l’investissement dans l’élément humain en véritable clé de voûte de la prospérité et de la croissance sociale, tout en se focalisant sur cinq priorités absolues: l’éducation, la formation, la santé, le logement, l’emploi et les jeunes. Le candidat saisit l’opportunité pour affirmer que son programme d’urgence est mû par le devoir de sincérité, de franchise et de vérité, insistant sur son caractère pragmatique, réaliste et réalisable.« Le programme d’urgence nationale est en droite ligne des revendications justes et légitimes de la révolution démocratique pacifique bâties autour de la République citoyenne et de l’Etat de droit. Ce programme d’urgence nationale est conçu, aussi, comme une course contre la montre qu’il nous faut impérativement remporter en remettant au plus tôt l’Etat national en ordre de marche avec des institutions légitimes du sommet à la base, en contenant l’effondrement économique, en enrayant la régression sociale et en mobilisant notre peuple autour d’un projet national dans lequel, il pourra, enfin, voir une traduction fidèle de ses ambitions, de ses aspirations et de ses espoirs », assure à ce propos Ali Benflis sur le site officiel de sa compagne. « Ce programme d’urgence nationale, je le conçois, enfin, comme un ensemble de priorités absolues, politiques, économiques et sociales sur lesquelles nous aurons à nous concerter et à nous entendre et autour desquelles nous aurons à réussir la mobilisation la plus large tant elles seront exigeantes en efforts et en sacrifices équitablement partagés », soutient-il, estimant que « l’Histoire nous enseigne que lorsque sonne l’heure des changements déterminants pour leur avenir les grandes nations savent unir les rangs, dépasser les clivages et se rassembler autour d’un projet national d’où elles tireraient les ressorts de leur marche en avant. Il n’y a pas de grand changement sans grand rassemblement ». « Nous ne sommes certainement pas dans un discours populiste. Nous nous engageons à travailler pour le peuple algérien », insistait Souhil Guessoum, conseiller économique du candidat Ali Benflis, lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Évoquant les moyens de récupérer l’argent qui a été « volé », il a expliqué que des mécanismes juridiques existent pour récupérer cet argent.L’éducation est aussi une priorité du programme du candidat Ali Benflis. Souhil Guessoum a assuré à ce propos qu’après un audit, des consultations seront lancées avec tous les acteurs de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle et de l’Enseignement supérieur. L’apprentissage par le numérique est une piste envisagée.Abordant dans le détail les propositions politiques du candidat Ali Benflis, et qui se traduisent par la dissolution du Parlement, la révision des lois organiques portant sur le régime électoral et la révision de la Constitution suite à un large débat pour aboutir à « une constitution consensuelle », selon son conseiller économique qui a indiqué que la nouvelle mouture de la Constitution sera, dans un premier temps, soumise à la nouvelle Assemblée nationale et ensuite à un référendum.La nouvelle Constitution sera axée, selon Souhil Guessoum, sur la promotion et la protection des droits et les libertés, un nouveau paysage médiatique, notamment la dépénalisation du délit de presse, la moralisation de la pratique politique et de la vie publique. La séparation des pouvoirs sera au cœur de cette nouvelle constitution.Sans aller jusqu’à une refonte globale de l’actuelle Constitution, il a indiqué qu’au niveau institutionnel, nous irons vers un régime semi-parlementaire, avec la restauration de la fonction du chef de Gouvernement qui sera redevable devant le Parlement.Selon Souhil Guessoum, le privilège de juridiction sera supprimé. En d’autres termes, le président et les ministres redeviendront des justiciables comme les autres citoyens, pendant et après l’exercice de leurs fonctions. Quant aux parlementaires, ils bénéficieront d’une immunité parlementaire lors de l’exercice de leurs activités. F. H.
« Mon programme cadre avec le vécu et les revendications du Hirak »
Par Yahia MAOUCHI
Placé sous le thème « Engagés pour le changement, capables de le réaliser », le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune explique, lors de la conférence de présentation, qu’il a bâti son programme de campagne, suite à un diagnostic précis de la situation, au niveau politique, économique et social. Il comporte une large révision de la Constitution, une reformulation du cadre juridique des élections, un renforcement de la bonne gouvernance à travers la séparation du monde des affaires de la politique, et une mise en place de mécanismes garantissant la probité des fonctionnaires publics. Autres axes du programme : réforme globale de la justice, organisation territoriale et gestion de l’administration locale, raffermissement de la démocratie participative, édification d’une société civile libre et active en mesure d’assumer sa responsabilité en tant que contre-pouvoir, mise en application d’un plan d’action au profit des jeunes régi par un cadre réglementaire incluant des mesures permettant de « transmettre le flambeau à la jeunesse », et consolidation des composantes de l’identité nationale : islam, arabité et amazighité. Au chapitre économique, Abdelmadjid Tebboune projette l’application « d’une nouvelle politique de développement hors-hydrocarbures, la substitution des produits importés par d’autres locaux en vue de préserver les réserves de change, la promotion des start-ups, le renforcement du rôle économique des collectivités locales dans le développement et la diversification de l’économie nationale, l’amélioration du climat des affaires et l’encouragement de l’investissement notamment extérieur direct ».
Dans ce contexte, le candidat Tebboune promet de supprimer l’impôt pour tous ceux dont le salaire est inférieur à 30.000 DA, à récupérer l’argent détourné. Il s’engage également à régler le problème des retraites. « Ce n’est pas du populisme, mais c’est une méthode étudiée. Je m’engage à améliorer le pouvoir d’achat de la classe ouvrière et de la classe moyenne », promet-il. Toutefois, le candidat indépendant fait un constat dramatique, en pointant nombre de dysfonctionnements, mais dans le même temps il estime que les potentialités du pays sont énormes pour trouver des solutions à cette crise. « Il y a de l’argent, je sais où le trouver et où l’investir », indique-t-il, assurant que l’opération de lutte contre la corruption engagée par le ministre de la Justice se poursuivra, s’il est élu président de la République. Et l’argent détourné sera bien rapatrié. Pour ce qui est des secteurs de la Défense et de la Politique étrangères, Tebboune promet de « mettre l’industrie militaire au service de la sécurité et de la défense nationale, et en faveur du développement économique, et s’employer à la révision des objectifs et des missions classiques de la diplomatie algérienne », tout en veillant à la promotion de la participation de la communauté nationale à l’étranger dans le renouveau national. En outre, Tebboune révèle que son programme contient des réformes pour des catégories précises de la société à l’image des pêcheurs. « Nous sommes les enfants d’aujourd’hui et de demain » martèle l’ancien Premier ministre. Il affirme que son programme est apte à être appliqué à la lettre. « Si le peuple me choisit, vous aurez le droit de me juger sur mon programme dans le futur » déclare l’ancien ministre de l’Habitat. « Je m’engage devant Dieu et devant le peuple à tout entreprendre, si je suis élu à la magistrature suprême, pour réaliser les attentes et les aspirations légitimes portées par le Hirak du 22 février pour un changement global et véritable à même de permettre à notre pays de se redresser et de prendre un nouveau départ », assure-t-il. M. Tebboune s’engage à réviser en profondeur la Constitution pour, entre autres, établir une séparation stricte des pouvoirs, protéger les droits et libertés des citoyens et consacrer l’inviolabilité et l’immuabilité de la limitation du mandat présidentiel à un seul renouvelable une fois. Une révision de la loi électorale est proposée consacrant notamment le bannissement définitif de la collusion entre argent sale et politique par des dispositions pénales et l’émergence d’une nouvelle génération d’élus compétents et intègres.
Séparer l’argent de la politique
« Eriger la compétence comme critère fondamental dans la sélection et la nomination aux différentes fonctions de l’Etat, séparer l’argent de la politique, mettre en place des mécanismes de contrôle et de veille pour garantir l’intégrité des responsables publics et une gestion saine des deniers de l’Etat », est-il prévu dans un projet de réforme globale de l’Etat et de ses démembrements. Une réforme globale de la justice pour garantir son indépendance et sa modernisation est prévue dans le programme électoral. Il est question aussi d’encourager une presse libre, plurielle et indépendante, respectueuse des règles de professionnalisme, de l’éthique et de la déontologie, érigée en vecteur de l’exercice démocratique et protégée contre toute forme de dérive. Le programme comprend la promotion de la démocratie participative, d’une société civile libre, dynamique et capable d’assumer pleinement son rôle de contrepouvoir, une refonte totale de l’organisation territoriale et le fonctionnement de l’administration locale. Un plan d’action jeunesse est retenu pour, entre autres, favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs. Le candidat promet également d’engager une nouvelle politique de développement indépendante de la rente pétrolière avec notamment des incitations fiscales pour encourager la production agricole et industrielle et la promotion des PME et des start-ups. Il est question aussi de réviser totalement la politique de CKD et SKD pour garantir une intégration élevée dans les secteurs concernés (notamment l’automobile et l’électro-ménagers ), de renforcer le rôle économique des collectivités locales, de lancer des grands projets structurants et d’infrastructures (rail, autoroutes) et d’améliorer le climat des affaires ainsi que d’encourager l’investissement direct étranger (IDE) avec une réforme du système bancaire et du système de financement des investissements. Il est prévu dans le programme la récupération des terres agricoles non exploitées, la relance de l’élevage halieutique et la création d’une flotte pêche de grand large. Une réforme financière et fiscale est détaillée dans le programme ainsi que la promotion des énergies renouvelables et la révision de la politique des subventions généralisée (pour la consommation du gaz et de l’électricité) dans le cadre d’une approche ciblée. Le candidat promet de réviser le SNMG (Salaire national minimum garanti), de défiscaliser les bas revenus et de préserver le système de sécurité sociale. L’accès au logement sera érigé en priorité absolue et les bidonvilles seront totalement éradiquées. Abdelmadjid Tebboune s’engage aussi à promouvoir l’industrie de défense, à développer une diplomatie économique offensive et une diplomatie culturelle et cultuelle au service du rayonnement national et à impliquer la diaspora dans le renouveau national. Enfin, un « plan destination Algérie » est retenu pour relancer le secteur du tourisme avec l’ouverture de nouvelles lignes de compagnies low-cost, le développement du partenariat public-privé et l’assouplissement des procédures d’obtention de visas touristiques. Dans le volet culturel, le candidat propose de développer l’industrie cinématographique, d’encourager l’expertise nationale dans le domaine de l’industrie culturelle et artistique pour limiter la prestation de services importée, de promouvoir le livre et la lecture notamment dans les milieux scolaires et de soutenir les actions artistiques des jeunes. Enfin M. Tebboune rappelle qu’il se présente en candidat libre et que « toutes les voix qui me soutiennent sont les bienvenues à l’exception de celles qui gravitent autour du courant étranger ou attentant aux constantes nationales ».
« Il est temps de passer de la légitimité révolutionnaire à la légitimité populaire »
Entretien réalisé par Farid HOUALI
El-Djazaïr.com : L’Algérie vit une situation politique inédite depuis le 22 février dernier. Parmi les revendications de la rue, la non-tenue d’élections. Pourquoi alors dans de telles conditions entrer dans la course à la présidentielle ?
Abdelaziz Belaïd : Un parti politique dans sa définition n’est ni une association caritative ni une association de bienfaisance. Comme je l’ai toujours souligné dans mes interventions nous avons créé un parti politique (Front El Moustaqbal en 2012) pour arriver au pouvoir. Ma candidature à la prochaine présidentielle n’est nullement motivée par un désir de pouvoir ou d’argent. Elle émane de mon parcours de militant, en tant que citoyen appartenant à la génération de l’indépendance. Aussi, le pays a besoin d’un leader, d’un président. La situation actuelle ne peut perdurer. La sortie de cette crise impose d’aller vers l’élection présidentielle qui constitue l’unique solution. Tout le monde le sait, mais peu de personnalités et politiciens ont eu le courage d’assumer ouvertement, chacun sa position. Nous, on l’a fait.
El-Djazaïr.com : Les Algériens rejettent toute élection. Qu’en pensez-vous et comment pourriez-vous les convaincre du contraire ?
Abdelaziz Belaïd : Premièrement, permettez-moi de vous rappeler que l’Algérie n’est pas Alger. Je viens d’animer un meeting à Illizi (la veille de notre rencontre) et d’autres dans bon nombre de wilayas du pays. Et croyez-moi qu’il y avait foules. Autant vous dire, il y a au sein de la société, une partie silencieuse qui ne s’est pas encore exprimée et qui attend le moment de le faire par les urnes. Deuxièmement : existe-t-il autre solution que les élections face au marasme que nous vivons actuellement ? Certains appellent à une période de transition. Ils sont libres de leur choix mais qu’ils nous disent de quoi sera faite cette période de transition ? Avec qui ? Et comment ? La position de notre formation politique quant à cette proposition a souvent été exprimée. Elle est claire et inchangée. Le Front El Moustaqbal reste attaché à la teneur de la Constitution pour régler la crise actuelle. La transition serait une aventure qui mènera le pays dans un tunnel obscur. L’instauration d’un Etat démocratique ne peut se faire avec des mécanismes non démocratiques. Si nous nous éloignons des dispositions de la Constitution, le pays perdra de sa crédibilité et cela ouvrira la porte à l’acharnement extérieur et à l’effondrement de l’économie nationale.
El-Djazaïr.com : Quelles seront vos priorités si jamais vous êtes élu à la magistrature suprême ?
Abdelaziz Belaïd : Au sein de notre parti politique, nous avons toujours appelé et œuvré pour une deuxième République basée sur la légitimité populaire pour tourner la page de la légitimité révolutionnaire en vigueur depuis soixante ans. Seulement, nous voulons que cette mutation se fasse avec délicatesse, sans violence, une des revendications affichées par le Hirak, depuis le 22 février dernier. Notre plus grand chantier serait de redonner confiance à l’Algérien, qui pendant vingt-ans a perdu tous ses repères. C’est entre nous Algériens que nous comptons reconstruire une nouvelle Algérie basée sur de nouvelles approches économique et politique, avec la participation de tous, sans exclusion aucune. Je dis bien, aucune. La solution à nos problèmes implique la contribution de tous à travers un dialogue constructif.
El-Djazaïr.com : Votre démarche est-elle basée sur un changement du système ou sur des réformes ?
Abdelaziz Belaïd : Nous ne voulons pas construire une deuxième République sur les décombres de la première. Il y a continuité. Il ne faut pas le nier. Tout n’est pas sombre dans notre pays. Depuis l’indépendance, il y a eu beaucoup de choses positives. On n’est pas du genre à remettre en cause tout ce qui a été construit. Il est plutôt judicieux de retaper ce qu’il y a lieu de retaper et de ramener de nouveaux éléments pour la construction de cette nouvelle République. Pour ce faire, je le répète encore une fois : on n’a d’autre choix que d’associer tout le monde pour asseoir un véritable projet de société.
El-Djazaïr.com : Peut-on s’attendre à une révision de la Constitution ?
Abdelaziz Belaïd : Absolument. Mais ce ne serait pas une Constitution taillée sur mesure comme ce fut le cas depuis toujours. Pour ce faire, nous nous engageons à associer tous les courants. Ce serait sujet d’un débat national.
El-Djazaïr.com : Pensez-vous que toutes les conditions soient réunies pour le bon déroulement de ce rendez-vous électoral ?
Abdelaziz Belaïd : Pas toutes mais le minimum. Nous sommes tout de même confiants quant à la bonne tenue de ce rendez-vous électoral.
El-Djazaïr.com :L’administration s’est complètement désengagée du processus électoral avec la mise en place de l’ANIE. Est-ce un gage, selon vous, pour la neutralité de la prochaine présidentielle ?
Abdelaziz Belaïd : C’est une bonne chose. Nous avons été d’ailleurs l’une des premières formations politique à revendiquer un tel organisme depuis bien longtemps. Quant à l’ANIE (l’Autorité nationale indépendante des élections), sa mise en place ne répond pas à 100% de nos aspirations, notamment dans sa composition humaine, mais disons que nous sommes satisfaits à 70%. Il faut que nous avancions et nous espérons aller encore plus loin après la présidentielle. Notre souhait, c’est que les membres de cette instance soient élus au niveau local. C’est de là qu’elle pourrait tirer plus de légitimité.
El-Djazair.com : Vous êtes le plus jeune de tous les candidas. Est-ce en une faveur ou le contraire ?
Abdelaziz Belaïd : C’est en ma faveur bien sûr. Un jeune peut travailler jusqu’à dix-huit heures par jour (rires). Je suis certes jeune vu mon âge mais dois-je vous rappeler que je suis dans la politique depuis 1983, alors que je n’avais que 22 ans. Tout au long de ces longues années de pratique politique, disons que j’ai acquis une expérience qui m’est bénéfique et qui peut faire la différence.
El Djazaïr.com : Les Algériens doivent-ils s’attendre à des changements dans la politique sociale de l’Etat ?
Abdelaziz Belaïd : Des milliards sont déboursés annuellement en Algérie dans ce qui est appelé le « social », mais faisons une pause et posons-nous la question : avons-nous vraiment atteint les objectifs et atténué le mal des classes défavorisées ? Moi, je vous dirais non. Alors, c’est pourquoi, il est temps de songer à une véritable politique sociale à l’exemple des pays scandinaves. Autrement dit, la plus grande question est celle de savoir comment répartir les richesses d’une manière plus équitable. Cela dit, la politique des subventions doit être inévitablement revue. Il est injuste qu’elles profitent aux riches au même titre qu’un simple smicard. Il est aussi anormal de voir des produits subventionnés passer les frontières quand ils ne servent pas dans la transformation dans nos usines et fabriques. Ce ne serait pas le seul et unique chantier auquel nous allons nous attaquer. Beaucoup est à faire.
El-Djazaïr.com : En matière de politique étrangère vous avez récemment renouvelé votre soutien à la cause sahraouie et palestinienne…
Abdelaziz Belaïd : Je suis pour toutes les causes justes mais dans nos relations avec le monde extérieur, seul l’intérêt de l’Algérie primera. Ce serait une relation basée sur le respect mutuel. Nous n’accepterons pas également toute ingérence dans les affaires internes
El-Djazaïr.com : Que pensez-vous de la réouverture des frontières terrestres avec le Maroc ?
Abdelaziz Belaïd : Si intérêt de l’Algérie est, je n’en vois pas d’inconvénient. Dans le cas contraire, pas question
El-Djazaïr.com : L’Algérie et la France ?
Abdelaziz Belaïd : Pas mal de choses nous lient l’un à l’autre mais l’Algérie n’est ni la Corse ni encore moins l’Ile de la Réunion.
El-Djazaïr.com : Que pensez-vous concrètement du rôle joué par l’ANP depuis le début des manifestations, le 22 février dernier ?
Abdelaziz Belaïd : L’ANP intervient quand les politiciens ont failli et ce depuis l’indépendance et non pas depuis le début de la contestation populaire. Notre armée s’est de tout temps acquittée de son devoir envers la Nation. L’Histoire en est témoin.
Azzedine Mihoubi, Secrétaire général par intérim du RND:
« Pour une République des institutions, pas celle des humeurs »
Entretien réalisé par El yazid DIB
El-Djazair.com :El-Djazair.com : En dehors des aléas de la crise multidimensionnelle le transcendant, le pays souffre également de ce manque criant de ce qu’on appelle un « projet de société ». En aviez-vous tenu compte et dans quelle dimension croyez-vous l’atteindre ? On reviendra ensuite à votre programme.
Azzedine Mihoubi : Notre concept dans ce cas-là dépasse tout programme, ce sont l’effort commun et le travail de longue haleine qui feront aboutir tout projet. Faire émerger une nouvelle société ou faire prendre un déclic à celle existante ne peut se contenir dans un discours électoral. C’est le devoir civique et patriotique auquel il faudrait faire appel, loin de tout enracinement idéologique ou politique. Un projet qui émanera de la volonté populaire et uniquement d’elle. Il vise à rassembler tous les Algériens sans exclusive. Il s’agit de l’Algérie de demain. Nous tiendrons à développer le sens du partage en éradiquant l’individualisme qui tue toute entreprise sociétale. L’Algérien est par définition généreux, solidaire et possède un comportement exemplaire pour être au côté de son semblable. Il suffit que l’effet de rejet de l’autre soit réduit afin de l’anéantir et de faire disparaitre tout sentiment d’animosité ou d’adversité notamment lorsqu’il s’agit du destin national ou des grands défis. Notre projet de société est à dessiner par celles et ceux que j’aspire servir comme président de la République.
El-Djazair.com :Nous voilà dans le programme. Comme tout candidat, vous avez, et c’est évident, élaboré un document. Quels étaient les éléments essentiels sur lesquels ce programme avait été dressé ?
Azzedine Mihoubi : Il est en fait le produit d’un sérieux diagnostic dressé par nos spécialistes chacun en son domaine, de surcroît tenant compte de la substance des revendications populaires. Si nous tenons à faire plus de 200 mesures, notre plus grand défi reste néanmoins cette reconquête de la confiance perdue, qui sans elle, nul programme n’aurait à réussir. D’où mon engagement à travailler pour concrétiser davantage de résultats au profit de la consolidation et du respect des principes cardinaux régissant un Etat fort et juste, que sont la séparation des pouvoirs et leur indépendance, la suprématie de la loi, la sacralité de l’égalité, l’assurance d’une justice libre, la promotion de la citoyenneté. Autant de choses qui nous manquent pour parachever tout le processus de l’édification de notre nation. C’est ainsi dire qu’il y a un grand besoin de la matière démocratique, institutionnelle qui, avec ce que contient notre programme, serait une réponse pragmatique et adéquate pour combler et satisfaire ce besoin. Encore une fois, j’affirme que nous nous basons particulièrement sur la nécessité impérieuse de rétablir le critère confiance lequel n’aboutira à ses fins que par l’adhésion de tous les citoyens. Il est vrai que ce citoyen a vécu aussi une crise dans la légitimité représentative. Il ne s’identifiait plus en ses représentants. Il y avait un immense fossé qui séparait le citoyen tant de ses gouverneurs que de ses élus. Je dois aussi souligner que notre programme brasse pratiquement toutes les innovations ou ajustements dont a besoin l’Algérie : du « rêve du Sahara » à la modernisation et numérisation de l’école algérienne au renforcement de la diplomatie économique. Le temps est insuffisant et je m’en excuse pour vous décliner tous les axes du programme.
El-Djazair.com :Mais là encore faudrait-il que vous ayez prévu des approches, une stratégie d’ensemble, des priorités. Quelle est leur teneur ?
Azzedine Mihoubi : Réinstaurer cette confiance qui fait largement défaut entre le peuple et l’Etat avec tous ses démembrements, ouvrir un débat en totale liberté d’expression sur une relance économique frappée du sceau de l’urgence, telles sont quelques priorités, mais en fait tout est pratiquement prioritaire. L’Algérie de demain est un grand chantier et résoudre ses multiples couacs ne se résume pas à une ou deux priorités. Il est envisagé d’aller vers la création d’un mégaministère de l’économie qui permettra de promouvoir le rôle consultatif du Conseil national économique et social. Tout ceci doit se concevoir dans un pack managérial d’aération et de flexibilité de l’arsenal juridique national inhérent au volet économique et à la sphère des affaires et de la finance productive. En conséquence de quoi la valorisation des outils liés à l’investissement connaitra sans doute un engouement dans tous les secteurs sans exception. Sachant que l’abrogation de la règle 51/49, à l’exception de ses dispositions relatives aux secteurs stratégiques tels que l’énergie, permettra corrélativement une création de richesse et d’emploi.
El-Djazair.com :La rue, depuis le 22 février, ne cesse chez certains de revendiquer une nouvelle république, un changement radical du système. Quelle est votre perception des faits ?
Azzedine Mihoubi : écoutez, le monde des concepts est vaste et chacun y va de ses propres convictions, mais à mon sens et selon les miennes, l’on ne doit pas parler de « nouvelle république », ce concept est un peu vicieux, comme celui de la 2e République. Nous, nous ne faisons pas construire et déconstruire des républiques. La nôtre émane de la déclaration du 1er Novembre. C’est l’acte fondateur et indétrônable de l’Etat algérien et de sa république populaire et démocratique. Cependant, nous nous attachons à ériger au sein même de cette république des institutions fortes, respectables. Je dirais encore à ce propos qu’il ne peut y avoir une bonne ou mauvaise république, il n’y a, le cas échéant, que des régimes, des modes de gouvernance, des styles de fonctionnement qui, selon les uns ou les autres, mettent en avant ou le mérite, le talent et la compétence ou tout à fait leur contraire. C’est ce système comme vous dites et que le peuple rejette que nous voulons enterrer à jamais pour ouvrir de nouveaux horizons vers un avenir qui ne peut être que radieux. Nous, nous sommes pour la république des institutions et non celle des humeurs.
El-Djazair.com :Notre magazine est lu également à l’étranger, notamment par la communauté algérienne. Avez-vous consacré une part de vos actions à nos concitoyens non résidents ?
Azzedine Mihoubi : Sans aucun doute. Nous avons la même mère-patrie. Je salue leur haut sens du nationalisme et les inquiétudes, comme tout le peuple, qu’ils portent à la situation actuelle. Alors parmi certaines actions, nous allons instituer un Conseil national qui prendra en charge dans un cadre de concertation toutes les inquiétudes de notre communauté installée à l’étranger. Plus que ça, son contexte se déclinera en une plate-forme de propositions et de résolutions d’abord des situations complexes auxquelles elle serait confrontée mais aussi de contributions et de participation active à la vie politique et économique du pays. Cette partie de nous même qui vit à l’étranger a les mêmes droits comme les devoirs de leurs compatriotes et devra contribuer largement par l’avis, l’initiative, le génie, le brio, la technologie, le lobbying au développement de tous les segments multisectoriels du pays.
El-Djazair.com : Il existe plusieurs affaires liées à la corruption qui sont traitées dans les instances juridictionnelles, si je ne vous demande pas de les commenter (rire), je vous demande qu’avez-vous prévu pour ce volet-là ?
Azzedine Mihoubi : La lutte contre la corruption continuera avec détermination. C’est une œuvre de grande salubrité publique qu’il faudrait capitaliser au seul profit d’une économie saine et d’un comportement civique notamment public dénué de tout esprit ou préméditation répréhensible ou prêtant à équivoque. La lutte est à mener d’abord sur le plan préventif, laissant par la suite la justice prendre le relais répressif qui s’impose conformément aux lois de la République. Ce fléau, qui a gravement nui à l’économie nationale et gangrené les différents rouages étatiques, doit par tous les moyens être combattu. C’est une grande blessure dans les vertus et les constances nationales. Dans notre programme, il est prévu des mesures variant entre la consolidation des instruments juridiques et institutionnels, le renforcement des capacités de contrôle et d’alerte, le cadrage par la traçabilité de toute transaction susceptible de sensibilité corruptionnelle. Il va sans dire que la légalité doit primer toute autre considération.
El-Djazair.com :Il existe actuellement plusieurs tenants et aboutissants dans la complexité de la crise politique actuelle. Le hirak, les partis, l’Etat-major de l’armée, les citoyens et probablement d’autres forces occultes. Quelle est votre analyse là-dessus ?
Azzedine Mihoubi : Le hirak ou plus exactement le harak, né le 22 février, était perçu comme une colère nationale, un cri de ras-le-bol de la situation qui prévalait. Le peuple dans son ensemble est sorti pour dire ce qu’il n’avait pu exprimer durant des années. Il y avait énormément de revendications, ce qui a ramené toute la classe politique à observer une halte, presqu’une remise en cause et se mettre en adéquation avec ce soulèvement populaire. En fait, il a libéré tout le monde. Quant à l’Etat-major de l’Armée nationale populaire, tout le monde sait qu’il était le premier acteur institutionnel à déclarer accompagner le mouvement et faire appliquer les articles 7 et 8 de la Constitution disant que tout pouvoir appartient légitimement au peuple. Ainsi l’institution militaire qui est d’essence populaire a tout le temps était du côté du peuple dans toutes les péripéties. Pour les partis, chacun a fait ses propres analyses. Eh bien oui, dans tout mouvement, il y a de l’infiltration et de la récupération. Vous pensez que l’Algérie n’a pas d’ennemis blottis quelque part, n’a pas d’aigris, de nostalgiques et de jaloux ? C’est une question de survie de leurs intérêts et de positionnement dans une nouvelle géopolitique qu’ils espèrent tracer. Ceux qui veulent voir le chaos s’installer certes ont un agenda extérieur et malheureusement porté par des voix intérieures, et ce n’est pas la langue de bois de dire cette vérité qui singularise cette période sensible. Nous dirons qu’heureusement l’Armée nationale populaire, le commandement de son état-major et le peuple sont là pour veiller à la sécurité et à la stabilité du pays, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.
El-Djazair.com :Nous sommes en pleine campagne électorale, l’information rapporte qu’à chaque sortie d’un candidat des incidents, voire des scènes de ceux qui sont contre ces élections ont lieu. Quelle lecture en faites-vous et quel est finalement votre dernier mot ?
Azzedine Mihoubi : Il n’y a pas d’incidents, cependant des gens qui ont toute la liberté de manifester s’organisent pour exprimer leur avis, sans pour autant arriver à créer des événements fâcheux ou violents. C’est leur droit. C’est justement dans cette démarche d’assurer l’avis contraire que notre programme tend à garantir le droit d’expression à toutes les tendances. Nous privilégions le dialogue et iront inchallah pour l’instituer comme canal d’échange et de partage. En dernier mot, je dois dire, car je suis entièrement convaincu que les élections sont le meilleur moyen sinon l’unique pour laisser le peuple choisir librement son Président. Alors j’exhorte les Algériennes et Algériens d’aller d’abord voter et en masse et puis voter Mihoubi (rire).
El-Djazair.com :Merci…mais avant de terminer cet entretien, une toute dernière question si vous permettez. Avez-vous en projet l’écriture de quelque chose ou éventuellement quel sera votre prochain ouvrage ?
Azzedine Mihoubi : L’écriture ne s’arrête pas, mais il y a plus important en ces temps-là qu’écrire, c’est faire, agir et activer. Je compte et je m’engage si le peuple m’offre sa confiance à faire et à réaliser ensemble le grand roman national républicain et démocratique. Nous allons refaire et réécrire le pays page par page.
Déterminé à prendre en compte les préoccupations des Algériens, le candidat du RND, Azzedine Mihoubi, a qualifié son programme électoral d’ambitieux, réaliste et pratique, dont l’objectif est de restituer le pays au citoyen, de reconquérir sa confiance et de construire l’Algérie en tant que pays émergent grâce aux compétences existantes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, en vue de réaliser le développement souhaité possible. Toutefois, Azzedine Mihoubi appelle les Algériens à oublier la rente pétrolière et à aller vers les investissements dans les start-ups et les PME. Ainsi, s’exprimant, lors d’une conférence de presse, consacrée à la présentation des grandes lignes de son programme électoral, Azzedine Mihoubi indiquera que son programme comporte quinze engagements « stratégiques » axés, dira-t-il, sur la réalisation de réformes institutionnelles « profondes » et l’amélioration de la situation socio-économique du citoyen. Placé sous le slogan « Je m’engage », ce programme a été conçu, affirme M. Mihoubi, sur la base d’un diagnostic, tenant compte de la substance des revendications populaires, de la situation politique, socio-économique et culturelle du pays. Il propose plus de 200 mesures pratiques en vue de reconquérir la confiance du citoyen. Soulignant la nécessité de maintenir la liberté et de la soutenir avec de nouveaux acquis pour parvenir à la pleine souveraineté, Azzedine Mihoubi s’engage à soutenir le changement provoqué par le peuple algérien dans un mouvement populaire pacifique depuis le 22 février. « Nous allons nous appuyer sur des compétences dans tous les secteurs importants. » S’agissant de l’indépendance du pouvoir judiciaire, M. Mihoubi souligne la nécessité de le réaliser dans un avenir proche, expliquant dans ce contexte : « Nous œuvrerons pour l’indépendance des pouvoirs législatif et judiciaire, tandis que l’exécutif contribuera à leur indépendance. » En outre, le candidat du RND assure qu’il renforcera « davantage les libertés politiques, collectives et individuelles qui ne portent pas atteinte aux coutumes et traditions ». M. Mihoubi relève néanmoins l’importance d’actualiser le processus démocratique et de l’appuyer avec plus de mécanismes créés de façon à ériger ces derniers en un facteur de progrès et non d’extrémisme. Azzedine Mihoubi s’engage aussi à réintégrer la femme algérienne dans la scène politique, tout en soulignant que le quota de la femme dans ce domaine a connu une baisse, en raison de la crise politique que connaît le pays. M. Mihoubi insiste également sur l’impératif de moderniser les institutions de l’Etat, pour être plus fortes, crédibles et légitimes. Le candidat affiche son engagement quant à la révision de la loi électorale et faire la formule adéquate à travers la consultation de toutes les parties. S’agissant du mandat présidentiel, M. Mihoubi promet de le limiter à un mandat et d’abolir le statut du premier magistrat du pays des fonctions du président de la République, au cas où il serait élu, tout en soulignant « la nécessité de créer un Etat des compétences éloigné du favoritisme ». Sur le plan médiatique, M. Mihoubi évoque la création d’un Conseil national des médias chargé de choisir ses membres, tout en soulignant qu’il n’y pas de démocratie sans liberté d’expression. Au volet économique, M. Mihoubi s’engage à mener des réformes « structurelles » qui permettent d’améliorer le climat des affaires et de réunir les conditions du décollage économique de l’Algérie, affirmant qu’il formera un gouvernement de compétences nationales, créera un grand ministère de l’Economie et qu’il promouvra le rôle consultatif du Conseil national économique et social (CNES). « Ce ministère englobera le secteur de l’énergie, les finances, et les TIC et l’industrie ». L’autre point évoqué par le candidat du RND a trait à « l’abrogation de toutes les lois » qui entravent les investissements, et qui n’ont pas de place dans une économie ouverte : « Nous avons fait fuir plusieurs investisseurs à cause des lois d’investissements, notamment celle de 51/49 qui doit être liée uniquement à des domaines stratégiques ». Au volet social, M. Mihoubi a mis en avant le principe de l’égalité en droits et chances en vue de bénéficier d’un service public de qualité, et s’engage à supprimer la subvention généralisée, à poursuivre les formules de logements réussies et à lancer un programme national dédié à la relance des hôpitaux. S’agissant de la politique extérieure, M. Mihoubi réitère la poursuite du soutien aux deux causes, palestinienne et sahraouie, et la consécration des principes sur lesquels est fondée la diplomatie algérienne, à savoir la non-ingérence dans les affaires internes des pays et le règlement des conflits internationaux par les voies pacifiques. En plus des considérations politiques et stratégiques, Azzedine Mihoubi estime que la diplomatie algérienne devrait être très active, notamment dans les pays développés, en matière de lobbying économique. « Nous allons augmenter notre présence diplomatique dans les pays développés afin de convaincre les grandes et les petites entreprises d’investir en Algérie », explique-t-il, mettant l’accent sur le fait que « les secteurs du tourisme, de la production et des services sont prometteurs ». « En outre, nous devons rechercher de nouveaux marchés pour les produits algériens, en particulier en Afrique », préconise-t-il. Enfin, les équipements de sécurité et d’énergie régionaux, ainsi que l’eau, les soins, l’environnement, l’accès à l’information, l’éducation et la liberté de pensée seront la priorité absolue de M. Mihoubi, pour renforcer à la fois l’État et la société. « Pour mettre en œuvre nos plans, nous devons travailler rapidement et efficacement », soutient-il. Y. M.
Le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah réaffirme
« L’ANP accompagnera le processus électoral »
Par Farid HOUALI
Parler de la relation armée-nation revient à évoquer le lien historique profond existant entre deux composantes essentielles de notre nation : les combattants de l’ALN et les meilleurs de ses fils, qui ont consenti le tribut le plus cher pour sa liberté et son indépendance.
En suivant le parcours de l’ANP, digne héritière de l’ALN, depuis l’indépendance, force est de constater que l’ANP a, à maintes reprises, prouvé les liens solides qui la lient à cette glorieuse nation. Nourrie par les valeurs d’appartenance nationale et mue par un sens aigu des responsabilités, émanant de sa foi profonde en le caractère sacré des liens noués avec le peuple dont elle est issue et au sein duquel elle s’est développée, l’ANP a en effet, pleinement contribué à l’édification des institutions de l’État. Elle continue à le faire. Son rôle et son implication dans la gestion de la crise politique que traverse le pays depuis février dernier ne sont plus à démonter. L’Armée nationale populaire s’est une fois de plus retrouvée au-devant de la scène. Est-ce un choix délibéré ? En aucun cas. « Notre objectif est de servir notre pays et d’accompagner en toute sincérité ce noble peuple authentique afin d’amener notre pays à dépasser sa crise et à atteindre les seuils de la légitimité constitutionnelle pour pouvoir ensuite démarrer sur une base solide et une logique correcte et judicieuse pour remettre les choses en ordre et hisser l’Algérie au rang qui lui sied parmi les nation », a souvent relevé le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP dans ses différentes interventions.
Dans son allocution prononcée à l’occasion d’un colloque sur l’histoire intitulé « Le rôle et la place de l’Armée dans la société », tenu au Cercle militaire de Beni Messous, le vice ministre de la Défense nationale a, dans ce sens, rappelé que la position constante adoptée par l’ANP durant cette période charnière de l’histoire de notre pays émane de sa conviction immuable de la nécessité de sauvegarder la sécurité et la stabilité de l’Algérie, terre et peuple, et de préserver sa souveraineté, dans le cadre de la légalité constitutionnelle.
« L’ANP a accompagné le peuple algérien dans ses aspirations pour la concrétisation de son choix de réaliser le projet national escompté, tel que voulu par les vaillants chouhada, tout comme elle a préservé l’Etat et ses institutions », a-t-il souligné à ce propos en rappelant, encore une fois que « l’Armée est de conviction nationaliste, que sa profondeur est populaire et que ses principes et valeurs sont novembristes ».
« C’est une position qui confirme que notre armée est authentique, qu’elle est issue du peuple, et qu’elle reflète véritablement le sens de sa dénomination d’Armée nationale populaire. En ces circonstances précisément, la conscience du peuple algérien s’est ravivée, trouvant en l’ANP, digne héritière de l’Armée de libération nationale et de son commandement nationaliste novembriste, un soutien total et une réaction favorable à ses revendications légitimes, ce qui a eu pour effet la consolidation davantage de cette relation interactive entre l’armée et l’ensemble des composantes de la société algérienne », a relevé, en outre, le chef d’état-major de l’ANP
Affirmant que cette relation authentique, basée sur la confiance et la sincérité a largement contribué aujourd’hui à la conjugaison des efforts et mis l’Algérie sur la bonne voie pour dépasser la conjoncture actuelle et mener notre pays à bon port, le général de corps d’armée a ajouté que « la conscience du haut commandement de l’ampleur des défis et des risques du monde d’aujourd’hui, l’a amenée à élaborer une stratégie sécuritaire solide, reconnue par l’ennemi avant l’ami », en réaffirmant l’accompagnement de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) dans l’accomplissement de ses missions et l’engagement à réunir toutes les conditions de réussite des prochaines élections présidentielles, notamment sur le plan sécuritaire.
De la gravité des enjeux actuels
« Nous sommes tous, peuple et armée, conscients des défis, des contradictions et des menaces qui pèsent sur le monde d’aujourd’hui, dont la majorité vise à nuire aux fondements de l’Etat national ; cette conscience, dis-je, nous a amenés à concevoir une stratégie sécuritaire solide, selon une approche globale, homogène et étudiée, une stratégie dont l’efficacité est reconnue par l’ennemi avant l’ami et dont le peuple algérien perçoit ses résultats et vit, grâce à Dieu, dans la quiétude et la tranquillité malgré les circonstances qui nous entourent au niveau régional, c’est dire que l’ANP a conservé la pertinence du processus historique national, tracé par les ancêtres et fièrement préservé par les successeurs, génération après génération », a-t-il encore soutenu.
Assurant que le peuple algérien est fier de l’Armée de libération nationale et s’enorgueillit de sa digne héritière, l’ANP, qui a poursuivi la marche selon la ligne tracée par la glorieuse Révolution de Novembre, le général de corps d’armée a tenu à « rappeler que la conservation de cet important héritage ne peut se concrétiser qu’en étant fidèles aux sacrifices consentis pour l’Algérie, dans le cadre de l’harmonie et de la synergie entre les différentes composantes de la société algérienne, et à la lumière de nos référentiels authentiques et ancestraux, seuls à même de prémunir les générations et de bien les orienter, en vue de la concrétisation du projet national, qui est le choix du peuple ».
« Ce projet national que le peuple algérien aspire à concrétiser, soutenu par son ANP, aux côtés des autres institutions de l’Etat, sera mis en œuvre par le Président élu par la volonté populaire, lors de l’échéance électorale fixée au 12 décembre prochain », a-t-il poursuivi, tout en réitérant « l’accompagnement de l’armée à l’ANIE dans l’accomplissement de ses missions et dans la réussite de ce rendez-vous électoral ».
Saluant les efforts déployés par tous les hommes loyaux et nationalistes pour l’intérêt et l’avenir du pays, il a assuré que « l’ANP veillera à réunir toutes les conditions de réussite de ces élections, notamment sur le plan sécuritaire et à accompagner le processus électoral dans toutes ses phases, tel que nous nous sommes à maintes fois engagés à le faire et ce, contrairement à ce que véhiculent certains porte-voix tendancieux ».
Pour Ahmed Gaïd Salah, « le peuple algérien, qui aspire tant à ces élections pour ouvrir une page rayonnante et prometteuse dans la marche de l’Algérie », est le seul à choisir en toute liberté, transparence et intégrité le Président qui mènera notre pays dans la bonne voie vers la destination espérée et la place naturelle et réelle qu’elle mérite.
Tout en relevant que l’enjeu aujourd’hui, comme ce fut hier, est « d’essayer de faire sortir l’Algérie de l’environnement naturel qui a cerné son parcours de développement », le vice-ministre de la Défense nationale a mis en garde contre les tentatives de la bande visant à détruire le lien de confiance solide entre le peuple et son armée et à semer la discorde entre eux et pour détruire les fondements de l’Etat national, à travers le slogan Etat civil et non militaire.
« La bande essaye d’induire en erreur l’opinion publique nationale, en diffusant ces idées sournoises, qui n’ont d’existence que dans l’esprit et les intentions de ceux qui les propagent », a-t-il noté.
Le chef d’état-major de l’ANP a réaffirmé, en cette occasion, que « l’armée demeure attachée à ses missions constitutionnelles claires, et consciente de la sensibilité de la situation et de la gravité des défis et enjeux actuels soulignant que l’ANP œuvre à la défense de l’Etat et à la protection de la souveraineté et de l’unité nationales, et du peuple quelles que soient les circonstances ».
Le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah à partir de la 4e Région militaire
« Toute tentative de déstabilisation de l’Algérie est vouée à l’échec »
Par Farid HOUALI
La sécurité de l’Algérie ainsi que la préservation et le renforcement de sa défense nationale constituent le motif intrinsèque de l’existence de l’ANP, digne héritière de l’ALN. «Préserver la dignité de l’Algérie, sauvegarder la sécurité de son peuple et protéger chaque parcelle de sa noble terre sont des missions invariables, voire sacrées pour l’ANP, qui leur accorde l’importance et l’intérêt requis, et qui s’engage à leur parfait accomplissement, en toutes conditions et circonstances », a souvent souligné dans ce contexte le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP). Ainsi, la sécurité des frontières demeure une priorité de premier plan pour se prémunir contre l’infiltration de terroriste venant de pays voisins. Pour ce faire, l’ANP ne lésine pas sur les moyens afin de faire avorter toutes tentatives déstabilisatrices de l’Algérie.
«Toutes les tentatives désespérées ciblant la sécurité et la stabilité de notre pays ont échoué et vont encore échouer dans l’avenir grâce à l’aide d’Allah le Tout-Puissant et grâce aux efforts laborieux et fructueux que l’ANP, digne héritière de l’Armée de libération nationale, ne cesse de consentir, en s’inspirant de son dévouement aux valeurs de Novembre et de son message éternel afin que l’Algérie demeure unie et indivisible, conformément au serment prêté au service de la patrie», a en effet déclaré le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah au 4e jour de sa visite à la 4e Région militaire à Ouargla.
Lors d’une allocution prononcée à l’occasion d’une réunion de travail avec le commandement, l’état-major de la Région, les commandants des secteurs opérationnels et des unités, les responsables des différents services de sécurité et les directeurs régionaux, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah a mis en valeur les «grands efforts» consentis par les éléments des unités mobilisées le long de la bande frontalière en territoire de compétence, «dans l’objectif de sécuriser et de protéger cette zone vitale et sensible» contre toutes les menaces et les fléaux.
«Á cette fin, nous œuvrons toujours à maintenir la disponibilité opérationnelle à son plus haut niveau et à mener une parfaite préparation et instruction de nos forces armées, afin qu’elles puissent détenir, en permanence, les moyens d’accomplir leurs missions et de s’adapter constamment aux évolutions de la situation géopolitique et à la complexité des enjeux dans notre sous-région», a-t-il souligné.
Les grands et laborieux efforts consentis par les éléments de l’Armée nationale populaire pour le rétablissement de la sécurité, de la stabilité et de la quiétude dans notre pays ne sont pas qu’un slogan. C’est une réalité que nul ne peut nier. La régression importante des activités terroristes dans notre pays et l’incapacité des résidus terroristes de commettre les moindres actes criminels, malgré la montée du phénomène terroriste dans notre environnement proche et lointain, démontrent la réussite de l’approche adoptée par l’ANP durant ces dernières années.
En alerte permanente
Evoluant dans un environnement sécuritaire régional instable, l’ANP, qui doit faire face à une menace terroriste transnationale, se doit d’affirmer et de renforcer ses performances face à ce péril. Le vice-ministre de la Défense nationale a dans ce sens appelé les unités à veiller à l’exécution rigoureuse des programmes de préparation au combat pour les différentes composantes du corps de bataille, à travers l’intensification des exercices pratiques, tactiques et opérationnels de tirs avec munitions réelles au profit des différentes armes et forces dans les divers niveaux et échelons, et à travers l’instruction et la préparation des états-majors et des personnels aux niveaux tactiques et opérationnels et ce, en sus de la nécessité d’un emploi optimal des systèmes d’armes mis à disposition.
Le général de corps d’armée a mis en évidence le fait que les défis «se multiplient et s’accélèrent et que l’Algérie mérite que tous ses enfants, là où ils se trouvent, soient son rempart impénétrable». Sans aucune équivoque ni ambigüité, le chef d’Etat-major confirme ainsi la détermination de l’Algérie à accorder un intérêt particulier à l’ANP, notamment en l’actuelle conjoncture où les groupes terroristes sont pratiquement aux portes du pays.
«Notre satisfaction à chaque visite rendue aux personnels et à chaque inspection des unités, des régions et des forces, est d’autant plus grandissante que nos exigences. Les défis se multiplient et s’accélèrent et l’Algérie mérite que tous ses enfants, là où ils se trouvent, soient son rempart impénétrable, et c’est là où réside notre sérénité, car nous ressentons réellement que l’ANP est la véritable héritière de l’Armée de libération nationale», a-t-il affirmé.
Selon le vice-ministre de la Défense nationale, «il n’y a aucune crainte pour une Patrie dont les personnels de son armée sont imprégnés des valeurs de leur histoire nationale et considèrent la valorisation de ses leçons et ses enseignements comme la lumière qui éclaire leur chemin, vers l’acquisition de plus de puissance, à même de garantir le prestige de l’Algérie et de préserver sa souveraineté nationale et son unité territoriale et populaire».
De l’avis même de certains experts étrangers, l’ANP constitue, en effet, un rempart infranchissable aux groupes terroristes qu’elle traque inlassablement. Un constat réaffirmé dans son début novembre dernier, son rapport annuel sur le terrorisme dans le monde, par le Département d’Etat américain qui a salué l’approche algérienne et ses efforts déployés dans la lutte contre le terrorisme, soutenant que l’Algérie demeure un partenaire important contre ce phénomène transnational. Le Département américain a salué également l’Algérie qui a activement soutenu les efforts visant à lutter contre l’organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (Daech/EI) par le biais de programmes de contre-messagerie et de renforcement des capacités avec les Etats voisins.
Tout pour la réussite du processus électoral
Situation politique oblige, à la veille de la tenue du rendez-vous électoral du 12 décembre prochain, le vice-ministre de la Défense nationale, le général de corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, a affirmé à partir de Biskra que toutes les dispositions ont été prises pour la réussite du processus électoral, se félicitant de «l’adhésion» du peuple à son armée et de sa «détermination» à aller vers l’élection présidentielle du 12 décembre prochain. Ahmed Gaïd Salah a rappelé dans le même contexte que le Haut Commandement de l’ANP a «veillé à ce que soient satisfaites les revendications populaires légitimes et urgentes, à l’origine des marches populaires pacifiques, civilisées et qui tiennent compte de l’intérêt suprême de la patrie. Pour ce faire, toutes les mesures idoines à même de préserver au peuple algérien sa sécurité et sa stabilité et à l’Etat algérien et ses institutions vitales leur notoriété et leur pérennité ont été prises, et ce, jusqu’à atteindre l’étape de la tenue des élections présidentielles», a-t-il souligné dans une allocution d’orientation prononcée, au troisième jour de sa visite à la 4e Région militaire.
Pour la réussite de ces élections, le vice-ministre de la Défense nationale a soutenu que «toutes les dispositions de sécurisation de l’ensemble des étapes du processus électoral ont été prises, en sus des mesures légales permettant de protéger la voix du citoyen et de préserver le caractère constitutionnel de ce processus national d’importance».
«Nous savons pertinemment que les positions claires que le peuple algérien ne cesse d’avoir envers son armée, sont des positions constantes car elles émanent de sa profonde conscience et de son bons sens qui ne se trompe jamais, que l’ANP a été, depuis le début, mue par une bonne intention et des objectifs nobles, en accompagnant son peuple dans ses marches pacifiques et civilisées, un accompagnement durant lequel le Haut Commandement a veillé à réunir toutes les conditions de sécurité, de protection et de prévention», a-t-il affirmé. Le chef d’état-major de l’ANP a souligné, dans son allocution, que l’indépendance de l’Algérie «restera à jamais en travers de la gorge» de ses ennemis et que l’ANP restera «la digne héritière» de l’Armée de libération nationale et que «le courant novembriste teindra de ses couleurs l’Algérie nouvelle et son Etat fort et enraciné».
La détermination d’un peuple
Selon Ahmed Gaïd Salah, les ennemis de l’Algérie «ont oublié que la principale force sur laquelle s’appuie notre Armée est la force populaire et la volonté populaire, ainsi que la conscience du peuple, connu pour sa perspicacité, qu’il est, d’une part, la profondeur stratégique de l’ANP et le vivier d’où celle-ci est issue et, d’autre part, que l’Armée n’a d’autre objectif que de le servir». Il a rappelé, à ce titre, que l’ANP est «la digne héritière de l’Armée de libération nationale, et c’est précisément ce lien sacré qui a beaucoup dérangé ces ennemis». «Ils veulent une armée sans profondeur historique afin qu’ils puissent l’employer selon leurs intérêts et la rallier à leurs objectifs et leurs intentions pervertis et traitres. C’est là la cause réelle et profonde de cette hostilité qu’ils vouent à l’ANP et à son commandement moudjahid aux sources novembristes sincères et salutaires», a-t-il expliqué. «Tout comme la Révolution de Novembre a vaincu hier son ennemi tyrannique, par la sincérité, le dévouement et la détermination à atteindre les objectifs, le peuple algérien triomphera, en compagnie de son armée, des relais de la bande, et les valeurs de novembre seront ancrées et imprégnés dans les esprits et le courant novembriste teindra de ses couleurs l’Algérie nouvelle et son Etat fort et enraciné», a-t-il ajouté. «C’est là le défi que nous relèverons, grâce à Allah Le Tout-Puissant, au grand dam des affidés du colonialisme qui n’apprécient nullement cette adhésion nationale sincère à l’Armée nationale populaire», a-t-il avancé, soulignant que cette adhésion «affirme avec force la détermination constante et résolue du peuple à aller vers l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, en laquelle il voit, naturellement, l’unique issue à ces circonstances particulières que connait l’Algérie». «Nous distinguons clairement aujourd’hui entre celui qui veut que l’Algérie s’en sorte et celui qui veut qu’elle tombe dans le piège de l’impasse avec toutes les conséquences désastreuses et dangereuses qui peuvent en découler», a affirmé le chef d’état-major de l’ANP.
Dans ce contexte, le général de corps d’armée a souligné que l’Algérie, «tout comme les enfants de novembre en ont été responsables hier, a besoin aujourd’hui de qui en soit responsable», soutenant que les démarches de l’Algérie «ne seront pas vouées à l’échec, aujourd’hui, comme elles ne l’ont pas été hier, car la vaillante génération de l’indépendance est de la même trempe que les vaillants hommes de novembre». La veille, au deuxième jour de sa visite en 4e Région militaire à Ouargla, le vice-ministre de la Défense nationale, a affirmé que le peuple algérien a prouvé qu’il est «un peuple des grands défis», saluant les qualités singulières qui le distinguent des autres peuples, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale. Lors de sa rencontre tenue au niveau du secteur opérationnel Sud-est de Djanet, avec les cadres et les personnels de la Région, le général Ahmed Gaïd Salah a rappelé que «les qualités singulières qui distinguent le peuple algérien des autres sont celles de la solidarité avec la patrie et d’être à ses côtés lorsqu’elle en a le plus besoin, prouvant ainsi qu’il est un peuple des grands défis, un seul peuple uni, dont le parcours national ne saura être impacté par les entraves qui se trouvent sur son chemin». Le chef d’Etat-major l’ANP a, à ce propos, salué, mardi à Ouargla, la «forte adhésion du peuple autour de son armée» et l’appel à se diriger «massivement» aux urnes le 12 décembre prochain pour faire réussir l’élection présidentielle. Pour lui, «ce peuple auquel nous sommes fiers d’appartenir, fiers également de connaitre de manière approfondie et globale ses orientations de principe, ces orientations populaires envers lesquelles nous avons de tout temps et continuons à avoir des positions constantes et œuvrons en même temps à être une source de sécurité et de protection pour notre peuple». Enfin, Ahmed Gaïd Salah a réaffirmé une fois de plus n’avoir aucune ambition politique.
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Une édition d’excellence
Par Yahia MAOUCHI
Le 20e Salon international du tourisme et des voyages (Sitev) qui s’est étalé sur trois jours, du 24 au 26 novembre, au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, à Alger, a connu la participation de 100 exposants algériens, 5 pays étrangers, ainsi qu’une vingtaine de start-ups, activant dans le secteur du tourisme. Ces dernières contribueront davantage au développement et à la promotion de l’activité touristique et à la commercialisation des produits, ainsi qu’à la création des innovantes images sur la destination Algérie, qui vont en conséquence attirer plus de touristes étrangers et nationaux. Il est à préciser que le Salon, organisé sous le slogan « Algérie... émerveillez vos sens », a été inauguré par Abdelkader Benmessaoud, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, en présence de membres du gouvernement. Concernant la participation étrangère dans ce Salon international du tourisme et des voyages, on signalera la présence de la Tunisie, de la Chine, de l’Ethiopie, du Mali et du Niger. Cette participation étrangère est d’autant plus importante dans la mesure où elle revêt un intérêt particulier puisqu’elle constitue l’occasion du partage des expériences et des échanges ainsi que des débats dans les différents segments du tourisme et des voyages aussi bien pour les opérateurs locaux qu’étrangers. En marge de l’inauguration de ce rendez-vous, Abdelkader Benmessaoud a exprimé sa pleine satisfaction quant à sa tenue, qui confirme, dit-il, l’importance accordée à ce secteur porteur pour l’économie. « Ce Salon, qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie du gouvernement, vise, entre autres, à promouvoir la destination Algérie et à bâtir une destination touristique par excellence», dit-il. M. Benmessaoud a cité, à titre d’exemple, la construction d’une dizaine d’hôtels annuellement et le développement qu’a connu le domaine de l’artisanat. Il a insisté, à cet effet, sur la nécessité de mettre en place une stratégie fiable, pour placer et commercialiser les produits de l’artisanat sur le marché international. « Cette édition est d’excellence car elle ne regroupe que les opérateurs ayant fait leurs preuves sur le terrain. Il s’agit de l’hôtellerie dont les services sont de qualité et dont le taux de remplissage est appréciable, ainsi que des agences de voyage qui ont tenu leurs engagements en matière de réceptif », a tenu à expliquer M. Benmessaoud, et d’ajouter: « La présence des startups au Sitev est une première. Elles font partie aussi du staff d’excellence car elles contribuent à donner une meilleure image de l’Algérie et à attirer des clients étrangers et locaux», avant de rappeler que le secteur ambitionne d’atteindre 300 000 lits en matière d’hébergement et d’attirer 15 millions de touristes étrangers à l’horizon 2030. Il a reconnu, à propos du réceptif, que davantage d’efforts doivent être fournis par nos ambassades et consulats à l’étranger pour la promotion de la destination Algérie.
Vers l’allègement des procédures d’octroi de visas
En réponse à une question relative aux procédures de demande de visa aux touristes étrangers, le premier responsable du secteur a indiqué que cette question est en phase d’étude au niveau des ambassades, pour mettre en place les moyens nécessaires qui permettent d’alléger les procédures. Concernant la durée de délivrance, il a fait savoir qu’elle ne dépasse pas trois jours. « Pour ce qui est de l’octroi de visas, le ministère des Affaires étrangères s’emploie à trouver des solutions. Ces documents sont octroyés aux étrangers, par le biais des agences de voyage, en 72 heures, voire en 48 heures. Surtout quand ces dernières organisent les voyages de plus d’une dizaine de touristes étrangers », a-t-il assuré. Pour encourager les touristes à se rendre en Algérie, le ministre a indiqué qu’« actuellement, nous sommes en train de travailler sur cette question, en collaboration avec certains pays, notamment la Chine, pour développer le tourisme réceptif ». En effet, cette 20e édition du Sitev « permet donc aux spécialistes de partager leurs expériences et expertises dans le domaine du tourisme et de bénéficier de cet espace de communication en vue d’échanger les vues et d’établir des relations commerciales à même de donner un élan fort à la promotion de la destination Algérie qui recèle des potentialités touristiques exceptionnelles et exclusives », a affirmé le ministre du secteur. Ainsi, on retrouve au sein de cette 20e édition du Sitev la participation de l’ensemble des acteurs et partenaires dans le secteur du tourisme et de l’artisanat, parmi lesquels des entreprises sous la tutelle du ministère, ainsi que des agences de voyages, des opérateurs touristiques, des établissements hôteliers publics et privés, des artisans, des banques, des compagnies d’assurances et des transports, outre les propriétaires de start-ups intéressés par ce domaine. Et pour plus de vulgarisation, d’échanges et de débats, plusieurs conférences ont été animées par des experts internationaux en la matière, en marge de cette manifestation. De plus, ce 20e Salon international du tourisme et des voyages a vu également l’aménagement d’espaces consacrés à la présentation de différents produits d’artisanat ayant reçu le prix du meilleur produit pour cette année. Des spécialistes dans les divers domaines d’artisanat ont animé des ateliers à cette occasion. Pour rappel, la 19e édition de ce salon international organisée en octobre 2018 avait enregistré 300 participants parmi lesquels 120 participants étrangers de 12 pays différents. Enfin l’organisation du 20e SITEV coïncide cette année avec l’obtention par l’Algérie d’un poste à la Commission du tourisme et du développement durable, lors des travaux de la 23e session de l’Assemblée générale de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), tenus en septembre dernier à Saint-Pétersbourg (Russie), ainsi qu’au Conseil exécutif de la même organisation, une réalisation, à même de concrétiser le rôle majeur que joue l’Algérie sur les plans continental et international dans le développement de l’industrie touristique conformément aux principes du développement durable.
Kamel-Eddine Chikhi, nouveau P-DG du groupe Sonatrach
« Nos efforts doivent être focalisés sur la recherche et l’exploration »
Par Salim FAROUK
«L’aptitude à transformer les ressources énergétiques en produits pétrochimiques permettra à l’Algérie de limiter ses importations, et par conséquent économiser de la devise forte, et de constituer un tissu industriel développé à travers la création de beaucoup de petites et moyennes entreprises (PME) », a indiqué Kamel-Eddine Chikhi, nouveau président directeur général du Groupe Sonatrach, à l’occasion de son installation dans ses nouvelles fonctions, en présence de Mohamed Arkab, ministre de l’Énergie. Ainsi, d’emblée, Kamel-Eddine Chikhi a dévoilé sa feuille de route tout en mettant en avant l’impératif d’accélérer localement la transformation des ressources énergétiques pour satisfaire la demande nationale et réduire l’importation. Une manière pour le nouveau P-DG de Sonatrach d’afficher ses priorités. Dans son discours d’installation, Kamel-Eddine Chikhi a affirmé qu’il dirigerait ses efforts en priorité vers les opérations de recherche et d’exploration afin d’augmenter le niveau des réserves qui s’amenuisent d’année en année et de garantir la sécurité énergétique du pays sur le long terme. Ajoutant que les efforts seraient également axés « sur l’exploitation optimale de notre potentiel de production afin de mieux répondre aux besoins nationaux qui ne cessent de croître, et de garder nos marchés traditionnels à l’international, notamment ceux que nous alimentons en gaz naturel ». Un constat souligné par Mohamed Arkab, ministre de l’Energie, à l’issue de l’adoption du projet de loi par les membres de l’Assemblée populaire nationale. « Nous sommes appelés à œuvrer à l’exploitation et à la valorisation de nos ressources, en consentant davantage d’efforts d’exploration, en multipliant nos réserves en hydrocarbures et en drainant les revenus nécessaires au développement durable et à la réalisation de la sécurité énergétique dans le cadre du principe gagnant-gagnant, sans pour autant porter atteinte à la souveraineté nationale », a précisé le ministre. Pour ce faire, le nouveau patron du groupe Sonatrach a assuré que des mesures seraient prises en vue de « réduire les coûts de production et d’exploitation qui connaissent actuellement une hausse non adaptée aux normes internationales en vigueur. » D’ailleurs, il n’a pas manqué d’insister sur la nécessité de renforcer la stratégie de la compagnie en matière de diversification de ses activités, notamment en ce qui concerne la transformation des ressources énergétiques en produits pétrochimiques à haute valeur ajoutée.
Une ouverture à l’international
L’un des objectifs de Kamel-Eddine Chikhi est d’organiser l’ouverture à l’international de Sonatrach d’autant que la nouvelle loi sur les hydrocarbures prévoit un assouplissement du régime juridique et fiscal du secteur, ainsi que de transformer les ressources énergétiques en produits pétrochimiques à même de permettre à l’Algérie de limiter ses importations, et par conséquent économiser de la devise forte, et de constituer un tissu industriel développé à travers la création de nombreuses petites et moyennes entreprises. En effet, le texte de la loi sur les hydrocarbures, adoptée par les membres de l’Assemblée populaire nationale, permet l’arrivée d’investisseurs étrangers. Selon le nouveau P-DG du groupe Sonatrach, qui s’exprimait lors de sa prise de fonction officielle, la loi sur les hydrocarbures vient « à point nommé insuffler une nouvelle dynamique en matière de recherche et d’exploration et libère l’initiative en matière de partenariat, et ce afin d’attirer les capitaux nécessaires au développement de notre industrie pétrolière, ainsi que les technologies modernes pour une meilleure exploitation de nos gisements pétroliers et gaziers ». A l’issue de l’adoption du projet de loi par les membres de l’Assemblée populaire nationale, Mohamed Arkab, ministre de l’Energie, a, dans une allocution à l’adresse des investisseurs, estimé nécessaire d’« encourager l’investissement en matière d’hydrocarbures et d’accroître les recettes via Sonatrach, seule ou en partenariat avec des compagnies étrangères dotées de grandes capacités financières et technologiques». En outre, l’adoption de ce projet de loi traduit également la détermination du ministère de l’Energie à doubler d’efforts pour réunir les conditions nécessaires et le climat propice à la relance de ce secteur vital et stratégique, d’autant que l’exploration de nouvelles réserves pétrolières et gazières « est une nécessité impérieuse et une urgence » pour l’Algérie, d’où l’impérative mise en place d’un cadre réglementaire approprié, a-t-il soutenu. Concernant la nouvelle loi régissant les activités des hydrocarbures, le P-DG de Sonatrach a saisi cette occasion pour mettre en avant la nouvelle loi relative aux activités des hydrocarbures, qui vient, selon ses propos, à point nommé insuffler une nouvelle dynamique en matière de recherche et d’exploration et libérer l’initiative en matière de partenariat, et ce afin d’attirer les capitaux nécessaires au développement de notre industrie pétrolière, ainsi que les technologies modernes pour une meilleure exploitation de nos gisements pétroliers et gaziers. Ce nouveau cadre juridique et fiscal « sera incontestablement un élément attractif de capitaux et technologies et consolidera l’attractivité de l’Algérie en termes d’investissements étrangers directs et sa capacité concurrentielle dans un environnement marqué par une rude concurrence », a-t-il estimé.
Défis actuels et enjeux futurs
Évoquant justement la compagnie pétrolière nationale, Kamel-Eddine Chikhi a souligné l’impératif d’améliorer la performance en matière de concrétisation des projets, notamment le développement des gisements découverts et la préservation du niveau de production à moyen terme, estimant qu’une meilleure performance passe par le strict respect des délais et coûts de réalisation sans manquement aux normes de qualité et de sécurité. Par ailleurs, Kamel-Eddine Chikhi a rassuré que « les défis actuels et les enjeux futurs auxquels fait face le secteur des hydrocarbures en Algérie ne relèvent ni de l’impossible ni du rédhibitoire, pour peu que les efforts des cadres et des travailleurs versent dans un seul et unique but, à savoir l’intérêt de la compagnie et du pays ». Aussi, Kamel-Eddine Chikhi s’est-il engagé à œuvrer avec l’ensemble des cadres et techniciens à relever le défi de la réalisation et de la concrétisation de tous les projets tracés dans le plan de développement de la compagnie. Dans ce cadre, il a appelé l’ensemble des cadres et travailleurs, pierre angulaire de la compagnie et socle de son développement et de ses objectifs stratégiques, à la mobilisation pour insuffler une nouvelle dynamique visant à réaliser les objectifs tracés dans le cadre de la stratégie SH2030. A ce sujet, le nouveau P-DG a promis d’accorder « un intérêt particulier à la ressource humaine, en valorisant la compétence et le mérite ». Après avoir rappelé que la principale mission de la Sonatrach est d’assurer les besoins du marché national en produits énergétiques et de contribuer au développement socio-économique du pays à travers l’exportation pour garantir des recettes en devise, il a déclaré que « la grande et sensible responsabilité qui nous incombe repose principalement sur le renouvellement de nos réserves, en pétrole et gaz naturel, en diminution d’année en année depuis plus de dix ans ». Aussi, « les efforts doivent-ils être focalisés sur la recherche et l’exploration ainsi que sur la réévaluation des réserves avérées de la compagnie en vue de compenser les volumes consommés jusque-là, et augmenter ces réserves pour pouvoir garantir la sécurité énergétique de notre pays à long terme », a-t-il indiqué, ajoutant que « les efforts seront axés, également, sur l’exploitation optimale de nos capacités de production actuelles en vue de répondre à la demande nationale croissante et préserver nos marchés internationaux traditionnels, notamment pour le gaz naturel ». Des efforts soutenus, selon Kamel-Eddine Chikhi, par des actions continues visant à réduire les coûts de production et d’exploitation, élevés actuellement et à contre-courant des normes internationales en la matière. Enfin, Kamel-Eddine Chikhi a souligné que pour relever ces défis, il faudrait s’appuyer sur le capital historique en matière de partenariat gagnant-gagnant, qui a permis à la Sonatrach de réaliser des résultats positifs dans les activités amont et aval. Pour Kamel-Eddine Chiki, la Sonatrach « sera, bien sûr, un des acteurs et appuis majeurs de la politique de transition énergétique et de diversification des sources énergétiques en vue de garantir la sécurité énergétique et servir l’intérêt de la collectivité nationale ».
Kamel-Eddine Chikhi en bref
Diplômé en géologie de l’Institut algérien du pétrole et en matière premières énergétiques de l’institut de géodynamique de Bordeaux, le nouveau P-DG du groupe Sonatrach débute sa carrière au sien de Sonatrach en 1987 où il rejoint l’IAP en occupant les fonctions de directeur et d’enseignant chercheur, notamment dans les thématiques en rapport avec le réservoir pétrolier. En 1997, il rejoint l’activité amont au sein de la division exploration où il prend en charge le développement du partenariat à travers la promotion du domaine minier et l’encadrement des travaux effectués en association avec les compagnies pétrolières internationales. Durant son parcours, le président-directeur général occupe plusieurs postes de responsabilité en qualité de cadre dirigeant, dont le poste de directeur exécutif association. En 2015, il est conseiller auprès du président-directeur général de Sonatrach avant de devenir directeur conseil auprès de la direction générale à partir de mars 2018. Son parcours professionnel lui a également permis d’acquérir une vision globale sur l’ensemble des activités opérationnelles et fonctionnelles de l’entreprise et un savoir-faire unique sur les enjeux de gestion des activités en partenariat dans les phases d’exploration, de développement et d’exploitation des gisements.
La Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR) est une institution financière nationale créée le 13 mars 1982, sous la forme juridique de société par actions. Son capital social est de 54 milliards de dinars. Elle a pour missions principales le développement du secteur agricole et la promotion du monde rural. Constitué initialement de 140 agences, son réseau compte actuellement 320 agences et une quarantaine de directions régionales. Quelque 7500 cadres et employés activent au sein des structures centrales, régionales et locales. La densité de son réseau et l’importance de son effectif font de la BADR la première banque à réseau au niveau national. Elle assure actuellement le financement de plus de 300 filières d’activité liées en amont et en aval à l’agriculture et aux industries agroalimentaires. Il ne s’agit pas de financement de la production agricole et végétale uniquement mais également de toute l’industrie de transformation de produits et de tout ce qui a un lien direct avec le développement de l’agriculture, y compris l’industrie mécanique orientée vers le machinisme agricole. En plus des formules classiques de financement sur ses ressources propres, la banque contribue à la gestion des différents fonds de soutien et d’aide tendant au développement de l’agriculture, à la promotion du monde rural, ainsi qu’à celle des programmes spécifiques au Sud et aux Hauts-Plateaux. Aujourd’hui, elle met à profit cet important capital expérience en matière de financement de l’agriculture et des entreprises agro-industrielles, avec 140 milliards de dinars de financement au 30 juin 2019. Par ailleurs, conscients de l’importance des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), les responsables de la BADR, à leur tête son P-DG, Boualem Djebbar, ont mis en œuvre un processus de développement et de modernisation. La stratégie de développement, dans ce cadre, a consisté, entre autres, à moderniser les moyens et instruments de paiement (la télécompensation, la monétique) à travers la vulgarisation à outrance de la dotation en cartes de retrait et de paiement, à diversifier et à adapter les moyens et modes de financement de l’économie (crédits classiques, leasing, prise de participation, à travers le capital investissement, crédits spécifiques pour les jeunes, crédits adaptés à l’agriculture que sont Ettahadi, le R’fig et le crédit fédératif…), à mettre en place des mécanismes de garantie des crédits aux PME et agricoles par l’appel à la garantie de la Caisse de garantie des crédits d’investissement (CGCIPME) et à moderniser l’organisation de la banque pour épouser une approche commerciale orientée au client, répondant en même temps aux impératifs de contrôle interne de la banque avec intégration des exigences légales et réglementaires régissant la profession. Comme il est question de lancement, très prochainement, de Mobile Banking, une fois que tous les jalons seront mis en place par la communauté bancaire, en accord et en concertation avec la Banque d’Algérie. Il est à rappeler par ailleurs que, l’épargne reste une préoccupation de la BADR. Une fonction majeure en termes de collecte de dépôt. C’est la raison d’être de la banque, et c’est à travers l’épargne que la banque assure la pérennité du financement et de l’accompagnement des secteurs d’activités qu’elle encadre. Pour cela, la BADR utilise plusieurs produits pour pouvoir attirer l’épargne. En plus des dépôts à vue, elle dispose des dépôts à travers les livrets d’épargne, avec intérêt ou sans, livret d’épargne junior avec intérêt ou sans. La banque a lancé récemment le livret d’épargne Fellah avec intérêt et sans. Un crédit dédié spécialement aux agriculteurs avec des modalités et des facilitations d’accès. En outre, la BADR prévoit le lancement très prochainement les produits d’épargne de la finance participative (Islamique), tels que le livret d’épargne, Istithmari, et même pour cette catégorie de produit, la BADR a privilégié les fellahs, en lançant le livret d’épargne Fellah Istithmari. Il faut savoir également que la BADR a eu le privilège d’avoir le premier contrat de bancassurance en Algérie, a tenu à préciser M. Djebbar, avec son partenaire la SAA. Il concerne les assurances de personnes et les assurances agricoles. « Nous avons fait du chemin dans ce sens là, et effectivement c’est devenu un produit consacré au niveau de la banque. Nous travaillons également sur les assurances de personnes, avec notre partenaire, Amana Assurances, et nous prévoyons même de contribuer au développement de l’assurance de personnes, notamment l’assurance vie à l’adresse des agriculteurs » rappelle-t-il.
Résolument tournée vers la performance
Rappelons, par ailleurs que, les conditions de financement bancaire ont été améliorées grâce aux nouvelles dispositions sur la concession comme mode d’exploitation agricole. A ce sujet, Boualem Djebbar affirme que le financement de l’agriculture est mieux structuré et obéit actuellement à des normes orthodoxes, qui prennent notamment en considération les règles prudentielles. Mieux encore, pour répondre aux attentes de ses clients, la BADR accorde une grande importance à la digitalisation et au développement des nouveaux instruments de paiement. Cette démarche a été entamée par l’acquisition et l’implémentation d’un nouveau système d’information. Ainsi, à travers l’enrichissement de la signalétique des données de la clientèle, le nouveau système d’information permet de mieux connaître le client et de l’accompagner en lui offrant des services de qualité et au moindre coût. Celui-ci devient, grâce à cette nouvelle vision, « le client de la banque et non plus le client de l’agence ». Le client pourra ainsi effectuer ses opérations dans n’importe quelle agence du territoire national sans aucune difficulté. Résolument, la BADR est tournée vers la performance. Elle a réussi, en toute finesse et avec une efficacité prouvée dans tous ses services, à relever le challenge et à accompagner fellahs, opérateurs économiques et particuliers partout. L’accueil, l’information, l’orientation, la célérité dans le traitement des différentes opérations et dossiers, l’accompagnement se lisent à l’entrée des différentes agences bancaires de la BADR, qui ne gèrent pas uniquement de l’argent mais traduisent les valeurs en objectifs, les atouts de la clientèle en créneaux et les ambitions en résultats quantifiables. Leur encadrement administratif et leurs équipements à la pointe du progrès informatique leur ont valu une place de choix de par la qualité des prestations et la diversité des produits proposés. Le personnel qualifié de la BADR a mis à profit ses années d’expérience valorisante pour développer un savoir-faire et un champ d’intervention répondant aux normes les plus pointues en la matière. Par ailleurs, en termes de financement, la BADR est à quelque 1400 milliards de dinars au 30 juin 2019, avec un total bilan qui dépasse les 1500 milliards de dinars des fonds propres.
Développement et modernisation
En outre, la stratégie de la BADR s’inscrit totalement dans la politique de développement et de modernisation du secteur financier et bancaire, engagée par les pouvoirs publics. En plus de lancement de la finance participative, la BADR lancera prochainement la formule du crédit foncier à travers toutes ses agences, annonce le président-directeur général de cet établissement bancaire. Selon Boualem Djebbar, l’objectif de ce crédit est de permettre aux personnes aux revenus réguliers de bénéficier d’un logement, ajoutant qu’un travail est en cours avec le ministère de l’Habitat pour mettre au point une formule visant à réaliser des groupements de logements ruraux au profit des agriculteurs et des fonctionnaires résidant dans les localités rurales. Par ailleurs, M. Djebbar rappelle que :« La banque c’est la sécurité des transactions, la sécurité de l’épargne des ménages, et l’accompagnement au développement de tout projet, qu’il soit individuel, entrepreneurial ou l’amorce de développement d’une entreprise, des produits globalement diversifiés et adaptés à la nature d’activité de chaque demande, même s’ils ne sont pas disponibles au niveau de la banque, il le sont au niveau des filiales développées par la banque. Je fais allusion au capital investissement, au fonds d’investissement, au leasing ou autres ».
Un partenaire incontournable du développement rural
S’agissant des services offerts par les agences de la BADR, M. Djebar a affirmé que les efforts pour les moderniser se poursuivent pour être au diapason des avancées technologiques constatées et attirer le maximum de clients à travers l’encouragement de l’utilisation des services bancaires dans la vie quotidienne, appelant les opérateurs économiques à introduire leur argent dans le système bancaire pour activer le secteur économique à travers le financement de nouveaux projets. Par ailleurs, en plus de son réseau qui compte 350 agences à travers le pays, la BADR s’oriente également vers la transformation du guichet unique existant au niveau de la Coopérative des céréales et légumes secs (CCLS) en agence bancaire pour se rapprocher davantage des clients. Il est à savoir que la BADR a entamé déjà l’opération d’ouverture d’agences numériques (Amirouche, Alger), ce qui a permis à ses clients de bénéficier de différents services bancaires et consulter leur compte sans avoir à se déplacer à l’agence. Rappelons que la BADR dispose actuellement de plusieurs filiales qui activent dans différents domaines, à savoir la formation bancaire, la garantie du crédit immobilier, l’automatisation des transactions interbancaires, des instruments techniques d’accompagnement du programme de développement et de modernisation des banques et le financement des prêts aux logements consentis par les intermédiaires financiers agréés. La BADR est l’une des plus importantes banques au niveau national, non pas seulement parce qu’elle possède le plus grand réseau d’agences sur l’ensemble du territoire national, mais parce qu’elle confirme de jour en jour sa position de partenaire incontournable du développement de l’économie nationale, notamment dans le secteur agricole et le développement rural. Ainsi, il s’avère que la politique de la direction générale de la BADR est axée sur la modernisation de l’ensemble de ses services en général, mais un regard plus scruté révèle les efforts fournis et les chantiers ouverts par la banque, particulièrement en ce qui concerne la création de l’emploi, la diversification des produits, l’amélioration de la qualité de service, l’intégration des NTIC, l’accompagnement du client et bien d’autres. Une politique qui, au fur et à mesure, a fait que la BADR s’impose comme pierre angulaire du développement agricole et rural en Algérie. Enfin, la BADR entend offrir à sa clientèle de particuliers, de professionnels et d’entreprises toute la gamme des financements et services bancaires que celle-ci est en droit d’attendre. La proximité, l’écoute, l’amabilité : toute la différence est là...
Ce sont les évènements majeurs d’une nation qui font émerger les meilleurs de ses fils en les portant au-devant de la scène médiatique grâce à leur engagement, à leur sacrifice, à leur volonté de mettre leur empreinte sur des faits qui font sortir leur pays et leur peuple des moments difficiles pour les porter sur les rives de la dignité, de la sécurité et du bien-être.
Abdelkader Bengrina, l’un des cinq candidats à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, s’est déjà investi dans le travail pour hisser l’Algérie à la place qui lui sied, en portant haut et fort ses aspirations à une vie meilleure et à une sécurisation dans tous les domaines.
Qui est Abdelkader Bengrina ?
Né à Ouargla en 1962, le devenir d’Abdelkader Bengrina était déjà lié à une date-symbole très forte pour tous les Algériens jusqu’à la fin des temps, la wilaya qui l’a vu venir au monde est un autre symbole, celui de la véritable indépendance, celle de la prise de décision pour récupérer les richesses spoliées par le colonisateur français.
Son père est décédé alors qu’il n’avait que sept ans et il est pris en charge par plusieurs enseignants algériens de sa ville natale qui lui apprennent la chariaâ, le Coran et les préceptes de l’Islam, en particulier le cheikh Sidi Mohamed Belkébir. C’est là qu’il se forge une volonté inébranlable d’œuvrer toujours pour le bien de son peuple, de son pays, de sa religion et de tout ce qui représente l’être humain dans sa dimension universelle. Il poursuit en parallèle sa scolarité normale jusqu’à ce qu’il arrive en terminale et, une fois son bac en poche, il s’inscrit à l’université où il obtient un diplôme de hautes études en électronique puis se tourne vers les sciences politiques où il poursuit ses études en diplomatie.
Une carrière politique bien remplie
Abdelkader Bengrina a occupé divers postes politiques et de responsabilité au service de sa patrie dont ministre du Tourisme et de l’Artisanat, vice-président de l’APN, député à l’APN durant 13 ans, directeur du projet de direction de jeunesse, président du Parti El Bina El Watani (La construction nationale)
Il a aussi été très près de feu Mahfoud Nahnah au sein du MSP où il s’occupait des relations avec les institutions publiques et des relations avec l’étranger, pour le côté officiel. Dans ce contexte, il a préparé et coordonné plusieurs rencontres entre Mahfoud Nahnah et des rois et présidents arabes, avec des dirigeants de divers mouvements et associations internationales, particulièrement arabes.
Abdelkader Bengrina a aussi occupé plusieurs postes de dirigeant d’instances internationales : membre fondateur de l’Association internationale des défenseurs de la cause palestinienne et membre de son bureau, membre fondateur du Forum musulman mondial, premier président de l’Union des experts arabes du tourisme, membre du secrétariat général de la Conférence nationale arabe, membre de la Conférence nationale islamique, membre fondateur du forum des partis arabes, membre fondateur du forum du dialogue entre les religions, membre du conseil des secrétaires de l’association internationale El Qods
Outre cela, il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les stratégies et analyses politiques et en association avec plusieurs centres d’études.
Lors de la présentation de son programme électoral, sous le slogan « Notre serment pour l’Algérie», Ali Benflis affirme qu’il vise à «opérer un changement global dans la perspective de réaliser la modernisation politique, économique et sociale du pays», conformément aux demandes et aux aspirations justes et légitimes du Hirak pacifique et «à poser les fondations sur la base desquelles la République de la citoyenneté et l’Etat de droit devront être construits». Le candidat Benflis conçoit son programme comme un ensemble de priorités pour cette conjoncture notamment « en remettant au plus tôt l’Etat national en ordre de marche avec des institutions légitimes du sommet à la base, en enrayant l’effondrement économique et en mobilisant notre peuple autour d’un projet national dans lequel, il pourra, enfin, voir une traduction fidèle de ses ambitions, de ses aspirations et de ses espoirs».Á ce titre, le candidat propose «une transition politique sous la forme d’une transition démocratique» qui repose sur sept chantiers prioritaires: institutionnel, constitutionnel et judiciaire, ainsi que des chantiers sur les libertés, les droits, les médias, la moralisation de la vie publique en général et de la vie politique en particulier, ainsi que la gouvernance moderne».Pour Ali Benflis, il s’agit, en cette conjoncture, «de transformer l’Etat national en un Etat de droit et de refondre nos ordres constitutionnel et institutionnel de manière telle que l’exercice des responsabilités politiques soit soumis, en permanence, au contrôle, à la reddition des comptes et à la sanction».«Le mandat d’urgence nationale», proposé par Ali Benflis, repose sur trois avantages essentiels : «la prise en charge effective des revendications légitimes de la révolution démocratique pacifique ainsi que leur satisfaction pleine et entière ; offrir un compromis juste et équilibré de même qu’une voie de conciliation possible, entre l’option présidentielle et l’option constituante, en les combinant en une seule et même démarche, ayant pour finalité la rupture radicale avec l’ancien régime politique,(...), enfin, celui d’assurer par des institutions, à la crédibilité, à la représentativité et à la légitimité irréprochables».Au volet économique, Ali Benflis propose un nouveau système économique qui règlemente, encadre et stimule la croissance économique et sociale de l’Algérie, affirmant que ce système met tout acteur économique et social devant ses responsabilités et permet l’association de l’effort intense visant l’élargissement du champ de création des richesses à la mise en place de structures et de règles plus efficaces et efficientes pour une répartition équitable des richesses.Quant au volet social, Ali Benflis a insisté sur la nécessité de poser les fondements d’un pacte social pour la société des libertés et des responsabilités aspirant à ériger l’investissement dans l’élément humain en véritable clé de voûte de la prospérité et de la croissance sociale, tout en se focalisant sur cinq priorités absolues: l’éducation, la formation, la santé, le logement, l’emploi et les jeunes. « Le programme d’urgence nationale est en droite ligne des revendications justes et légitimes de la révolution démocratique pacifique bâties autour de la République citoyenne et de l’Etat de droit.», assure à ce propos Ali Benflis sur le site officiel de sa compagne. « Nous ne sommes certainement pas dans un discours populiste. Nous nous engageons à travailler pour le peuple algérien », insistait Souhil Guessoum, conseiller économique du candidat Ali Benflis, lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Évoquant les moyens de récupérer l’argent qui a été « volé », il a expliqué que des mécanismes juridiques existent pour récupérer cet argent. L’éducation est aussi une priorité du programme du candidat Ali Benflis. Souhil Guessoum a assuré à ce propos qu’après un audit, des consultations seront lancées avec tous les acteurs de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle et de l’Enseignement supérieur. L’apprentissage par le numérique est une piste envisagée.Abordant dans le détail les propositions politiques du candidat Ali Benflis, et qui se traduisent par la dissolution du Parlement, la révision des lois organiques portant sur le régime électoral et la révision de la Constitution suite à un large débat pour aboutir à « une constitution consensuelle », selon son conseiller économique qui a indiqué que la nouvelle mouture de la Constitution sera, dans un premier temps, soumise à la nouvelle Assemblée nationale et ensuite à un référendum. La nouvelle Constitution sera axée, selon Souhil Guessoum, sur la promotion et la protection des droits et les libertés, un nouveau paysage médiatique, notamment la dépénalisation du délit de presse, la moralisation de la pratique politique et de la vie publique. La séparation des pouvoirs sera au cœur de cette nouvelle constitution.Sans aller jusqu’à une refonte globale de l’actuelle Constitution, il a indiqué qu’au niveau institutionnel, nous irons vers un régime semi-parlementaire, avec la restauration de la fonction du chef de Gouvernement qui sera redevable devant le Parlement.Selon Souhil Guessoum, le privilège de juridiction sera supprimé. En d’autres termes, le président et les ministres redeviendront des justiciables comme les autres citoyens, pendant et après l’exercice de leurs fonctions. Quant aux parlementaires, ils bénéficieront d’une immunité parlementaire lors de l’exercice de leurs activités.
L’ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, dont le dossier de candidature à l’élection présidentielle du 12 décembre a été validé par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), a occupé plusieurs hautes fonctions au sein de l’Etat durant sa longue carrière. Né le 17 novembre 1945 à Mechria, dans la wilaya de Naâma, M. Tebboune a occupé plusieurs postes ministériels, dont le dernier était celui de Premier ministre de mai 2017 au mois d’août de la même année. Diplômé de l’Ecole nationale d’administration (ENA), spécialité économie et finances en 1969 (2e promotion portant le nom de Larbi Ben M’hidi), il entame sa carrière la même année en qualité d’administrateur stagiaire à la wilaya de la Saoura puis comme administrateur au sein de la même institution à partir de 1972. A partir de 1974, il est secrétaire général de la wilaya de Djelfa, puis d’Adrar, de Batna en 1979 et de M’Sila en 1982. Ses capacités dans la gestion des affaires publiques, son sens des responsabilités, son équité et surtout son amour de l’Algérie et de son travail au service de son pays le propulsent au poste de wali à partir de 1983 et jusqu’à 1989 à Adrar, Tiaret et Tizi Ouzou. En 1991, il est nommé ministre délégué chargé des Collectivités locales auprès du ministre de l’Intérieur mais quitte le gouvernement pour une retraite anticipée, une année plus tard. Il est rappelé en 1999 pour occuper le poste de ministre de la Communication et de la Culture pendant six mois avant de rejoindre le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, un poste qu’il avait déjà occupé auparavant. M. Tebboune a été désigné ensuite à la tête du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme (2001-2002), puis représentant du Président Bouteflika dans plusieurs missions à l’étranger, notamment en Iran et en Syrie. Le 3 septembre 2012, le Premier ministre Abdelmalek Sellal le nomme à la tête du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme qui est, ensuite, devenu ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville. Avant sa nomination au poste de Premier ministre en mai 2017, il a assuré l’intérim du ministère du Commerce suite à l’absence prolongée pour maladie du défunt Bakhti Belaib. Au cours de cette période, les réalisations du secteur de l’habitat ont connu un boom inégalé jusque-là, les délais ayant été écourtés de manière sensible alors que la qualité des constructions s’est nettement améliorée. Cette nouvelle donne n’a pu être réalisée que grâce à la vigilance, à la rigueur dans la gestion, à l’abnégation et à l’intégrité dont a fait preuve Abdelmadjid Tebboune qui devait faire face, en même temps, à toutes sortes de blocages, de coups-bas de la part de ceux qui étaient censés lui venir en aide. Les chiffres sont connus de tous et les millions de logements réalisés ont été attribués aux bénéficiaires. Une autre preuve d’Algériens travailleurs d’arrache-pied pour hisser leur pays à la place qui lui sied. D’ailleurs, Abdelmadjid Tebboune a été décoré de l’Ordre du Mérite national par l’ancien président de la République pour « les résultats réalisés sur le terrain, dans le secteur de l’habitat, où le pays a accompli des avancées considérables reconnues par ailleurs par des spécialistes nationaux et internationaux ». Une réussite saluée au niveau international puisque l’expérience algérienne en matière de l’éradication des bidonvilles et de politique nouvelle des villes a été citée à la 3e conférence de l’ONU sur l’habitat tenue en 2016 à Quito en Equateur ou Abdelmadjid Tebboune a prononcé un discours dans lequel il a mis en exergue tout ce qui a été réalisé en Algérie en matière de logements, surtout durant la période où il a pris les rênes du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville. Le 24 mai 2017, il est nommé Premier ministre, succédant ainsi à Abdelmalek Sellal, avant d’être remplacé par l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, le 15 août 2017. En somme, Abdelmadjid Tebboune fait partie des hommes qui gardent la bonne éducation reçue dès leur plus tendre enfance et ne changent point de conduite, malgré le chant des sirènes du pouvoir et de la richesse. Ils y arrivent pourtant grâce à leurs compétences intrinsèques en passant toutes les étapes, engrangeant à chaque fois plus de savoir, de connaissances, de droiture, toujours guidés par cette éducation transmise par des parents soucieux de la moralité de leurs enfants. Il est l’exemple type de ces hommes, imbus de justice et de bonnes intentions pour leurs pays et leurs concitoyens, intègres envers et contre tous, combatifs pour asseoir une justice sociale digne de ce nom. Après l’annonce de la validation de sa candidature par l’ANIE, M. Tebboune a estimé que seule l’élection présidentielle du 12 décembre pourrait permettre au pays de « faire face aux menaces qui le guettent ». Il a indiqué que son programme électoral qui « touche à tous les secteurs propose des solutions radicales permettant une transition vers une nouvelle République, commençant par la Constitution jusqu’au secteur de la Défense nationale », rassurant qu’il œuvrera à « remettre le flambeau aux jeunes pour leur permettre d’assurer des postes de responsabilité ». Y. M.
Titulaire d’un doctorat de médecine et d’une licence en droit, Abdelaziz Belaid est né le 16 juin 1963 à Merouana dans la wilaya de Batna. « Je suis l’arrière-petit-fils d’Abdallah-Ben-Chérif, cheikh fondateur de la zaouïa d’Oulemouthene, terroir des Belaïd, à Hidoussa où a rayonné sur toute la région la prestigieuse école Rahmania au cours des XIXe et XXe siècles » précise-t-il sur le site Internet de son parti. « Abdallah Belaïd Ben Chérif fut aussi l’un des instigateurs de l’insurrection de 1871 contre l’occupant », ajoute-t-il. Abdelaziz Belaïd est aussi le petit fils de Driss-Ben-Abdellah, chef de la tribu de Hidoussa (Mérouana) qui continua l’œuvre de son père au niveau de la zaouïa qui fut à l’origine du soulèvement de 1916 contre l’occupant français. Il n’a pas cessé de les harceler jusqu’à l’indépendance de notre pays. Descendant d’une longue lignée de résistants algériens à l’occupation française, Abdelaziz Belaid est, selon sa biographie officielle, le fils d’Abdallah-Ben-Brahim, un moudjahid de la révolution de Novembre 1954, qui imita son oncle paternel Driss et son grand-père Abdallah dans le djihad. Il est le sixième d’une fratrie, de dix frères et sœurs, qui a donné naissance à 80 enfants et petits-enfants. Parmi ses frères l’on citera Ali, actuellement retraité et ancien officier supérieur de l’ANP qui a consacré toute sa vie au service de son pays et Djoumouai médecin, aujourd’hui président du Conseil de l’ordre des médecines de la région de Batna.En politique, Abdelaziz Belaid cumule de longues années d’exercice. Sa carrière, débute en 1986, année durant laquelle il adhéra au FLN et devient le plus jeune membre du comité central à l’âge de 23 ans. Il sera longtemps responsable de ses organisations satellites, dont l’Union des étudiants algériens.De la période du parti « unique », il en garde encore des souvenirs. « J’ai eu l’honneur et le privilège d’avoir approché, côtoyé des hommes et des militants ayant façonné le parti (FLN) ainsi que la politique de l’Algérie », nous dit-il. Il citera notamment feu Chadli Bendjedid. « Il était non seulement pour moi, mais pour beaucoup d’entre nous militants, un symbole de sagesse mais aussi d’engagements ». En 2001, il est à la tête du comité chargé de la préparation du Festival mondial de la jeunesse, organisé à Alger du 8 au 16 août 2001, rassemblant plus de 15000 participants venus de 40 pays. De l’avis de tous les observateurs avertis, cette manifestation fut une totale réussite. Député de 1997 à 2007, il est élu secrétaire général de l’Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA). En 2011, à la suite de nombreux désaccords avec la direction du FLN, il quitte le parti pour fonder le Front El Moustakbal, premier parti fondé par des natifs de l’après 1962. Pour l’élection présidentielle du 12 décembre, Abdelaziz Belaïd est le plus jeune des cinq candidats. « Réaliste », il croit dur comme fer, que « tout problème a sa solution » à condition d’y associer tout le monde, comme l’atteste son slogan de campagne « Le Peuple décidera ». «Nous n’allons pas promettre le paradis aux Algériens. Nous nous engageons, à travers notre programme, à servir le peuple et le pays avec sincérité, conviction et loyauté, car aujourd’hui l’Algérie a besoin de tous ses enfants. Notre objectif n’est pas de changer les personnes, mais de changer les mentalités et les pratiques de gouvernance. Nous voulons construire un Etat de droit, et si nous réussissons à faire sortir les Algériens le 12 décembre pour voter, ça sera pour nous la grande victoire. Car cette élection représente la seule solution pour sortie de la crise actuelle », affirme Abdelaziz Belaid, lors de, sa conférence de presse tenue ce jeudi, au Centre international de la jeunesse, à Sidi Fredj.Dans ses discours, Abdelaziz Belaid, qui s’est engagé, une fois élu président e la République, à éliminer la corruption, à consacrer la démocratie participative et à concrétiser un contrôle effectif à l’aide des différents dispositifs, prône souvent l’ouverture d’un dialogue national pour « fonder une deuxième République basée sur la légitimité populaire et la morale politique ». Soulignant que les élections sont « la seule solution pour sortir de la crise que traverse le pays », Abdelaziz Belaid fait savoir que l’Algérie a besoin de « la contribution de tout un chacun », ajoutant qu’« il est temps pour la génération postindépendance de prendre en charge l’édification du pays ». « Le dialogue entre tous les Algériens, en dépit de leurs différences ou de leur appartenance aux organisations de masse, aux partis ou au gouvernement, est la seule voie de sortie de crise pour l’Algérie », insiste-t-il. Dans son programme électoral comprenant 62 engagements allant de la réforme du secteur de l’éducation, de la santé, des finances, l’industrie, l’agriculture et le tourisme, à la révision de la Constitution, du système de retraite, des subventions, en passant par la reconstruction du tissu social et économique à travers la résorption du chômage en priorisant la contribution du secteur privé dans l’économie nationale, Abdelaziz Belaïd s’engage, une fois élu président de la République, à bâtir « des institutions fortes reflétant la place de l’Etat algérien», et «consolider l’appartenance nationale tenant compte des dimensions maghrébine, régionale et internationale». Parmi ses « priorités », il est surtout question de «la révision de la Constitution et toutes les lois relatives aux réformes» ainsi que «l’édification d’une économie forte» basée sur «un terrain politique solide», soulignant que son programme se penche sur d’autres aspects, en particulier, «l’investissement en l’être humain » ainsi que la « libération des entreprises publiques afin qu’elles répondent à une logique économique pour réaliser le développement escompté». A ce sujet, Abdelaziz Belaid explique : «Quand on parle de changement, cela ne veut pas dire une rupture avec notre histoire et avec les acquis réalisés par le passé. On ne parle pas de nouvelle République, mais de sauvetage de cette République, car il ne faut pas oublier que beaucoup d’Algériens intègres et propres nous ont précédés, et ont donné leur vie pour construire le pays avec amour et sincérité. » « On ne peut pas accuser de vol et de corruption tous ceux qui ont travaillé au sein de nos institutions durant ces 20 ans, car il y a des acquis et des réalisations indéniables. C’est grâce à ses enfants loyaux que l’Algérie est restée debout, car beaucoup d’Algériens et d’Algériennes sont des victimes et ont été absorbés par erreur dans les sillages de la corruption », note-t-il.
Homme de paix par essence et par excellence, né en 1959 à Aïn Khadra (wilaya de M’sila), Azzedine Mihoubi est candidat à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 au nom du Rassemblement national démocratique (RND). Une première dans les annales du parti, activant depuis 1997, qui n’a jamais présenté de candidat à la présidentielle. Mais également pour Azzedine Mihoubi. Journaliste, écrivain, poète et dramaturge, Azzedine Mihoubi est un auteur de renom dont le parcours est riche en œuvres littéraires (romans, poésie, théâtre et opérettes) dont certaines ont été traduites dans plusieurs langues. Parmi celles-ci, Les Aurès (poèmes, 1985), Malédiction et pardon (poèmes, 1997), A candle for my country (paru en anglais, 1998), Mondialisation de l’amour et du feu (poésie, 2002), Et pourtant elle tourne (chroniques sportives, 2006), Tassilia (poèmes, 2006), Kitab Jabulani (chroniques sportives, 2010), Zabana (scénario, 2010), Confessions d’Asskrem (roman) paru en arabe et traduit en français en 2010... En fait, c’est à Tazeghat, bourg situé pas très loin de Barika, qu’Azzedine sera inscrit en retard, pour ses études primaires jusqu’à l’examen de sixième qu’il obtiendra à Tazoult, anciennement Lambèse, en passant par Batna pour le moyen, jusqu’au baccalauréat -option Lettres. Le poète, doublé d’une âme d’artiste, est très tôt attiré par l’art de la calligraphie, la peinture et l’écriture. En 1979, il interrompt une licence en littérature et arts plastiques pour s’inscrire à l’Ecole nationale d’administration (ENA), où il décroche son diplôme en 1984 dans la section administration générale. Il se convertit au journalisme avant d’embrasser une carrière politique. Enarque devant l’Eternel, la carrière d’Azzedine Mihoubi, qui a aujourd’hui à son actif une quarantaine de publications, va bifurquer vers le métier de journalisme. Et c’est ainsi que de 1986 à 1990, il est chef de bureau régional (Sétif) du journal El-Chaab puis rédacteur en chef de ce même quotidien de 1990 à 1992. C’est à cette date qu’il crée une entreprise privée de communication qui édite la revue Echo des stades de 1992 à 1996. Son désir de toucher à tout l’amène vers l’audiovisuel, où il assumera, durant un an, la fonction de directeur de l’information à la Télévision algérienne, qu’il quitte pour entamer une carrière politique. Député de 1997 à 2002 à l’Assemblée populaire nationale, il sera parallèlement élu à la fonction de président de l’Union des écrivains algériens en 1998 puis réélu en décembre 2001 jusqu’à 2005. De 2003 à 2006, il est président de l’Union générale des hommes de lettres arabes. De 2000 à 2007, il est membre du Conseil exécutif de la fondation culturelle koweitienne Al Babitin. Son parcours professionnel ne s’arrête pas là, loin s’en faut. Il est nommé directeur général de la Radio algérienne de 2006 à 2008. Alors qu’il est dans son bureau du 21 boulevard des Martyrs, il est appelé par le chef de l’Etat en personne, qui lui propose d’être secrétaire d’Etat chargé de la Communication. Il l’occupera jusqu’en 2010. Il est directeur général de la Bibliothèque nationale jusqu’en 2013, président du Haut Conseil de la langue arabe de 2013 à 2015. A cette date, nouvel appel téléphonique, cette fois c’est l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal qui lui propose, alors qu’il est en mission à Dubaï, le poste de ministre de la Culture. Poste qu’il occupe de 2015, jusqu’en mai 2017, lors d’un remaniement ministériel à la suite des élections législatives, il est renommé par le président Bouteflika au poste de ministre de la Culture dans le gouvernement de Abdelmadjid Tebboune. Poste où il est reconduit lors du remaniement ministériel d’août 2017 dans le cadre du gouvernement de Ahmed Ouyahia. En juillet 2019, lors d’une session extraordinaire du Conseil national du RND, il est nommé secrétaire général par intérim du parti. En outre, Azzedine Mihoubi est titulaire de la Médaille d’or de l’Institut américain de biographie, sachant qu’en 2000 un de ses poèmes Watany a été gravé sur une plaque en marbre sur la ligne méridienne de Greenwich, à Londres aux côtés de 20 poètes de réputation mondiale, à l’occasion du Millénium Expérience. Il est en outre cité parmi les 500 personnalités mondiales par l’encyclopédie américaine Who’s who, en 2004, dans le Dictionnaire des poètes arabes contemporains de la fondation Al Babtin en 1999 et dans l’Anthologie de la poésie arabe de l’écrivain Abdelkader Al Djanabi (Paris, 2000). Après la validation de sa candidature par l’ANIE, Azzedine Mihoubi a exprimé son engagement à veiller à « défendre les valeurs algériennes » dans son programme électoral qu’il a qualifié de « réaliste ». Y. M.
Elle provient de la profondeur des souches sociales. L’Armée algérienne n’est pas une entité creuse et dénuée de tout fondement. Elle plonge ses racines dans la longue histoire du pays. Grâce à sa fermeté, à sa neutralité, toute la partie visible de l’oligarchie est en prison. Ceux qui ont dilapidé l’argent du Trésor, bâti des fortunes colossales, ceux qui se sont érigés en maitres des nominations et de promoteurs de cancres et d’obséquieux ne sont plus dans les rouages de l’Etat. Elle œuvre maintenant à mener à bon port le pays par une écoute très attentive de ce que réclame le peuple. L’on sait que des forces oligarchiques appartenant à l’ancien système, doublées de leurs accointances avec certains cercles étrangers, agissent encore pour la déstabilisation.
Une institution continuellement crédible
Une armée est d’abord une propriété défensive d’un peuple. Avant qu’elle ne soit stigmatisée dans une kalachnikov, elle est un bouclier commun. Elle n’est pas dans la peau d’un général, ni ne constitue la propre identité d’un état-major. Les personnes partent, l’armée reste. Chez nous, avec la déliquescence qui greffe tous les organes de la République, leur usure, une seule demeure stable pour le bonheur de tous. La seule qui puisse se prévaloir d’une crédibilité. L’ANP.
Il est clair que le pouvoir attise toutes les convoitises qui peuvent atteindre la folie, voire le drame. Le clan qui veut se faire maintenir coûte que coûte ne semble pas vouloir partir de si tôt. Aussi penserait-il comme ultime acte de résistance de devoir installer le pays dans une situation de chaos. Il pense ainsi mettre face à face le peuple et son armée. La suite est connue. La tragédie et le non-droit. « En somme, ceux qui veulent maintenir le pays dans l’impasse sont des individus et des entités qui tentent sciemment de nous mener vers le vide constitutionnel avec tous les risques et menaces qu’il peut comporter » (1). Ce scenario des derniers soubresauts d’un régime agonisant est tellement diabolique qu’il est rejeté par tous les segments patriotiques de la nation.
La fin d’un règne
Un règne s’est écroulé. Said, Toufik, Tartag. Quand le tronc est déraciné, les branches mourront par effet de moisissure ou par léger arrachage. Des noms honnis après avoir tant concurrencé les cieux et effrayé les rues. Il y a à peine quelques années, quelques mois ; presque personne n’osait laisser de liberté à ses méninges d’aller effleurer un tel scenario. Ils sont condamnés par la justice pour complot contre l’Etat, les autres attendent le verdict. Ceux qui faisaient changer le hasard et domestiquaient les résistances. Ils défiaient les dieux et pervertissaient les pieux en angélisant les démons, les crapules et les sans-honneurs. Vingt ans de règne sans partage ont suffi au pays de se partager, de se diviser. Ce pays n’était plus une nation, mais une royauté habillée d’une façade républicaine. Vingt ans ont façonné un mode de vie où l’à-plat-ventrisme était devenu du pur nationalisme, une vertu révolutionnaire. Le maitre, sa fratrie, leurs bras droit, gauche et du centre-milieu ont stérilisé ceux qui prétendaient que la virilité n’était qu’une légende ancestrale et qu’elle devait s’exprimer envers ceux qui nous ont sauvés, réinventés, unis et réconciliés. Le complot, personne ne s’en doutait encore. Que ceux qui l’avaient clandestinement remplacé, une fois qu’ils l’avaient fait asseoir sur un fauteuil roulant, prenaient le sceau de l’Etat pour en faire une estampille d’accès à l’enfer ou au paradis, allaient aussi connaitre la fin d’un malfrat.
La symbiose peuple/armée
L’intérêt géopolitique, qui tend de plus en plus à gérer un monde par souci de domination, augmente au fur et à mesure que s’accroissent les convoitises stratégiques. La guerre pure et dure s’est raréfiée au profit d’une autre plus sournoise et fangeuse. L’implosion interne dirigée à distance. Les batailles des territoires étant révolues, d’autres s’ouvrent au travers d’un droit universel étriqué dont le seul mobile demeure la faculté juridique d’intervention et d’ingérence au nom d’une légitimité internationale trop controversée. Au moment où ce peuple attendait son mérite au prix Nobel de la paix, de par son pacifisme, sa civilité et la hauteur de ses revendications, voilà que le clan honni veut par tout autre subterfuge lui ôter cet honneur à défaut de l’avoir eu.
Pourquoi papote-t-on sur l’armée ces derniers temps ? C’est clair, les voix venues d’ailleurs ou exhumées d’une compromission colonialiste ne vont pas s’étouffer facilement. Il y avait bien des voix de part et d’autre, de Mazafran et d’ailleurs qui avaient intensément sollicité l’intervention militaire pour ajuster la situation, mettre fin à une présidence assise et absente et relever le sens de l’honneur populaire algérien. L’armée fidele au serment des martyrs s’est davantage solidifiée autour du respect constitutionnel. Le coup d’état en uniforme n’est plus dans le guide pratique de la prise de pouvoir. Il y a mieux. Le recours au peuple. Le 22 février est venu ainsi dire que son ras-le-bol est au paroxysme. Que l’indignation ne se tolère plus. Et devant l’entêtement et l’autisme volontaire du clan présidentiel vidé et dévidé, le 102, tardif ou non, était proposé à partir de Djanet par le haut commandement de son état-major qui savait que tout mauvais dénouement ou vide juridique viendrait finalement à sa seule charge. Ce « commandement était le premier à répondre aux revendications populaires avant toute autre partie, ce qui a menacé les intérêts de la bande et de ses acolytes et mis en échec leurs plans visant à redéfinir le paysage national général selon leurs bons vouloirs et ceux de leurs maitres » (2). Ce que le clan s’est tracé perfidement comme feuille de route. Rester ou produire la trouille chez le citoyen est devenu un épouvantail qu’agite le clan. Rien n’en fut.
Pour le peuple et avec le peuple
Mais cette glorieuse armée est restée à côté du peuple exerçant ainsi ses plus nobles missions constitutionnelles. Prendre l’armée pour un joujou jouissif à ses propres faiblesses érectiles, ou la prendre pour un jeton dans une table de casino est dangereux. Certaines personnes prenant peau de militants de toutes les causes, réanimés de leur sieste, veulent surfer sur une vague plus grande que leur insignifiance. Cette armée ne peut être qu’au service du peuple dont elle émane. Les aigris, les recalés, les nostalgériques, les voix de leurs maitres, ceux qui gardent des rancunes envers des personnes ne doivent pas confondre règlement de compte individuel et intérêt suprême du pays.
La crise constitutionnelle que veut créer le clan par l’inopérabilité de toutes les institutions ne sera supportée, il le sait, que par l’armée. Ce plan machiavélique ne servira en finalité personne. Le clan est mort. L’Algérie blessée, contusionnée, saura se relever. Avec un peuple si mûr, plus conscient qu’en tout autre temps, elle ira vers un horizon meilleur où la haine de ces fomentateurs ne sera qu’une page pâle et meurtrie d’une histoire qui se fait encore. Le peuple dans ses multiples diversités ne cesse de faire confiance à ce contrefort de la république.
El-Yazid DIB
1. Général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major et vice-ministre de la Défense nationale, Ouargla le 20 mai 2019.
2. Général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major et vice-ministre de la Défense nationale, Ouargla le 02 septembre 2019.
L’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale
El-Djazair.com
Depuis l’accession de l’Algérie à la souveraineté nationale, le 5 juillet 1962, l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN), reste le symbole de notre indépendance, notre identité et notre unité nationale. Par son brassage, fait d’une composition de ses membres issus de toutes les régions et de toutes les communautés, elle reste le lieu qui consolide notre organisation sociale et notre aspiration à vivre ensemble.
Fondée aux premières heures de l’Indépendance, l’armée a accueilli en son sein tous ses citoyens frères d’armes venus de différents champs de bataille de l’ancienne armée coloniale et ce pour jouer un rôle majeur dans la protection de la souveraineté nationale et contribuer à la lutte pour la libération d’autres pays frères, à travers le soutien aux différents mouvements de libération nationale qui ont pris le chemin de leur décolonisation par la lutte armée, et cela conformément au principe de non-ingérence dans les affaires des pays voisins. Dans son itinéraire, l’Armée nationale populaire s’est illustrée dans de nombreuses missions.
L’Algérie vient de fêter le 1er Novembre le 65e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale en 1954. Pour rappel, l’Armée de libération nationale (ALN) a conduit la lutte armée contre l’armée coloniale française contraignant ainsi, en 1962, la France à quitter l’Algérie. Une victoire totale sur les plans militaire et diplomatique, grâce notamment à une mobilisation populaire contre l’occupant français. Une mobilisation à laquelle appelle, encore aujourd’hui, l’Armée nationale populaire pour faire face à la crise que connait le pays. Une mobilisation à même d’inciter l’Armée nationale populaire à aller de l’avant avec constance, afin de consolider les assises de l’unité nationale et de préserver les constantes de la sécurité et la stabilité de l’Algérie. Car issue de ce peuple glorieux. Si, en 1954, d’authentiques patriotes avaient eu le mérite de renvoyer dos à dos centralistes et messalistes et de mettre fin à un conflit stérile en optant pour l’action unificatrice, aujourd’hui ce sont leurs cadets qui adoptent la même attitude à l’égard d’un peuple dont ils sont issus. Un acte d’appartenance que l’ANP a toujours démontré dans les actes, en s’alignant avec armes et bagages aux côtés des Algériens lorsque les circonstances l’exigent et l’imposent.
Cinquante-sept années après l’Indépendance, l’Algérie se trouve confronté à de nombreux défis. Au premier titre, celui de la modernisation de l’institution militaire. Notre armée est aujourd’hui une institution républicaine qui œuvre pour la défense du territoire national et pour la protection des institutions et des acquis démocratiques de l’Algérie. C’est une armée déjà présente dans de nombreux projets de développement sur le terrain. Outre la défense du territoire national, l’ANP participe activement depuis l’indépendance du pays aux grands projets de développement national. En 1969, l’armée a pris en charge la réalisation du barrage vert constitué d’arbres entre le nord et le sud pour freiner l’avancée du désert. La construction de la route transsaharienne a été confiée également aux soldats et aux équipes du génie de l’ANP. Au début des années 1990, l’ANP a fait face à l’émergence des islamistes radicaux de l’ex-Front islamique du salut (FIS), après l’instauration du pluralisme politique en 1989.
L’armée a ensuite combattu et vaincu le terrorisme en réussissant à ramener la paix dans le pays après plus de sept ans d’affrontements avec les groupes radicaux. L’armée s’est dotée de nouveaux moyens pour s’adapter au monde moderne et accéder au professionnalisme de sa composante. Dans ce sens, elle a investi dans la formation en créant des écoles d’excellence et d’élite. Elle a également relancé les écoles des cadets de la Nation. Sur le plan équipements, l’armée s’est lancée dans la fabrication d’armements et de véhicules blindés pour ses propres besoins et a investi également dans des technologies de pointe pour assurer la fiabilité, la sécurité et la confidentialité des données dans la transmission de l’information.
Une école de patriotisme
Depuis son institution en 1968, le service national a toujours constitué une école sans égale dans la formation des jeunes, sur les plans militaire, culturel, social et sociétal. La célébration du 50e anniversaire de l’institution du service national se veut ainsi un témoignage de reconnaissance et de gratitude à tous les Algériens engagés dans l’édification de l’Etat algérien, au lendemain de l’indépendance nationale, la défense de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale du pays. En effet, l’institution du service national, appelé communément devoir national, fut l’une des plus importantes décisions prises par les autorités du pays. Institué sur la base de l’ordonnance n°68-82 du 16 avril 1968, le service national est officiellement entré en vigueur au mois d’avril 1969. Fixé, dans un premier temps, à 24 mois, le service national est devenu une obligation pour tous les Algériens ayant 19 ans révolus et bénéficiant d’une bonne aptitude physique et de bonnes facultés mentales. En effet, l’institution du service national a été pour beaucoup de jeunes Algériens une source de développement. Incontestablement, le service national a été l’occasion, pour des millions de jeunes Algériens issus du monde rural, d’une initiation à la modernité, à travers le maniement d’équipements plus sophistiqués que l’outillage agricole de l’époque, et à travers la découverte de la civilisation urbaine, l’incorporation était l’occasion de découvrir la ville, et d’éléments de confort tels que l’eau courante. Pour certains, le service national a permis la confrontation à des mœurs vestimentaires ou alimentaires inédites. En parallèle, le service national a joué un rôle certain dans la cohésion de la société algérienne, en étant l’instrument d’appartenance sociétale à une Nation. « Effectivement lorsqu’on ramène un jeune d’un petit douar de l’intérieur qui n’a jamais quitté son patelin, le service national va lui permettre de vivre en communauté, de découvrir la vie, d’apprendre les rudiments de la discipline, de l’organisation, des valeurs militaires, du respect des autres…Cela va développer en lui la notion de citoyenneté, l’appartenance à la Nation », affirmait à ce propos, dans un entretien à El Djazaïr.com, le général-major Mohamed Salah Benbicha, directeur du service national au ministère de la Défense nationale.
Le nœud ombilical
L’ANP, digne héritière de l’ALN, a longuement contribué à la lutte contre l’analphabétisme, l’avancée du désert, à l’édification d’infrastructures lourdes et d’œuvres d’envergure nationale, comme le désenclavement des régions éloignées, les campagnes sanitaires, la formation professionnelle et la modernisation de l’Algérie, auquel il faut ajouter sa participation à de nombreuses opérations à caractère humanitaire engagées par l’ANP lors des catastrophes majeures. Les appelés du service national, ont, d’autre part, été tout le temps aux côtés des éléments de la Protection civile lors des grandes catastrophes ayant ébranlé l’Algérie. On les a vus à l’œuvre, à titre illustratif, lors du séisme d’El Asnam (Chlef) en octobre 1980, lors des inondations de Bab El Oued en novembre 2001et du séisme de Boumerdes en mai 2003. Ils ont toujours répondu « présent » à l’appel de la Nation. Comme ils furent, et le sont toujours, un véritable rempart contre le terrorisme, en payant le tribut du sang pour défendre le pays et la pérennité de l’Etat algérien. Le service national a contribué ainsi à modeler, 50 ans durant, la personnalité du jeune Algérien, l’imprégnant de l’esprit nationaliste, de discipline, de rigueur, de travail et de sérieux et en lui inculquant également l’esprit d’entraide et d’action collective tout en consacrant sa fierté d’être Algérien. « L’école du service national a toujours été un modèle pour la mobilisation des énergies vivantes du pays », notait dans ce cadre le général-major Mohamed Salah Benbicha, directeur du service national au ministère de la Défense nationale (MDN), dans une allocution prononcée au nom du vice-ministre de la Défense nationale, chef d’État-major de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, à l’ouverture des travaux d’un séminaire sur le service national, abrité par le Cercle national de l’armée (Beni Messous). En effet, les jeunes « appelés » ont contribué à la réalisation de grands projets en un temps record tels que le Barrage vert, la route de l’Unité africaine, les barrages, les aéroports, les 1000 villages, les voies ferrées, les prestations sanitaires et éducatives assurées aux villageois et habitants des régions enclavées, notamment dans les régions du Grand Sud, ce qui a permis leur désenclavement et peuplement. « Le bilan d’un demi-siècle de cette école ne peut être qu’excellemment positif, car le service national qui est la famille et l’école, de pair et en même temps, a un rôle dans la socialisation, en impactant l’individu et en consolidant son appartenance à la patrie, en l’imprégnant de l’esprit de sacrifice, de discipline, de rigueur, de travail et de sérieux et en lui inculquant également l’esprit d’entraide et d’action collective », estime le directeur du service national au MDN qui souligne que « le service national a impacté l’individu et la société, modelé la personnalité du citoyen algérien et l’a imprégné de l’esprit nationaliste et des valeurs tout en consacrant sa fierté d’être Algérien ». Que ce soit au sein de la hiérarchie militaire ou au niveau de la base, la légitimité populaire n’est nullement assimilée à une simple notion livresque, mais à une réalité vécue par l’ensemble de ce corps qui a fait de ses missions d’assistance aux populations civiles un devoir national. A travers son intervention pour le désenclavement des régions touchées par les abondantes chutes de neige, l’ANP n’a pas uniquement démontré ses fortes capacités d’adaptation, elle a surtout été décisive dans ses opérations d’assistance humanitaire en engageant des moyens exceptionnels en hommes et en matériel pour porter secours aux populations sinistrées. En plus des opérations de désenclavement des routes nationales, des chemins de wilaya et jusqu’aux chemins communaux, elle a assuré aussi l’acheminement par hélicoptères d’importantes quantités de denrées alimentaires aux régions inaccessibles, à l’instar des villages situés dans les wilayas de Mila, Jijel et Tizi-Ouzou, et a mobilisé des détachements et des unités spéciales chargés de la protection et de la sécurisation des opérations de désenclavement menées par les autorités et les organismes civils. Les populations des localités enclavées ont certainement beaucoup de choses à dire concernant l’intervention salutaire des forces armées. Elles sauront sûrement, et mieux que quiconque, trouver les mots justes pour exprimer spontanément leur reconnaissance envers une institution dont la légitimité populaire n’est guère usurpée. « En effet, l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale s’enorgueillit de son appartenance à ce peuple brave et authentique, et partage avec lui les mêmes valeurs et principes, ainsi que les mêmes fondements nobles et prestigieux de l’identité nationale, et a l’intime conviction et avec grande fierté qu’un peuple avec ces valeurs et ces qualités ne peut que donner naissance à une armée ayant les mêmes principes et les mêmes spécificités. C’est ainsi que se rejoignent toutes les marques d’amour, de respect, de sympathie et de solidarité entre le peuple et son armée, ainsi que tous les fondements d’une vision unique du futur de l’Algérie » soulignait le général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah, en mars dernier, à l’Ecole nationale préparatoire aux études d’ingéniorat à Rouïba/1re Région militaire.
El-Djazair.com
Écoles des cadets de la Nation
La pépinière de l’institution militaire
Les écoles des cadets de la Nation constituent le réservoir de l’ANP. C’est une véritable pépinière pour l’institution militaire et aussi pour le pays dans la perspective de consolider la souveraineté et l’unité nationales et une gageure pour la professionnalisation de l’Armée nationale populaire afin de lui permettre de s’insérer dans le giron des armées les plus développées et les plus performantes au plan de la formation et de l’enseignement élevé ou au plan de la consécration de la doctrine du combat qui sied aux grandes lignes stratégiques de l’Etat algérien. Ces établissements créés officiellement en 1963 portaient le nom d’Écoles des cadets de la révolution. Elles ont été fermées en 1986 pour être rouvertes en 2008.
Dix ans après, et de l’avis de tous, ces écoles des cadets sont un pôle d’excellence pour l’armée algérienne. Dans ses différentes interventions, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, a souvent mis en exergue la stratégie « clairvoyante » du Haut Commandement de l’ANP visant la formation d’une génération d’élite « capable » d’assumer ses futures responsabilités. Pour ce faire, le Haut commandement de l’ANP a réuni toutes les conditions de vie et professionnelles adéquates, exigences impératives, pour l’aboutissement de l’effort didactique escompté. Les résultats sont là : 548 candidats des Ecoles des cadets de la Nation de Blida, Oran et Sétif ont enregistré d’excellents résultats au baccalauréat session juin 2019 avec un taux de réussite de 99.46%.
Groupe des industries métallurgiques et sidérurgiques
L’armature de l’industrie nationale
Par Smail ROUHA
Armature de tout projet d’industrialisation, le secteur sidérurgique est le préalable et l’assise des programmes d’équipement et de modernisation. L’acier est le matériau intermédiaire qui est indispensable à la fabrication de toute la gamme de produits finis à forte valeur ajoutée. Symbole de la révolution industrielle et pivot de l’industrialisation, il est le marqueur de l’accession au statut d’économie moderne disposant d’une industrie « lourde » génératrice de biens d’équipement, de machines et d’appareils mécaniques. De la Grande-Bretagne à l’Union soviétique, en passant par les autres pays européens et les Etats-Unis, l’industrialisation est synonyme de production d’acier. Pour les économies primaires et exportatrices de matières premières, l’édification d’une industrie sidérurgique dénoterait le passage vers des économies aptes à réaliser la transformation sur place. Par ses effets induits, l’industrie lourde est susceptible de dynamiser l’ensemble de l’économie. Créatrice directe et indirecte d’emplois, levier de relèvement du niveau de vie, elle constitue un facteur clé de développement économique et social. Aspiration partagée par l’Algérie qui, dès son indépendance, a accordé la priorité à la mise en place d’une base industrielle publique diversifiée, et dont la production était exclusivement destinée au marché intérieur, leitmotiv des différents programmes économiques du fait que le développement va de pair avec l’acquisition de l’indépendance et repose, en dernière instance, sur la construction d’une aciérie. Une stratégie confiée, actuellement, au Groupe des industries métallurgiques et sidérurgiques (IMETAL) – jouissant d’une réputation forgée en acier – un acteur public économique, qui « vise à redonner à la Sidérurgie algérienne ses lettres de noblesse. « Le développement de la sidérurgie permettra, d’une part, l’approvisionnement en intrants, dans de meilleures conditions, des industries de transformation et, d’autre part, la réduction de la facture d’importation des produits sidérurgiques », comme le souligne Tarik Bouslama, président-directeur général du groupe dans son mot posté sur le site web du groupe. Pour ce faire, Imetal a tracé un plan stratégique à même de porter, à moyen terme, encore plus loin les couleurs de l’industrie sidérurgique, avec l’ambition de devenir l’opérateur de référence. Un plan d’action 2019-2026 orienté vers la réorganisation des EPE relevant de son portefeuille par métier, avec pour objectifs de consolider la force du groupe par la synergie entre l’ensemble des filiales, d’optimiser l’utilisation des crédits d’investissement accordés par l’Etat et de renforcer l’efficacité et l’efficience de l’organisation du groupe, a été adopté. Un plan d’action devant permettre au groupe d’avoir une croissance à 2 chiffres, de réaffirmer sa position au niveau national et d’avoir des possibilités réelles de réaliser ses ambitions afin de placer ses différents produits à l’international.
La veille stratégique
Nul doute, la capacité à comprendre le monde est aujourd’hui la qualité la plus recherchée par les entreprises. C’est justement cette connaissance internationale que le groupe Imetal tente de développer en mettant en place des dispositifs pour la veille stratégique et ce afin de se conformer au standard international en termes d’organisation d’entreprise, et surtout, en dépit de l’exigence du marché (national et international). La veille stratégique est l’activité qui permet à l’entreprise d’identifier ses concurrents actuels et potentiels et de mieux comprendre leurs forces et faiblesses, leurs objectifs et leurs stratégies, leurs chiffres d’affaires et capitaux propres, de façon à anticiper les décisions susceptibles d’influencer le devenir de l’entreprise. En effet, surveiller l’environnement économique, une nécessité absolue pour les entreprises car leur survie en dépend. Plus que visualiser sa géostratégie d’entreprise comme un pouvoir scientifique de décision, c’est anticiper afin de préparer l’avenir et prévenir les impacts négatifs. C’est dire la place qu’occupent l’innovation et l’anticipation au niveau du groupe Imetal dans sa quête de nouveaux marchés d’autant plus que le produit proposé par le groupe et ses filiales est de qualité. « La position géostratégique et géopolitique de l’Algérie octroie une situation favorable et avantageuse à Imetal, de par les opportunités d’ouverture à l’international et son projet de réorganisation en interne qui s’inscrit dans le standard international d’une organisation moderne et efficiente», souligne Tarik Bouslama.
Cap sur le partenariat national
Récemment, le groupe Imetal a signé une convention-cadre avec le groupe Sonelgaz pour la promotion de la fabrication localement d’équipements sidérurgiques et métallurgiques utilisés dans les secteurs électrique et gazier. Cette convention-cadre, qui répond aux orientations du Premier ministre tendant à améliorer les performances de l’économie nationale, a pour objectifs, d’une part, la substitution aux importations de biens et services par la promotion de la production nationale et la satisfaction des besoins des sociétés du groupe Sonelgaz, en priorité par la production nationale, dans le domaine des activités des EPE du groupe Imetal, et, d’autre part, la souscription par les EPE du groupe Imetal, auprès des filiales du groupe Sonelgaz, de toute commande pouvant répondre à leurs besoins, la création de la valeur ajoutée localement et la sauvegarde de l’emploi et/ou la création de nouveaux postes de travail. Dans le même registre, le groupe Imetal a été invité par le ministère de l’Energie à accompagner les projets de Sonatrach. « Dorénavant dans chaque projet d’investissement de Sonatrach à l’étranger, le groupe Imetal sera présent via ses produits. Il en sera de même avec Sonelgaz », précise Tarik Bouslama qui a instruits les différentes filiales du groupe à promouvoir les produits de la sidérurgie et de la métallurgie et à augmenter le niveau d’intégration dans les filiales du groupe. Pour rappel, Imetal a décidé de s’impliquer dans le processus de promotion des exportations hors hydrocarbures et compte mettre le cap sur l’international. Cette implication trouvera ses points d’ancrage dans l’exportation des produits fabriqués par les filiales du groupe. « Sur le plan externe, nous ne pouvons agir que dans le cadre de ce que la loi autorise. Dans ce registre, nous comptons créer des antennes pour la promotion des produits du groupe. En plus, à chaque fois que c’est nécessaire, le groupe recourra au partenariat international et établira des alliances stratégiques en vue de bénéficier d’apports technique, financier et de savoir-faire pour, d’une part, consolider le positionnement actuel sur le marché, et, d’autre part, pénétrer des marchés à l’international », indique Tarek Bouslama, P-DG du groupe Imetal.
Bâtir le présent, construire l’avenir
Créé de la fusion-absorption des groupes et entreprises publiques des Ex- Sociétés de gestion des participations : Transolb Spa (Transformations sidérurgiques) et Construmet Spa (Construction métallique), le groupe Imetal, premier groupe sidérurgique en Algérie, est né de la restructuration du secteur public marchand du 23 février 2015.
De par sa configuration, Imetal est le lien entre l’activité mines en amont et l’activité sidérurgique, en aval. Cette entité a de grandes potentialités qui lui permettent de relever le défi et d’être une entreprise rentable et citoyenne. Avec un chiffre d’affaires consolidé de 100 milliards de dinars, et totalisant un effectif de plus de 25.000 agents, le groupe Imetal possède un portefeuille constitué de deux types d’entreprises :
20 entreprises détenues à 100% auxquelles sont rattachées 36 unités opérationnelles de production, de construction et de services, implantées à travers le territoire national.
20 partenariats dont 11 participations majoritaires.
Faisant sienne la politique industrielle nationale, le groupe Imetal s’est fixé pour objectif de consolider sa position de leader dans ses domaines d’activité où il est l’un des principaux fournisseurs des marchés des hydrocarbures, de l’hydraulique et du BTP en produits sidérurgiques, équipements et ouvrages métalliques. Pour l’atteinte de cet objectif, le groupe a opté pour une stratégie d’expansion combinant, d’une part, une croissance interne dynamique, en multipliant les investissements de renouvellement, d’extension et de diversification des gammes de produits, et, d’autre part, une croissance externe sélective pour aborder de nouveaux marchés présentant un potentiel de croissance attractif pour le groupe. Dans cette perspective, Imetal a opté pour une stratégie favorisant les activités porteuses et ciblant les projets d’envergure à haute valeur ajoutée et créateurs d’emplois. L’objectif est de permettre au groupe d’atteindre une dimension supérieure, d’améliorer sa rentabilité et de contribuer d’une manière plus conséquente à la satisfaction des besoins nationaux en produits sidérurgiques, en équipements et ouvrages métalliques.
« Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis. C’est ce qui est mentionné dans l’article 21 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme du 10 décembre 1948. Ce libre choix ne doit se subir que par l’intermédiaire d’un vote, d’une urne, d’une expression de choix et de voix. Que ceux qui sont pour un candidat aillent voter. Que ceux qui en sont contre le fassent aussi. Ne pas y aller s’assimilerait à une destruction collective de tous nos personnages. Voter, c’est comme un acte de production », soulignait sur ces mêmes colonnes le chroniqueur et écrivain El-Yazid Dib, pour qui « jeter la semence ou jeter sa voix dans les sillons ou dans les urnes, savoir attendre la récolte ou le dépouillement dépendra en grande partie d’un oracle divin ou d’un arrêt du Conseil constitutionnel. C’est à chaque station électorale que l’on s’apprête à vouloir dire tout bonnement, pour une élection pourtant chronologiquement à temps : que celle-ci est différente, particulière ou, en fait, pas comme les autres. Sinon que la conjoncture n’est pas identique. » En effet, en quoi la présidentielle du 12 décembre 2019 puisse-t-elle se prévaloir d’avoir des atouts ou des aléas tout aussi divers que celles qui l’ont précédée ? Et pourtant le contexte n’est pas le même. Puisque c’est le peuple qui a exigé, un matin du 22 février 2019, le changement et l’application des articles 7 de la Constitution adoptée en 2016 stipulant que « le peuple est la source de tout pouvoir » et que « la souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple », et de l’article 8 réaffirmant que « le pouvoir constituant appartient au peuple » et que « le peuple exerce sa souveraineté par l’intermédiaire des institutions qu’il se donne et qu’il (le peuple) l’exerce aussi par voie de référendum et par l’intermédiaire de ses représentants élus ». Aspirations légitimes, à commencer par l’instauration de la souveraineté populaire. Le retour de la souveraineté à qui de droit – le peuple – est le préalable fondamental qui permettra d’asseoir des institutions investies par la volonté populaire, prélude à l’instauration d’une véritable démocratie au sein du pays et fondement de tout projet de refondation de l’Etat algérien. Un peuple qui a retrouvé une conscience citoyenne qui lui a permis de rester uni autour d’un mot d’ordre de retour à une démocratie véritable, seule garante de paix et de stabilité en Algérie, prouvant ainsi qu’il est un peuple des grands défis, un seul peuple uni, dont le parcours national ne saura être impacté par les entraves qui se trouvent sur son chemin. Un préalable à l’édification d’un Etat de droit, à une justice indépendante, au respect des libertés individuelles et collectives, à une justice sociale et à l’abolition des privilèges et du clientélisme. Une exigence ayant abouti à la démission de l’ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika, après quatre mandats. Idem pour la loi, même si la procédure du cheminement du dépôt de voix, nonobstant les variations étudiées y apportées, reste toujours empreinte de doutes et de suspicions. En effet, la création de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), présidée par Mohamed Charfi, ancien ministre de la Justice, garde des Sceaux, a dans l’apparence légale un caractère d’une volonté politique d’approfondir davantage l’esprit de démocratie et de neutralité dans les institutions concernées. Comme elle est venue en toute légitimité corroborer l’esprit de neutralité et de crédibilité. D’ailleurs, en vue de conférer la transparence et l’intégrité à cette élection – dont l’objectif est au-dessus des conceptions de certains individus du fait qu’elle constituera une plate-forme solide pour les échéances électorales futures, comme elle représente la base du changement du régime qui n’a eu de cesse de compter sur les méthodes corrompues et disperser les coalitions devant la primauté de maigres intérêts –, il a été procédé à la révision de plusieurs aspects relatifs au scrutin, à travers la prise de nouvelles mesures, à l’instar du changement des procès-verbaux. L’enjeu est d’être franc et transparent. Soit un véritable verdict des urnes. De toutes les urnes. Comme le souhaite, en plus des cinq candidats proclamés officiellement tant par l’Autorité nationale indépendante des élections que par le Conseil constitutionnel, la majorité du peuple appelé à choisir en toute conscience son prochain idylle, comme disait Pierre Corneille, dans l’une de ses œuvres : « C’est à vous de choisir mon amour ou ma haine. » Je vote ou je boycotte ? That is the question ! D’autant plus que les défis à venir sont importants. Ils nous imposent de la rigueur, de la concertation, de l’exemplarité, de l’intégrité et surtout l’implication de toutes et de tous. Le choix, certes, taraude les esprits. Entre les partisans du vote et ceux du boycott, il n’y a qu’en entrefilet. Et le temps presse. De ce fait, seul un retour à la stabilité politique pourra permettre à l’Algérie de reprendre ses réformes économiques, de diversifier ses activités, mais surtout de relancer l’investissement. La réussite de la prochaine élection présidentielle pourrait bien être le début du retour à la stabilité et à la légitimité tant attendue. Sur ce point, même s’il semble fermé, le jeu est ouvert. En effet, le fait déjà de se rendre à l’urne le jour du scrutin sera déjà une prise de conscience conformément à l’esprit cartésien : « Je m’exprime ! » Aller vaquer à ses occupations personnelles ce jour, c’est faire les affaires de la « bande » et des fraudeurs.
Cinq à la une
Il est admis qu’une élection se gagne d’abord par la création d’une conviction utile chez l’électeur. Une gymnastique intellectuelle à laquelle les cinq candidats en lice (l’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, l’ancien ministre du Tourisme Abdelkader Bengrina, président du parti El Bina El Watani, l’ancien chef du gouvernement Ali Benflis, président du parti Talaie El Houriyet, Abdelaziz Belaid, président du Front El Moustakbal, et l’ancien ministre de la Culture Azzedine Mihoubi, Secrétaire général par intérim du RND) ont pris part durant les trois semaines de campagne électorale pour convaincre le plus large électorat. Le succès dépend de la crédibilité de tout un chacun et de sa force de persuasion. Car le boycott, qui, dans certaines situations, semble avoir une posture d’une décision politique, somme toute normale, est loin, en cette phase cruciale, de prétendre résoudre la crise multidimensionnelle qui secoue le pays depuis fort longtemps. Le boycott, certes, une arme politique citoyenne non violente, demeure, en dépit de tout, une arme du faible contre le fort en l’absence de substitut, qui ne fera qu’accentuer les susceptibilités. D’autant que l’élection se gagne avec l’électorat et non avec des promesses. « Ne demandez pas à une dinde de voter pour Noël », disent les Britanniques. En clair, on ne peut attendre d’un être – même supposé dépourvu de rationalité comme un gallinacé – d’aller contre son propre instinct de conservation. Les dindes, ne croyant ni au salut ni à la réincarnation, préfèrent les délices de la vie terrestre et votent « non » à Noël. Tout comme le citoyen. Ce citoyen, qu’on se rappelle le temps d´un scrutin, reste frustré par des expériences antérieures négatives de par les promesses non tenues. Le citoyen, loin d´être dupe, surveille le déroulement de la campagne avec un œil avisé, une campagne où il ne veut pas être le dindon de la farce.
Une charte d’éthique
Pour un fair-play électoral, les cinq postulants à la magistrature suprême se sont engagés à respecter une charte d’éthique, sous l’égide de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) et formant le cadre du comportement moral attendu des acteurs participant au processus électoral. Cette charte expose les principes directeurs auxquels doivent se soumettre les candidats participant au processus électoral. Le document stipule que le comportement moral relatif au processus électoral entend le respect des principes démocratiques de base à travers le libre exercice des droits démocratiques sans intimidation, notamment le droit de se porter candidat, le droit de vote, le caractère secret du vote, la transparence du financement des campagnes électorales ainsi que l’indépendance et la neutralité de l’institution en charge des élections et des services qui en dépendent. Les acteurs participant au processus électoral ont souscrit, en vertu de la charte, aux principes d’élections libres et intègres, au respect des lois électorales, au renforcement de la confiance du citoyen par rapport à l’intégrité du processus électoral et à la défense des droits démocratiques des Algériens. Les participants à la présidentielle sont tenus, par ailleurs, de fournir les efforts nécessaires en vue de mener un vote idoine et équitable et de garantir son caractère secret, et doivent agir de façon à renforcer l’intégrité du régime électoral. De leur côté, les candidats et les partis politiques participant aux élections s’engagent notamment à faire des déclarations publiques véridiques et doivent s’abstenir de tous propos diffamatoires, insultes, invectives envers un autre candidat ou acteur du processus électoral et toute autre déclaration qu’ils savent être erronée. La charte définit les engagements des médias nationaux, appelés au respect de la période du silence électoral fixé à trois jours précédant le scrutin, et exige le respect des dispositions de la loi portant interdiction d’utilisation de tout moyen publicitaire commercial à des fins de propagande lors de la campagne électorale. « La signature par l’ANIE et les candidats à la présidentielle témoigne de l’engagement de tous dans le processus de contribution à l’émergence de l’Etat consensuel, fondé sur le libre choix pour tous, en toutes circonstances et chaque fois que nécessaire », a souligné Mohamed Charfi. Tandis que Salah Goudjil, président par intérim du conseil de la Nation, a indiqué que cette charte « témoigne de la crédibilité de la prochaine échéance et de la justesse de la voie empruntée... dans le cadre de l’instauration d’une véritable démocratie à laquelle œuvrent et aspirent les Algériens, marchant, ainsi, sur les pas de leurs aïeux, martyrs et moudjahidine, qui ont fait le miracle éternel de novembre ».
L’ère de la fabrication des Présidents révolue
Les engagements de l’Armée nationale populaire de rompre avec l’ère de «faiseuse de Présidents» et l’«indépendance» dont jouit l’Autorité nationale indépendante des élections constituent des gages à même de garantir la «sincérité» du prochain scrutin présidentiel, a indiqué le président de l’Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi. « C’est une chance que notre Armée nationale populaire s’engage à ne plus s’immiscer dans la « construction des Présidents ». C’est un pas important qu’on doit considérer comme un acquis et s’en prévaloir demain et pour l’éternité. L’engagement de l’armée, à ne pas se mêler de la politique, nous évitera le scénario de janvier 1992. Les gens doivent prendre conscience qu’une déclaration comme celle d’El Djeïch, qui affirme que « l’ère de la fabrication des Présidents est révolue » est une rupture qui « est annoncée », a affirmé Mohamed Charfi, invité de la Chaîne III de la Radio nationale. Ce serment de l’institution militaire constitue un engagement à même de garantir la neutralité et la transparence de l’élection présidentielle. « Toute pression, toute interférence sur l’autorité va démentir cet engagement de l’institution militaire. C’est un des acquis les plus importants de la période que nous traversons », a ajouté le président de l’Autorité nationale indépendante des élections. En effet, la loi confère à cette autorité une « indépendance de toute allégeance politique», a précisé l’ancien ministre de la Justice. De ce fait, le résultat final de l’élection présidentielle du 12 décembre se doit d’être le reflet de l’exercice d’un droit de citoyenneté. Unique moyen civilisationnel d’expression. Voter reste en fait le dernier certificat de vie lorsque l’agonie ronge le corps moribond d’une démocratie tenue en proie. Il est essentiellement le premier droit d’expression
Couples mixtes français-algériens : les conflits au sujet des enfants
Que dit la loi ?
Par maître Serge Pautot,
Les conflits au sujet des enfants nés de couples mixtes donnent lieu à litige en cas de non-représentation des enfants, de non-respect des décisions de justice sur la résidence, les vacances des enfants, l’absence de paiement des pensions alimentaires … Aussi bien en France qu’en Algérie, les tribunaux sont régulièrement saisis de ces litiges dont malheureusement l’enfant, les enfants sont les premières victimes. Lorsque les parents ont leur domicile dans des pays différents, et c’est le cas de couples mixtes ayant divorcé, il existe un risque que l’enfant soit retenu dans l’un ou l’autre pays ou victime d’un enlèvement.
Tout d’abord, il est possible de prendre quelques précautions et de demander au juge aux affaires familiales d’ordonner que soit inscrite, sur le passeport de chaque parent, l’interdiction de sortie de l’enfant du territoire sans l’autorisation des deux parents. On peut aussi demander une mesure d’opposition à sortie du territoire à la préfecture, wilaya…. Mais surtout, il existe des accords internationaux qui ont été signés pour tenter de régler par exemple les cas d’enlèvements ou pour organiser de façon sereine les rapports entre les parents et tenter de régler les conflits. L’Algérie et la France ont signé un accord que nous allons présenter mais au préalable il faut rappeler quelques règles essentielles
Prendre en compte l’intérêt de l’enfant
Il est tout d’abord toujours conseillé d’exiger l’exequatur de la décision de divorce ou de garde des enfants dans le pays de destination et vice-versa (France et Algérie) ; le jugement comme nous venons de le dire peut faire interdiction à un parent de quitter le territoire, français ou algérien, le faire mettre sur le passeport, exiger l’accord express des deux parents pour la sortie du territoire ….
Pour les tribunaux, il existe une règle de droit, c’est celle de la primauté à l’intérêt et à la préservation de souffrance de l’enfant. Le sort des enfants est l’un des enjeux ressentis comme les plus importants par les personnes qui divorcent. La prise en compte de l’intérêt de l’enfant fait l’objet de nombreuses plaidoiries dans les cabines des juges aux affaires familiales, surtout depuis que la loi française du 11 juillet 1975 a totalement dissocié les torts dans le divorce et les droits des parents sur les enfants, partant du constat parfaitement légitime que l’on peut être un mauvais époux, sans pour autant être un mauvais parent.
De surcroît, le législateur a, depuis quelques décennies, particulièrement pris la mesure de la souffrance des enfants, engendrée par le divorce de leurs parents.
Les législateurs inspirés par la Convention des Nations unies sur les droits de l’enfant, et soucieux en premier lieu de « l’intérêt de l’enfant », ont posé comme principe celui de l’exercice en commun de l’autorité parentale par les deux parents, même en cas de divorce. Mais comme l’enfant n’est pas physiquement divisible, il sera cependant nécessaire de fixer le lieu de sa résidence habituelle et, de façon corollaire, dans quelles conditions et avec quelle fréquence, il verra le parent avec lequel il ne résidera pas.
Si l’un des parents ne respecte pas la décision de justice fixant la résidence des enfants et le droit de visite et d’hébergement, il encourt une sanction pénale (amende et prison) car il commet un délit. L’un des parents peut aussi chercher à couper les liens de l’enfant avec son autre parent en l’emmenant et en le retenant à l’étranger. La convention bilatérale France-Algérie a été signée pour tenter de résoudre ces conflits.
Une convention entre les deux pays pour régler les litiges
Tout d’abord, cette convention, signée à Alger le 21 juin 1988, impose aux autorités des deux pays de prendre toutes mesures nécessaires et appropriées pour assurer, comme nous venons de l’expliciter, la protection des enfants issus de familles franco-algériennes.
Une déclaration d’intention commence cette convention et l’article 1, indique que les deux pays s’engagent à promouvoir la coopération des deux Etats pour la protection des mineurs.
Ensuite, l’article 2 énumère les mesures appropriées qu’il faut prendre et qu’on trouve ci-après :
L’autorité centrale de chacun des deux Etats doit prendre, sur demande de l’autorité centrale de l’autre Etat, toutes les mesures appropriées pour :
a) rechercher le lieu où se trouve l’enfant en cause,
b) fournir des informations relatives à la situation sociale de l’enfant ou relatives à une procédure judiciaire le concernant en adressant notamment copies des décisions judiciaires intervenues,
c) faciliter toute solution amiable pouvant assurer la remise ou la visite de l’enfant,
d) favoriser l’organisation ou l’exercice effectif du droit de visite,
e) assurer la remise de l’enfant au demandeur lorsque l’exécution de la décision est accordée,
f) informer l’autorité centrale requérante des mesures prises et des suites données,
g) faciliter l’exercice effectif du droit de visite accordé à un ressortissant de l’autre Etat sur son territoire ou à partir de son territoire.
L’article 3 accorde l’assistance judiciaire sans considération de ressources pour l’application de ces dispositions. C’est important pour des personnes ayant peu de ressources et l’article 4 donne un grand rôle aux consulats respectifs des parents pour consultation et ensuite les mesures prises sont portées à sa connaissance. Le lieu du domicile compétent est celui où réside la famille, c’est-à-dire là où sont les enfants.
L’article 5 donne la compétence des tribunaux au domicile ou se déroule la vie familiale. La vie familiale s’entend, en droit comme le domicile où résident les enfants. L’article 6 indique que les deux pays s’engagent à garantir aux conjoints séparés l’exercice effectif du droit de visite interne et transfrontière.
Le rôle des consulats et des procureurs de la République
C’est une grande avancée car le plaignent pourra saisir le juge comme l’indique l’article 7, lequel devra agir et engager les poursuites pénales contre l’auteur de l’infraction. L’article 8 édicte la procédure pour le retour effectif de l’enfant dans le pays d’où il est parti. Il est intéressant de relever l’article 10 qui indique que toute décision accordant la reconnaissance et l’exécution sur le droit de visite transfrontalier est rendue avec exécution provisoire, c’est-à-dire même s’il y a appel, il faut exécuter la décision. L’article suivant donne au procureur, sans délai, l’utilisation de la force publique pour assurer le retour de l’enfant sur le territoire duquel il est parti. Cet accord international entre les deux pays montre le souci de chacun de trouver une stabilité juridique dans les procédures et surtout une aide considérable aux plaignants qui disposent à présent d’un instrument juridique à leur disposition. L’autorité de cette convention aidera beaucoup de famille également à plus de sagesse sachant qu’un cadre juridique précis et contraignant existe. Mais dans tous les cas, l’aide, l’assistance, le soutien d’un avocat nous parait indispensable. On trouvera ci-après le texte de la convention en entier, pour bien connaître ses droits et obligations envers son enfant. Et toujours avoir présent que chacun des père et mère doit maintenir des relations personnelles avec l’enfant et respecter les liens de celui-ci avec l’autre parent. La présente convention est là pour y veiller.
Convention entre le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire et le gouvernement de la République française et relative aux enfants issus de couples mixtes séparés algéro-français faite à Alger le 21 juin 1988
Le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire,
désireux de renforcer leur coopération judiciaire,
soucieux d’assurer une meilleure protection de la personne des enfants issus de couples mixtes séparés et leur libre circulation entre les deux pays,
convaincus de la nécessité de sauvegarder en priorité l’intérêt de ces enfants,
conscients de ce que l’intérêt de l’enfant commande que celui-ci puisse conserver des relations paisibles et régulières avec ses parents séparés, où qu’ils résident, sont convenus de ce qui suit :
CHAPITRE Ier.
Dispositions générales.
Article 1er
Les ministères de la Justice sont désignés comme autorités centrales chargées de satisfaire aux obligations définies dans la présente convention. A cet effet, les autorités centrales communiquent directement entre elles et leur intervention est gratuite. Elles s’engagent à promouvoir, en matière de protection des mineurs, la coopération des autorités compétentes.
Article 2.
L’autorité centrale de chacun des deux Etats doit prendre, sur demande de l’autorité centrale de l’autre Etat, toutes les mesures appropriées pour :
a) rechercher le lieu où se trouve l’enfant en cause ;
b) fournir des informations relatives à la situation sociale de l’enfant ou relatives à une procédure judiciaire le concernant en adressant notamment copies des décisions judiciaires intervenues ;
c) faciliter toute solution amiable pouvant assurer la remise ou la visite de l’enfant ;
d) favoriser l’organisation ou l’exercice effectif du droit de visite ;
e) assurer la remise de l’enfant au demandeur lorsque l’exécution de la décision est accordée ;
f) informer l’autorité centrale requérante des mesures prises et des suites données ;
g) faciliter l’exercice effectif du droit de visite accordé à un ressortissant de l’autre Etat sur son territoire ou à partir de son territoire.
Article 3.
Pour l’application de la présente convention, les parties jouiront de plein droit sur le territoire de chacun des deux Etats de l’assistance judiciaire sans considération de ressources.
Article 4.
1- Les mesures de protection judiciaires ou administratives concernant la personne d’un mineur ressortissant exclusif de l’un des deux Etats sont prises après consultation du consulat compétent de cet Etat.
2- Sont portées, dès qu’elles sont prises, à la connaissance du consulat territorialement compétent les mesures de protection judiciaires ou administratives concernant la personne d’un mineur né d’un ressortissant exclusif de l’un des deux Etats.
CHAPITRE II
Maintien des relations de l’enfant avec les deux parents.
Article 5.
Pour le besoin de la présente convention est considérée comme compétente la juridiction du lieu du domicile conjugal entendu comme lieu de vie familiale commune.
Article 6.
Les parties contractantes s’engagent à garantir aux conjoints séparés l’exercice effectif du droit de visite interne et transfrontière.
Toute décision judiciaire rendue par les juridictions des parties contractantes et statuant sur la garde de l’enfant attribue un droit de visite y compris transfrontière à l’autre parent.
En cas de circonstances exceptionnelles mettant directement en danger la santé physique ou morale de l’enfant le juge adapte les modalités d’exercice de ce droit en conformité avec l’intérêt de l’enfant.
Article 7.
Tout refus opposé par le parent bénéficiaire du droit de garde à l’exercice effectif du droit de visite interne ou transfrontière accordé par décision judiciaire à l’autre parent expose aux poursuites pénales pour non-représentation d’enfants prévues et réprimées par les législations pénales des deux Etats.
Le procureur de la République territorialement compétent saisi par l’autre parent engage sans délai des poursuites pénales contre l’auteur de l’infraction.
Article 8.
Les parties contractantes s’engagent à garantir à l’issue de la visite transfrontière le retour effectif de l’enfant sur le territoire d’où il est parti.
1- Lorsque à l’expiration de la période fixée par l’autorité judiciaire compétente au sens de l’article 5 pour la visite transfrontière, l’enfant ayant été emmené dans l’autre pays n’a pas été restitué à la personne qui en avait la garde, la reconnaissance et l’exécution immédiate des dispositions judiciaires exécutoires portant sur le droit de visite transfrontière ne peuvent être refusées et ce nonobstant toute décision rendue ou action exercée relativement à la garde de l’enfant.
2- Les dispositions du paragraphe 10 du présent article sont applicables au cas où le déplacement de l’enfant s’est effectué en dehors des périodes fixées par l’autorité judiciaire compétente.
Article 9.
Les décisions judiciaires exécutoires ou revêtues de l’exequatur, selon le cas, emportent autorisation de sortie du territoire national.
Article 10.
La décision accordant la reconnaissance et l’exécution des dispositions judiciaires portant sur le droit de visite transfrontière est rendue avec exécution provisoire nonobstant l’exercice de tout droit de recours.
Article11.
Aux fins de la mise en œuvre de l’article 8, le parent qui a la garde de l’enfant saisit l’autorité centrale ou directement le procureur de la République du lieu où s’exerce habituellement la garde.
Le Procureur de la République compétent requiert sans délai l’utilisation de la force publique pour une exécution forcée assurant le retour effectif de l’enfant sur le territoire d’où il est parti.
CHAPITRE III
Dispositions particulières.
Article 12.
Les parties contractantes s’engagent à faire examiner les litiges pendants au moment de l’entrée en vigueur de la présente convention, en s’inspirant de ses dispositions et en tenant compte de l’intérêt de l’enfant.
A cette fin il est institué dès la signature de la présente convention une commission paritaire chargée de faciliter le règlement des litiges.
Le mandat de cette commission expire un an après son installation. Cette commission est saisie par l’un des parents. Elle est habilitée à demander aux autorités centrales désignées à l’article 1er que des enquêtes soient effectuées dans chaque Etat par les autorités administratives et judiciaires compétentes. Elle émet des avis motivés sur le droit de garde et le droit de visite ainsi que sur les modalités de leur organisation.
Tout parent intéressé peut, au vu de cet avis, demander au juge qui a fixé le droit de garde et le droit de visite de modifier sa décision conformément aux dispositions de la présente convention qui sont alors applicables.
Pour faciliter la solution de ces litiges, les parties contractantes prennent les mesures appropriées pour ne pas engager ou pour suspendre les poursuites relatives à ces litiges.
CHAPITRE IV.
Dispositions finales.
Article 13.
Les dispositions de la convention du 27 août 1964 relatives à l’exequatur et à l’extradition et celles de l’échange de lettres du 18 septembre 1980 qui ne font pas l’objet de dispositions particulières dans la présente convention demeurent applicables.
Article 14.
1 - Chacune des deux parties contractantes notifiera à l’autre l’accomplissement des procédures requises par sa constitution pour l’entrée en vigueur de la présente convention.
2 - La présente convention entrera en vigueur le premier jour du mois suivant la date de réception de la dernière notification.
3 - Chacune des deux parties contractantes pourra à tout moment dénoncer la présente convention en adressant à l’autre, par la voie diplomatique, une notification de dénonciation. La dénonciation prendra effet un an après la date de réception de ladite notification.
Fait à Alger, le 21 juin 1988, en double original, en langues française et arabe, les deux textes faisant également foi.
Pour le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire :
M. MOHAMED NABl, ministre du Travail et des Affaires sociales.
Pour le gouvernement de la République française : Mme GEORGINA DUFOIX, ministre délégué auprès du ministre des Affaires sociales et de l’Emploi, chargé de la Famille, des Droits de la femme, de la Solidarité et des Rapatriés.